Raj Appadu : «Le nombre de marchands ambulants ne cesse d’augmenter jour après jour»
Hydar Ryman : «J’implore le Premier ministre pour qu’il considère notre cas»
Depuis quelque temps, ils ne cessent de faire la une de l’actualité. Quelle solution au problème des marchands ambulants ? Raj Appadu, du Front commun des commerçants, et Hydar Ryman, président de la Street Vendors Association, s’expriment sur le sujet.
Quelle est actuellement la situation entre les commerçants et les marchands ambulants ?
Raj Appadu : C’est vrai qu’en ce moment, nous entendons beaucoup de choses autour des marchands ambulants. C’est un problème qui est là et qui malheureusement dure encore et encore. C’est la responsabilité du gouvernement de trouver une solution à ce problème. Il faut renforcer la loi car en ce moment, lorsque ces marchands sont verbalisés, cela ne les décourage pas à recommencer.
Hydar Ryman : Depuis deux semaines, la situation est devenue encore plus grave pour nous, marchands ambulants. En 2006, un ordre de la Cour suprême devait nous interdire d’opérer à 500 m du marché central. Suite à une réunion de médiation entre la police et les responsables de la municipalité de Port-Louis, il a été décidé de faire respecter cet ordre. Et depuis, notre avenir se retrouve menacé.
Est-ce qu’il y a un moyen de mettre les deux parties d’accord ?
Raj Appadu : En ce moment, on assiste un peu au jeu du chat et de la souris entre ceux qui font respecter la loi et les officiers de la mairie. Chacun se renvoie la balle : les officiers disent ne pas recevoir d’aide de la police alors que les membres de la force policière déclarent que c’est la municipalité qui ne collabore pas. Il faut d’abord arriver à tomber d’accord sur une solution qui conviendrait à tout le monde, aux marchands ambulants comme aux commerçants.
Hydar Ryman : J’implore le Premier ministre pour qu’il considère notre cas car il s’agit du gagne-pain de 2 000 familles.
Comment s’annoncent les jours à venir ?
Raj Appadu : Le Premier ministre doit prendre une décision. Ce qui est le plus grave, c’est que le nombre de marchands ambulants ne cesse d’augmenter jour après jour.
Hydar Ryman : Depuis quelque temps déjà, il y a beaucoup de familles qui passent par des moments difficiles. Face à l’incertitude concernant leur gagne-pain, plusieurs marchands ambulants, des chefs de famille, sont dans le flou. Dans le sillage de tous ces conflits autour de notre profession, nous avons appris que, madame Radhika, une habitante de Vallée-des-Prêtres, qui est dans le métier depuis 15 ans et qui opérait à la rue Farquhar, est décédée suite à un anévrisme. C’est pour vous dire à quel point nos vies ont été bouleversées depuis quelques semaines.