• Wazil Meerkhan et Dylan Carman plaident coupable dans le cadre de la mort de la WPC Raghoo - Pooja, la sœur de la victime : «Notre famille n’a toujours pas pu remonter la pente…»
  • Movember : au cœur des hommes, les hommes à cœur
  • Contrat d’exclusivité du Champ-de-Mars : le MTC se remet en selle
  • «Moana 2» : l’aventure magique sous les tropiques reprend
  • Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»
  • Le nouveau cabinet ministériel à la loupe - Kris Valaydon, observateur politique : «Le chantier est vaste pour le nouveau gouvernement...»
  • Des Junior Ministers «motivés»
  • Moi, ministre pour la première fois, je vais…
  • Au feu, les pompiers… sont enfin là !
  • Mare-Chicose en feu : le calvaire des villageois au bord de l'étouffement

Le cruel destin d’Anne-Marie

ACTUALITÉ.jpg

Le regard rempli de tristesse, Anne-Marie se recueille sur la tombe de son fils Sylvestre (en médaillon) et de Yvan décédés quelques années plus tôt.

Le sort s’acharne sur cette mère de famille. Anne-Marie André vient d’enterrer son fils Sylvano, battu à mort, alors que douze ans plus tôt, un autre enfant, Yvan, a été poignardé à mort. Elle est non seulement écrasée sous le poids du chagrin, mais Anne-Marie vit aussi dans une extrême pauvreté. Le cœur meurtri, elle nous livre son calvaire.

Son quotidien est fait de misère et de tristesse. Rien qu’à la regarder, cette petite femme d’environ 1m60 fait peine à voir. Le corps complètement amaigri, elle a du mal à se tenir convenablement sur ses jambes. Sa fille, âgée de 11 ans, l’aide tant bien que mal à se maintenir debout. À bien regarder Anne-Marie André, on a l’impression que la vie ne lui a pas fait de cadeau. Mal coiffés, ses cheveux gris-noir la vieillissent davantage. On lui donnerait 70 ans alors qu’elle n’en a que 53.

Cette habitante de Pont-Lardier, à Bel-Air, vient de perdre un second fils tragiquement. Un drame qui lui rappelle la mort d’un autre fils, qui a également perdu la vie dans des circonstances tragiques. Rattrapée par un douloureux passé, Anne-Marie arrive difficilement à comprendre ce qui lui arrive. Cigarette à la main et l’air complètement abasourdie, elle témoigne de sa douleur : «Ce n’est pas évident pour une mère d’enterrer deux fils. Je ne trouve pas les mots pour décrire ma douleur. Je n’arrive même pas à pleurer car j’ai trop souffert la première fois. Mettez-vous à ma place. En 2000, j’ai perdu mon fils Yvan. Ce dernier avait 18 ans. Il a été poignardé par sa petite amie. Douze ans après, je perds un autre fils tragiquement. Sylvano a été battu à mort. Je n’arrive plus à trouver le sommeil».

Le pire dans l’histoire, dit-elle, c’est que ses deux fils sont morts pour des raisons «complètement bêtes». Le 11 avril 2004, elle a enterré son fils Yvan au cimetière d’Olivia. Et le mardi 25 septembre dernier, son autre fils, Sylvano, a été inhumé dans la même tombe que son frère. La veille, lorsque des policiers lui avait demandé de les accompagner au poste de police de Bel-Air, elle avait déjà envisagé le pire.

Car un peu plus tôt ce jour-là, soit vers 6h50, la police a retrouvé son fils Sylvano Brait dans un champ de cannes à Deep-River-Beau-Champ. Ce dernier était grièvement blessé. En route pour l’hôpital de Flacq, cet aide-maçon de 32 ans a tout juste eu le temps de raconter aux policiers qu’il avait été agressé par quatre connaissances habitant sa localité, avant de rendre l’âme. Le rapport d’autopsie indique que le jeune homme a succombé à un choc dû à de multiples blessures.

Outre la disparition tragique de ses fils, Anne-Marie vit aussi dans une extrême pauvreté. Sa modeste demeure parle d’elle-même. Son salon se tient en une unique chaise alors que sa chambre à coucher est dotée du strict minimum, soit un lit en piteux état et une vieille armoire susceptible de craquer à n’importe quel moment. Sa cuisine ne comprend que quelques ustensiles. Et le plus triste, c’est qu’elle a à peine quelque chose à se mettre sous la dent pour les jours qui viennent. «Les gens qui sont venus me témoigner leur sympathie ont apporté quelques provisions, mais il ne reste presque plus rien. Je ne sais pas comment je vais faire pour les jours à venir», pleure-t-elle. Car le seul qui subvenait aux besoins de la famille s’en est allé, laissant derrière lui une mère et une petite sœur plus que jamais dans le besoin.

Cinq suspects arrêtés

La Criminal Investigation Division (CID) de Bel-Air a procédé à l’arrestation de cinq suspects à la suite de l’agression mortelle de Sylvano Brait. Quatre d’entre eux ont été inculpés le jour du drame et un autre a été arrêté le mardi 25 septembre. Les cinq suspects, à savoir Mohamad Boodhun, 29 ans, Kevin Papillon, 21 ans, Raj Deerpaul, 20 ans, Winsley Bienvenu, 19 ans, et Pravesh Ramai, 18 ans, sont des habitants de Pont-Lardier. Ils sont tous passés aux aveux. Ils affirment avoir donné des coups de poing et de pied à la victime, avant de lui assener des coups avec des tiges de canne. Ils ont déjà comparu en cour et font l’objet d’une charge provisoire d’assassinat.

Jean-Marie Gangaram et Laura Samoisy

Archive: