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«On est jaloux du succès de Naserah»

«Ma soeur n’est pas une trafiquante de drogue», affirme le chauffeur de taxi.

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Le nom de celle qu’on surnomme «La Reine de Plaine Verte» a été cité dans l’affaire Gro Derek.

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Le nom de la jeune femme figurerait dans le répertoire de l’imam Moossa Beeharry.

Il est le chef de la famille depuis le décès tragique de son père, et en tant que tel, il vient de l’avant pour défendre sa soeur Naserah, connue comme «La Reine de Plaine-Verte». Il affirme que cette dernière est victime de son succès et que certaines personnes veulent lui faire du mal en alléguant qu’elle est impliquée dans le réseau Gro Derek.

Pour lui, ce n’est rien qu’une histoire de jalousie. De méchanceté. Irshad est catégorique : tous ceux qui disent du mal de sa sœur Naserah, connue comme «La Reine de Plaine-Verte», lui envient «sa beauté» et «sa réussite». «On est jaloux du succès de Naserah. Son seul malheur est d’être mariée à un homme qui purge actuellement une peine de prison de 30 ans pour une affaire de drogue. Ma sœur n’est pas une trafiquante de drogue, contrairement à ce qu’avancent les mauvaises langues.»

Son époux Siddick Islam a, par contre, été arrêté en septembre 2005 pour avoir importé deux kilos d’héroïne. Cela faisait à peine six mois que Naserah et lui étaient mariés religieusement lorsqu’il a été placé sous les verrous. L’homme a toujours nié les faits qui lui étaient reprochés mais il a été condamné aux assises, en mars 2006, à 30 ans de prison.

Cependant, depuis le mercredi 12 septembre, c’est Naserah qui fait les choux gras de la presse en lien avec une histoire de drogue. Celle du réseau Gro Derek. Ses coordonnées figureraient dans le répertoire de l’imam Moossa Beeharry, arrêté dans le cadre de cette affaire, et l’un des suspects aurait confié aux enquêteurs avoir déjà transporté de la drogue pour le compte de «La Reine de Plaine-Verte». Les radios ont d’ailleurs balancé le prénom de Naserah comme étant cette fameuse «Reine» ainsi que la marque de sa voiture et son adresse. Ce qui révolte ses proches au plus haut point.

«Au début, lorsque les radios et la presse écrite ont parlé de “La Reine de Plaine-Verte”, nous n’y avons pas prêté attention car ma sœur Naserah est plutôt connue comme “Lady Di” à cause de sa ressemblance avec celle-ci dans sa jeunesse. Mais mercredi, lorsqu’une radio privée a divulgué son prénom et d’autres détails sur elle en précisant qu’elle était wanted, j’ai su que la presse parlait d’elle. Je l’ai interrogée et elle a nié catégoriquement être une trafiquante de drogue. Elle a contacté son avocat qui, à son tour, a fait le nécessaire pour rectifier ces fausses informations», confie Irshad.

Quatre mariages

Ce dernier, qui est le chef de famille depuis le décès de son père, précise que sa soeur n’a jamais été en cavale et souligne qu’elle est à la disposition de la police. Il affirme aussi que, contrairement aux informations parues dans la presse, Naserah n’a pas de permis de résidence pour habiter en Italie, même si elle a visité ce pays à plusieurs reprises en tant que touriste. Elle a également, dit-il, fait des voyages en France, en Angleterre, en Inde et à Dubaï. Concernant les quatre mariages religieux que sa sœur a contractés, Irshad estime que cela relève du domaine privé et qu’on ne peut pas juger une personne là-dessus. «Elle a toujours été très malheureuse en amour, tout simplement», souligne-t-il.

Les interrogations de certaines personnes sur les sources des revenus de Naserah agacent aussi terriblement son frère. Il dit ne pas comprendre pourquoi des gens jasent énormément à ce sujet alors que, selon lui, ces revenus sont totalement justifiés : «Ma soeur a toujours suivi la mode de près et aime les nouvelles tendances. Quand elle se rend à l’étranger pour visiter notre sœur en Italie ou autre, elle rapporte des vêtements, des chaussures et d’autres accessoires qu’elle revend à ses clients particuliers. Les proches de son époux l’aident également sur le plan financier. Ces derniers ont un élevage de poules et lui donnent une certaine somme d’argent chaque fin de mois sur la vente de ces volatiles. Ce n’est pas parce que l’époux de Naserah est en prison qu’elle doit arrêter de vivre. Une personne qui roule en Mercedes ne mène pas nécessairement la belle vie. Les gens ne savent pas que la Mercedes de ma sœur est vieille de 11 ans. C’est vrai qu’elle roule plusieurs voitures mais elle n’en possède qu’une. Dimun zalou li buku akoz sa mo dir ou», souligne Irshad.

Selon celui, qui est fils unique et a quatre sœurs, sa famille a toujours vécu dans la simplicité. D’ailleurs, dit-il, ses sœurs et lui ont connu une enfance très difficile après le décès de leur père d’une crise cardiaque en 1988 : «Notre père était chauffeur de taxi tout comme je le suis aujourd’hui. À l’époque, nous louions une maison. Notre mère a dû vendre des rotis et des samoussas pour subvenir à nos besoins. Si nous sommes une famille soudée et respectable, c’est grâce à elle. Mais à cause de notre situation financière difficile, entre autres raisons, mes soeurs ont dû se marier très jeunes. Une d’elle vit aujourd’hui en Sicile. La soeur de ma mère vit aussi en Italie. Ce sont elles qui ont des permis de résidence.»

Mais malgré une enfance «difficile» et une vie qui ne lui aurait pas toujours fait de cadeau, Naserah est, selon son frère, «une personne toujours d’humeur joyeuse, connue pour ses éclats de rire, en plus d’être sympathique, gentille et populaire». Irshad assure que sa sœur n’hésite jamais à venir en aide à son entourage lorsqu’on fait appel à elle.

Sacrifices

Nasimah, l’aînée de la fratrie, tient pour sa part à souligner que Naserah a fait beaucoup de sacrifices avant de connaître des jours heureux et fustige ceux qui s’en prennent aujourd’hui à sa petite soeur : «Notre famille est traumatisée. C’est faux de dire que ma soeur est en cavale. Lorsqu’elle ne sort pas, sa voiture est toujours sur l’aire de stationnement de notre bloc d’appartements de la NHDC de cité La Cure. Est-ce qu’une trafiquante de drogue surnommée “La Reine de Plaine-Verte” accepterait de vivre dans une modeste maison avec sa mère ?»

Les proches de Naserah persistent et signent : elle n’a rien à voir avec le réseau Gro Derek. Mais comment se fait-il alors que son nom figure dans le répertoire de l’imam Moossa Beeharry ? Pour Irshad, l’explication est simple : sa sœur avait fait la connaissance du religieux à la prison centrale en rendant visite à son époux. Il lui arrivait aussi de téléphoner à l’imam pour prendre des nouvelles de son époux. Irshad confie aussi que sa mère avait voyagé avec l’imam Beeharry lors d’un pèlerinage à La Mecque en 2011. «Je ne crois pas qu’il n’y ait que le nom de ma soeur dans le répertoire de l’imam. Est-ce qu’on aurait eu la même réaction si son époux ne s’appelait pas Siddick Islam ?», s’insurge Irshad. Siddick Islam qui est son quatrième époux et avec qui elle est toujours mariée depuis six ans.

Le frère de Naserah explique que celle-ci s’est mariée religieusement pour la première fois, alors qu’elle avait 14 ans, avec le fils d’un mécanicien très connu de cité Martial. Mais le couple ne tiendra pas. À 19 ans, elle contracte un deuxième nikkah avec un garnisseur de Plaine-Verte. C’est d’ailleurs à cette époque que les gens commencent à l’appeler Lady Di, en raison de sa coupe de cheveux et de ses tenues qui ressemblaient à celles de la princesse de Galles. Mariage qui ne durera pas non plus.

Alors qu’elle a 24 ans, la jeune femme, aussi connue comme «Actrice», se marie encore une fois religieusement avec l’ancien député et ministre rouge Siddick Chady. Sollicité, ce dernier nous a répondu : «Je n’ai rien à dire concernant mon ex-épouse.» Le mariage de Siddick Chady et Naserah sera un nouvel échec. Quelques années plus tard, à 28 ans, elle contracte un quatrième nikkah avec Siddick Islam, son amour d’enfance. Est-ce que ce mariage avec un trafiquant de drogue lui attirera des ennuis  ? L’avenir nous le dira…

Naserah Islam : «Je n’ai rien à voir avec le réseau Gro Derek»

On la surnomme «La Reine de Plaine-Verte» et son nom est cité dans l’affaire Gro Derek. Mais la jeune femme est catégorique : «Je n’ai rien à voir avec le réseau Gro Derek. Allah m’est témoin. Je garde confiance en Lui. La vérité finira par éclater. Ce n’est pas parce que mon époux est en prison pour une histoire de drogue que je suis devenue une trafiquante. Je n’habite pas un palace mais un appartement de la NHDC. On me montre du doigt pour rien. La mentalité de certains Mauriciens m’attriste. Je précise que j’avais une Mercedes avant d’être mariée à mon quatrième époux. Je ne vis pas de son argent qui d’ailleurs est gelé suite à sa condamnation.»

Naserah Islam affirme qu’elle aurait quitter le pays en douce si elle était vraiment impliquée dans ce trafic de drogue. «Je suis toujours là, à voyager seule dans ma voiture, comme d’habitude. Mais j’ai peur pour ma sécurité. C’est une des raisons pour lesquelles je refuse que ma photo soit publiée dans la presse. Les gens sont tellement méchants que quand ils auront vu ma photo dans les journaux, ils pourront venir dire que je fais des transactions de drogue avec eux. Je précise que j’ai un casier judiciaire vierge car je n’ai jamais eu des démêlés avec la justice.»

À la NHDC de cité La Cure, c’est une dame très coquette que nous avons rencontrée. Habillée d’un jean et d’un chemisier, arborant plusieurs chaînes, bagues, bracelets et piercings en or, maquillée et coiffée avec soin. C’est aussi ce look qui fait jaser, outre le fait qu’elle roule en Mercedes alors que son mari est en prison et qu’elle ne travaille pas. Mais Naserah explique que son commerce de vêtements et d’accessoires et l’aide de sa belle-famille suffisent à assurer ses «modestes» besoins. Et puis, dit-elle, elle aime profiter de la vie : «Je suis née un 31 décembre et c’est réveillon tous les jours pour moi !»

L’enquête sur le réseau Gro Derek loin d’être terminée

Le quartier général de l’ADSU est toujours en état d’alerte. L’enquête sur le réseau Gro Derek est loin d’être bouclée, fait-on ressortir. Il nous revient qu’il y aura d’autres arrestations dans les jours à venir. À ce jour, huit suspects sont derrière les barreaux dont Ashish Dayal, par qui tout a commencé, le présumé cerveau Derek Jean-Jacques, plus connu comme Gro Derek, et l’Imam Moossa Beeharry.

Les deux derniers suspects arrêtés cette semaine sont Jimmy Marthe alias Jimmy Colosso et Jimmy Alexis, alias Jimmy Rodriguais. L’enquête des limiers de la brigade anti-drogue va maintenant s’orienter, dit-on, vers la complicité éventuelle entre des prisonniers et certains gardes-chiourme. C’est pour cette raison que les enquêteurs vont boucler les dépositions des suspects avant de bouger à un autre niveau.

Cette affaire a éclaté le 12 juillet avec la saisie de plus de 7 kg d’héroïne dans un bungalow à Péreybère. Drogue qui était en la possession d’Ashish Dayal, un taximan. Depuis, les arrestations n’en finissent plus dans le cadre de «l’affaire Gro Derek».

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