Shaina Woodun «On ne peut pas jeter la pierre
aux élèves»
Rita Venkatasawmy «Ce n’est absolument
pas normal que les professeurs aient peur
dans leur propre classe»
Le National Economic and Social Council (NESC) s’intéresse à l’ampleur de la violence et de l’indiscipline dans les écoles. Un rapport sera prêt à la fin de l’année. Shaina Woodun, vice-présidente de l’association Youth in Networking, et Rita Venkatasawmy, directrice du Centre d’éducation et de développement pour les enfants mauriciens, (CEDEM), nous donnent leurs avis.
Le National Economic and Social Council enquête sur la violence et l’indiscipline à l’école. Qu’en pensez-vous ?
Shaina Woodun : C’est bien de s’intéresser à ce genre de problème car on ne peut pas se voiler la face, la question de la violence et l’indiscipline dans les écoles étant quelque chose qu’on entend souvent ces derniers temps. Toutefois, je trouve qu’on ne peut pas jeter la pierre aux élèves. Je pense qu’ils souffrent d’un manque d’encadrement, d’écoute et sont aussi des victimes de l’environnement dans lequel ils évoluent.
Rita Venkatasawmy : Je salue cette initiative car les choses n’arrêtent pas d’empirer. La violence dans les écoles est devenue quelque chose de banal chez nos enfants. Ils ne savent pas gérer les conflits qu’ils génèrent en cédant à la violence.
Quelle est la nécessité d’un tel rapport ?
Shaina Woodun : Un tel rapport pourrait mettre en lumière les causes de ces attitudes négatives de la part des jeunes Mauriciens. Il faut se dire qu’il est nécessaire d’attaquer le mal par la racine en proposant des solutions pour faire évoluer la situation. Nos enfants sont les adultes de demain, c’est donc très bien de s’intéresser à un problème qui est bien réel.
Rita Venkatasawmy : J’ai toujours dit qu’on ne peut pas tirer de conclusions sans analyses. Ce qui est bien dans cette enquête, c’est que les membres du public pourront y participer et donner leurs points de vue. Selon moi, c’est de cette façon qu’on pourra faire évoluer les choses.
Comment arriver à un consensus sur le sujet ?
Shaina Woodun : Une des solutions que je pourrais proposer, c’est d’instituer une école des parents. De nos jours, les pères et les mères de famille ne savent pas comment gérer et surtout comment réagir face aux comportements de leurs enfants. Il faudrait pouvoir les conseillers car gérer un jeune aujourd’hui ne se fait pas comme cela se faisait auparavant.
Rita Venkatasawmy : J’attends les conclusions de ce rapport avec impatience. Car il est temps de prendre le taureau par les cornes. Ce n’est absolument pas normal que les professeurs aient peur dans leur propre classe.