Le chef inspecteur Hector Tuyau soutient qu’il été victime d’un transfert punitif. Cela, dit-il parce qu’il a refusé de fournir une explication écrite à son supérieur sur l’action qu’il a entamée en Cour suprême contre l’État et le Commissaire de police, pour protester contre l’article 17 de la «Police Act» de 1974 qui interdit aux policiers de se syndiquer.
«Je vais être le premier chef inspecteur à travailler dans le port. Tel n’a jamais été le cas dans le passé.» Le chef inspecteur Hector Tuyau, responsable de l’Anti-Piracy Unit de l’Anti-Drug & Smuggling Unit, se dit persécuté. Il a été transféré, au début de la semaine dernière, au port. Il n’hésite pas à parler de «transfert punitif». Mais, aux Casernes centrales, le service de presse du commissaire de police avance qu’il s’agit d’un «exercice administratif qui est chose courante au sein de la force policière».
Le constable Dharmarajen Mooroogan, responsable du service de presse de la police, souligne que cet exercice concerne dix autres policiers à travers l’Île. Il n’y a rien de punitif dans le cas d’Hector Tuyau, affirme-t-il, en précisant que ce dernier, qui a une longue carrière au sein de la brigade anti-drogue, aura l’occasion de mettre à profit son expérience au port, qui est un endroit stratégique.
«Je ne sais pas si c’est un pur hasard, mais comment expliquer mon transfert au lendemain de mon refus de fournir des explications écrites à mon supérieur à la demande du commissaire de police lui-même ?» soutient Hector Tuyau. Il a entamé une action en Cour suprême, le vendredi 21 septembre, contestant l’article 17 de la Police Act de 1974 qui interdit aux policiers le droit de se syndiquer. Le chef inspecteur estime que cet article est anticonstitutionnel. Hector Tuyau est soutenu dans sa démarche par le sergent Jaylall Boojhawon. Un groupe de soutien a vu le jour sur le réseau social Facebook. À hier, le groupe comptait plus de 1 200 membres. Deux instances syndicales ainsi que le Grupman Larkansiel Kreol ont aussi pris position en faveur d’Hector Tuyau, dénonçant les agissements de certains policiers.
Ce n’est pas la première fois qu’Hector Tuyau, qui compte 33 ans de service au sein de la force policière, fait face à un coup dur. En février dernier, il avait fait l’objet d’une enquête interne pour savoir s’il aurait abusé de ses pouvoirs à l’aéroport de Plaisance. Hector Tuyau s’y était rendu, le 14 janvier dernier, pour déposer son fils Julien, qui se rendait en Angleterre, où il fait des études de droit. Sur place, le chef inspecteur a rencontré deux de ses hommes, qui étaient en mission pour une enquête. Ces derniers ont mis une entrée dans le Diary Book de l’ADSU à ce sujet.
Hector Tuyau, affirment ses proches, n’a jamais abusé de ses pouvoirs. Selon ses proches, le chef inspecteur a fait le trajet dans la voiture familiale et non dans son véhicule de fonction. Il dit d’ailleurs avoir un ticket de stationnement pour le prouver. «Mon époux est victime de son succès», souligne Jocelyne, l’épouse du policier. «Cela ressemble à une chasse aux sorcières. On cherche toujours des prétextes pour taper sur lui. À chaque fois qu’il réussit un gros coup, il y a des retombées négatives. On casse son moral. C’est très stressant pour lui et pour nous aussi», explique, lui, son fils Julien.