Selon ses proches, Julien voulait surtout réussir dans la vie.
Jason était un adepte de culturisme.
Les semaines se suivent et se ressemblent. Cette fois encore, des jeunes ont trouvé la mort alors qu’ils étaient à la fleur de l’âge, plongeant leurs familles dans une grande tristesse. Récits bouleversants de trois mères qui pleurent leurs fils disparus tragiquement…
Nathan, un ange parti trop tôt
Il avait en lui quelque chose de spécial. Une certaine fragilité mais aussi une grande force. Deux aspects de sa personnalité qui le rendaient différent des autres, «aimant, touchant mais aussi fort attachant». Autant de qualités qui vont manquer à tous ceux qui l’ont côtoyé. Lui, Jonathan Do, 21 ans, qui a tristement trouvé la mort, mardi dernier, lors d’une virée à moto qui a mal tourné, à la rue St-Martin, Roche-Bois.
Et depuis, ils sont nombreux, parents, proches, amis et voisins, à avoir du mal à réaliser qu’ils ne vont plus revoir leur Nathan, celui qui les a marqués à jamais. D’abord de par son sourire timide de gentil garçon qui, avec son «calme et sa gentillesse», était apprécié de tous. Mais aussi de par son caractère «toujours positif, toujours souriant, jamais de mauvaise humeur», qui, selon ses proches, le rendait unique.
«Il était mon bébé. Il était le benjamin d’une fratrie de trois garçons. On était très proche et on passait beaucoup de temps ensemble. Ce n’est pas parce qu’il était mon fils que je dis qu’il était gentil, mais tous ceux qui l’ont connu savent qu’il était irréprochable : jamais un geste déplacé, jamais un écart de conduite, jamais une mauvaise réaction. C’est pour cela que je n’arrive pas à imaginer ma vie sans lui», se lamente Gladys en larmes. Elle ne peut pas se faire à l’idée que son «bébé» ne partagera plus, avec elle, des moments complices, comme lorsqu’ils se réunissaient tous les deux devant leur série quotidienne ou encore pendant ces instants privilégiés qu’ils passaient à discuter de tout et de rien, mais surtout de musique.
Car Nathan était un passionné qui ne quittait jamais sa guitare, son clavier et son ordinateur portable, sur lequel il passait énormément de temps à composer des mélodies ou à tester de nouveaux sons, tout en caressant ses rêves les plus fous. «On est tous musiciens dans la famille mais Nathan est celui qui avait vraiment la volonté d’en faire son métier. Je peux vous dire qu’il nous avait tous surpassés dans la maîtrise des instruments, car il pouvait passer des heures et des heures sur sa guitare pour se faire la main et se perfectionner. Il avait aussi une très bonne oreille musicale», nous confie Herbert, 31 ans, le cadet de la famille.
Il arrivait difficilement à retenir ses larmes lorsque son petit frère se mettait à jouer et à interpréter le morceau S.O.S. d’un terrien en détresse de Daniel Balavoine – chanson reprise à l’église pour ses funérailles. «C’était sa chanson préférée et son interprétation était vraiment empreinte de douceur et d’émotions», confie Alain 33 ans. Il était comme ça, Nathan, sensible. Mais il avait aussi un grain de folie. Ses délires faisaient l’unanimité auprès de tous ses amis : Mike, chez qui il passait de longues soirées, Miguel, son ami d’enfance, actuellement en France et qui s’impatientait de le revoir, ou encore Stéphane, plus connu comme «Fanta», pour qui Nathan était un confident.
«Il a toujours été là pour moi», affirme Stephane qui, comme tous ceux qui partageaient la vie de Nathan – les messages de soutien défilent depuis sur sa page Facebook – avoue qu’il ne pourra jamais se remettre de cette perte, tant le jeune homme avait une place importante dans leur cœur à tous.
Lui, «l’ange» qui avait définitivement quelque chose de spécial en lui…
Julien allait se fiancer
Les semaines à venir s’annonçaient festives. Il était impatient, ne pensait qu’à cela, ne parlait que de ça : de ses fiançailles qui allaient donner une autre dimension à sa relation, longue de quatre ans, avec Anoushka Chellin, qui était pour lui «la femme de sa vie». Depuis plusieurs semaines, il préparait, avec beaucoup d’amour, son «grand jour», le 3 novembre prochain, qu’il voulait surtout spécial. Mais hélas, la mort en a voulu autrement.
C’est en rentrant chez lui, mercredi dernier, aux alentours de 15 heures, que Julien Chanea, 22 ans, qui se trouvait sur le siège arrière d’un private van, a trouvé la mort sur la route à Arsenal. Le drame s’est produit lorsque le véhicule dans lequel il voyageait est entré en collision avec un camion qui transportait du sucre.
Depuis le départ soudain de Julien – il travaillait pour la compagnie Structures Wireless & Enterprise Ltd – le chagrin habite la maison des Chanea à cité Mangalkhan. Si Anoushka n’arrive pas à faire face à cette amère réalité, Sylvianne et Daniel, les parents de Julien, essayent tant bien que mal de se montrer forts car, disent-ils, leur fils n’aimait pas quand quelqu’un était triste.
«Il voulait rendre tout le monde heureux», confie Sylvianne qui, en regardant les photos de Julien, ne peut qu’esquisser un petit sourire. «C’était un bon vivant et il voulait surtout réussir sa vie», ajoute-t-elle. D’ailleurs, ses fiançailles étaient, pour lui, un grand pas en avant. «C’était quelqu’un de responsable malgré son jeune âge. Il avait la tête sur les épaules et avait toute la vie devant lui. J’ai l’impression qu’on m’a arraché une partie de moi», nous confie Daniel, le père de la victime.
Dans la petite maisonnette, chaque objet rappelle Julien. «Il aimait bien venir s’allonger auprès de moi», se souvient Sylvianne, en montrant du doigt le lit où son fils et, elle, avaient de longues conversations. Depuis le jour de l’accident, elle n’arrête pas de se remémorer les heures qui ont précédé la mort de son fils : «Ce matin-là, il tardait à se réveiller. J’ai donc été le voir et il m’a alors dit qu’il ne se sentait pas bien et qu’il ne voulait pas aller travailler. J’ai continué à vaquer à mes occupations et j’ai été très surprise, lorsque quelques minutes plus tard, je l’ai vu en train de se préparer. Il m’a dit qu’il avait changé d’avis.»
Michaëlla, une des sœurs de Julien, dépeint le portrait d’un jeune homme «travailleur, amical» et qui avait aussi «un grand cœur». À ces mots, Anoushka, à qui le jeune défunt avait donné son cœur, ne peut contenir ses larmes. Et dire que les jours à venir s’annonçaient festives…
Jason Goumard ne fêtera pas le troisième anniversaire de sa fille
Il rentrait chez lui pour récupérer le dîner de son grand-père. Mais la mort l’attendait en cours de route. Jason Goumard, un salesman de 23 ans, habitant Sainte-Croix, a perdu la vie tragiquement dans un accident de la route vers 16h30, le dimanche 30 septembre. La moto qu’il pilotait a été heurtée par un camion de sapeurs-pompiers au carrefour des rues Sophia et Le Cornu à cité La Cure. Grièvement blessé, il a été transporté à l’hôpital Jeetoo où son décès a été constaté.
Depuis ce terrible malheur, les parents de Jason Goumard et l’épouse du défunt sont écrasés par le chagrin. «Notre famille est complètement anéantie. Ma belle-fille Emilie, qui est mariée à Jason depuis deux ans, est inconsolable. C’est très dur pour elle et pour nous tous. Mon fils ne méritait pas de finir de cette façon», confie douloureusement Patricia, la mère de la victime. Elle regrette d’autant plus que son fils ne pourra pas voir grandir sa fille Jaimillie qui fêtera ses 3 ans en décembre.
Selon Patricia, Jason rentrait à la maison lorsque l’accident s’est produit : «Son grand-père habite seul à Baie-du-Tombeau. En semaine, il se débrouille pour ses repas mais les week-ends, on va les lui déposer. Jason revenait d’une visite chez les proches de son épouse à cité Chebel, il devait récupérer le dîner de son grand-père pour aller le déposer à Baie-du-Tombeau. Le camion l’a fauché à quelques mètres de chez nous.»
Les proches de Jason Goumard ne cessent de s’interroger sur les circonstances du drame. Ils se demandent, entre autres, pourquoi le camion de pompiers se trouvait là alors qu’un incendie, signalé plus tôt dans un champ à proximité de leur maison, avait déjà été circonscrit depuis un moment et, surtout, comment il est entré en collision avec la moto du jeune homme.
Nous n’avons pu avoir la version officielle des pompiers à cet effet. Il nous revient cependant que le camion accidenté rentrait à son quartier général avec d’autres véhicules au moment du drame. C’est d’ailleurs dans un tout-terrain des pompiers que Jason Goumard a été transporté à l’hôpital.
Trois autres victimes sur nos routes
Trois jeunes ont trouvé la mort sur nos routes cette semaine. Mais pas seulement. Deux quinquagénaires et une sexagénaire sont également décédés de suite d’accidents ces derniers jours. Le dimanche 30 septembre, un habitant de Vallée Pitot, âgé de 58 ans, a rendu l’âme alors qu’il était en soins à l’hôpital de Flacq depuis 12 jours. Il avait été grièvement blessé le 18 septembre lorsque le camion qu’il conduisait est entré en collision avec un autre camion conduit par un habitant de Poste-de-Flacq, sur la route royale à Médine Camp de Masque. Ce dernier fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire.
Le lendemain, c’est un habitant d’Olivia qui a succombé à ses blessures. L’homme de 54 ans avait été retrouvé inconscient sur la route principale de sa localité à côté de sa mobylette. Il a été transporté à l’hôpital de Flacq où son décès a été constaté. La police a ouvert une enquête pour faire la lumière sur les circonstances de ce possible «hit and run».
Une habitante de St-Pierre, âgé de 68 ans, a, elle aussi, trouvé la mort tragiquement le mardi 2 octobre. Elle traversait la route sur un passage piéton en face de l’Area Health Centre de sa localité vers 12h35 lorsqu’elle a été fauchée par une fourgonnette. Le chauffeur a été arrêté et traduit en cour sous une charge provisoire d’homicide involontaire.