Elle fait partie des premiers Chagossiens à décrocher un diplôme universitaire, pour son plus grand bonheur. Son souhait : c’est d’apporter sa contribution au combat pour que l’archipel des Chagos soit restitué à son peuple.
Il y a très longtemps, elle s’était fait une promesse : tout faire pour briller. Pour devenir quelqu’un, réussir sa vie et surtout pour faire honneur à sa famille et à tout un peuple : les Chagossiens, ces hommes et ces femmes qui ont été déracinés de leurs terres. Et il faut dire que Pascalina Nellan, 22 ans, fait tout pour tenir sa promesse. Car, depuis cette semaine, la jeune femme fait partie des premiers jeunes diplômés de cette communauté qui continue à se battre pour retourner dans ses îles.
«Je suis très fière de mes racines et je suis aussi très honorée d’être parmi ces jeunes qui viennent démontrer que les Chagossiens, comme tout le monde, sont capables de belles choses et les études – ou tout simplement obtenir un diplôme – seront peut-être pour moi, ma façon d’apporter ma contribution à cette longue bataille pour que nos terres nous soient restituées. C’est cette volonté de participer au combat qui m’a tout le temps motivée et poussée à toujours donner le meilleur de moi-même», nous déclare la jeune femme qui a étudié les sciences politiques. Sa réussite, Pascalina, une habitante de Résidences Beau-Séjour, à Quatre-Bornes, a voulu d’abord la dédier à ses grands-parents : Michel, né sur l’île de Peros Banhos et Lucile qui a grandi à Diego Garcia. «Depuis toute petite, j’ai appris à connaître l’archipel des Chagos à travers ses histoires et ses souvenirs. J’ai en tête plein d’images de plages, de lagons colorés ou encore de la riche végétation des îles. Et c’est tout cela qui m’a nourrie et aidée pour ma dissertation soumise dans le cadre de mes études.»
Car, c’est armée de toutes les connaissances transmises par ses proches que Pascalina a travaillé sur son dossier : «Le thème de ma dissertation était Comparing & contrasting initiatives taken by the major Chagossian leaders et cela m’a permis de mieux comprendre la tragique histoire de mon peuple. J’ai ainsi compris que la perte des Chagos n’était pas une vente mais faisait bien partie d’une négociation plus globale.»
Aujourd’hui, motivée comme tout, Pascalina, qui fait la fierté de ses parents Marguerite et Henrio – elle est la benjamine de trois enfants –, est déterminée à continuer sur sa lancée. Elle se fixe l’objectif de bientôt décrocher son Master avant de poursuivre avec un doctorat en droit international : «Depuis que j’ai découvert les sciences politiques, je suis passionnée par tout ce qui touche de près ou de loin à ce domaine.»
Mais avant d’entamer d’autres années d’études, Pascalina qui «aime les gens» et surtout «parler» et «découvrir de nouvelles choses», souhaite tenter l’aventure journalistique : «Je trouve que cela pourra m’aider dans mon cheminement personnel.»
Curieuse invétérée, la jeune femme est de celles qui aiment tout expérimenter : «On n’a qu’une seule vie et j’aime bien apprendre, alors je m’intéresse à tout.» C’est sa façon à elle de s’assurer qu’elle va respecter la promesse qu’elle s’est faite il y a très longtemps.