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Des politiciens font de la résistance

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Sir Anerood Jugnauth et Paul Bérenger sont en faveur du maintien du Best Loser System.

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C’est la satisfaction au niveau de Rezistans ek Alternativ. Ashok Subron, porte-parole de ce mouvement, et l’avocat, Rex Stephen ont fait le point, cette semaine, sur les conclusions de l’instance onusienne.

Forcer un candidat à dire à quelle communauté il appartient afin qu’il puisse participer aux législatives serait une violation de ses droits, estime le Comité des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies. Qu’en pensent les politiciens ?

Certains ont décidé de ne pas y voir une alternative, de ne pas se laisser pousser par le vent du changement. D’autres aiment, au contraire, l’idée que ce souffle nouveau vienne libérer le Nomination Day de son aspect communautariste. Les conclusions du Comité des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU), provoquent de nombreuses réactions. Si Paul Bérenger ne veut pas lâcher son Best Loser System (BLS), secondé par sir Anerood Jugnauth, au niveau de la majorité gouvernementale, on semble accueillir favorablement les conclusions de l’instance onusienne. Néanmoins, en l’absence de consensus et de Navin Ramgoolam – il serait en convalescence suite à une opération «mineure» qu’il a subie en Angleterre – l’avenir du BLS et de la réforme électorale reste un peu flou.

Il y a quelques mois, le mouvement Rezistans ek Alternativ avait sollicité l’expertise de cette instance internationale afin qu’elle statue si le besoin de décliner son appartenance communale est conforme aux Droits de l’Homme. Elle l’a fait, cette semaine. Cette étape nécessaire pour un candidat s’il souhaite prendre part aux législatives est une violation de ses droits fondamentaux en vertu de l’article 25 de l’International Covenant on Civil and Political Rights (ICCPR), selon le Comité (Voir hors-texte).

De quoi secouer la classe politique qui devrait, si le gouvernement prend les mesures nécessaires, dire adieu à son BLS, un système basé sur l’appartenance communautaire et qui est le garant de la représentativité des minorités au Parlement. De quoi réveiller un Paul Bérenger un peu amorphe depuis son échec d’alliance avec le PTr. Le gros macadam de cette union était, selon le chef de file du MMM, le souhait des Mauves que le BLS soit maintenu avec la réforme électorale.

Alors, c’est en ardent défenseur de son système favori qu’il s’est exprimé lors d’un point de presse, hier. Le leader de l’opposition estime que «Rezistans ek Alternativ a induit beaucoup de gens en erreur. Le ruling ne condamne ni le Best Loser System ni le fait que les candidats aux élections déclarent leur communauté». Pour lui, si le «recensement communal de 1972» était «up-to-date», il n’y aurait pas de problème. C’est là, affirme-t-il, que se situe le problème : les chiffres sont trop datés. Il s’agit d’une lecture des conclusions du Comité onusien que ne partagent pas les animateurs de Rezistans ek Alternativ et leurs hommes de loi.

Le leader du MMM s’est également dit contre l’abolition du BLS en précisant que cette proposition ne sera jamais votée à l’Assemblée nationale et en invitant Navin Ramgoolam à reprendre les discussions sur la réforme électorale : «Nous étions presque arrivés au but.» Préserver le Best Loser System à tout prix, ce n’est évidemment pas le souhait de tous les politiciens. Notamment ceux de la majorité qui ont dit, pour la plupart (même si des voix discordantes se font entendre), accueillir favorablement les conclusions du Comité de l’ONU. Position réitérée par le président du PTr, Patrick Assirvaden, lors d’un point de presse, hier.

Néanmoins, entre acquiescer un point de vue et le mettre en pratique, il y a une différence de taille. Si Arvin Boolell, ministre des Affaires étrangères, estime que les conclusions du Comité rejoignent le point de vue adopté par le gouvernement, il ne s’avance pas sur une quelconque prise d’action. Car dans le contexte actuel, avec les obsessions de Paul Bérenger, il est difficile de modifier la Constitution. D’ailleurs, comme le souligne Patrick Assirvaden, il serait nécessaire que le MMM «révise sa copie» concernant le BLS afin que les choses puissent bouger.

Si les principaux partis politiques se positionnent par rapport au Pronouncement du Comité, le MSM, lui, a décidé de se donner un temps de réflexion. Mais, sir Anerood Jugnauth, s’est exprimé à ce sujet rejoignant, sans surprise, le positionnement de Paul Bérenger : «Ma position est qu’il ne faut pas abolir le BLS. C’est un système qui a garanti la paix et l’harmonie dans le pays. Il a aussi assuré la représentation de toutes les communautés», a-t-il déclaré en fin de semaine, précisant qu’il ne souhaitait pas que le leader de l’Opposition reprenne les discussions autour de la réforme électorale avec Navin Ramgoolam.

Justement, la position du chef du gouvernement est la plus attendue à ce sujet. Décidera-t-il de se prononcer pour l’alternative et d’agir en conséquence ? La convalescence lui donnera, certainement, le temps de la réflexion.

ONU : décision et implications

Un grand pas pour le mouvement Rezistans ek Alternativ. Mais aussi un énorme bond en avant pour l’île Maurice. La décision du Comité des droits de l’homme, de l’Organisation des Nations unies (ONU), est une lueur d’espoir dans la lutte contre le communautarisme présent au moment de l’enregistrement des candidats durant les élections législatives à Maurice. Cet organisme a statué cette semaine.

Selon lui, être obligé de décliner son appartenance communale lors du Nomination Day est une violation des droits fondamentaux de tout candidat en vertu de l’Article 25 de l’International Covenant on Civil and Political Rights (ICCPR). Ce faisant, le Comité a donné raison au mouvement Rezistans ek Alternativ qui avait saisi cette instance internationale afin qu’elle puisse déterminer si le fait de décliner son appartenance communale était conforme ou pas aux droits de l’homme.

Une bataille remportée par le mouvement qui se bat depuis 2005 pour éliminer la classification communale lors des élections. Et maintenant ? Cette question est sur les lèvres de nombreuses personnes. Si le gouvernement mauricien a 180 jours pour s’aligner sur les recommandations du Comité, rien ne le force à le faire. Sauf, peut-être, pour le maintien d’une bonne image sur le plan international et le respect de ses obligations internationales, Maurice étant signataire de traités internationaux, notamment de l’International Covenant on Civil & Political Rights et l’Optional Protocol qui reconnaissent la légitimité du Comité.

Allons-nous vers une réforme électorale, vers l’amendement de la Constitution afin de revoir le fonctionnement même et les implications du Best Loser System ? La question reste posée. En attendant une réaction de Navin Ramgoolam, qui est en Angleterre et qui vient de subir une intervention «bénigne» selon son service de presse, le flou persiste. Le Premier ministre a déjà déclaré qu’il était contre le fait qu’un candidat se doive de préciser son appartenance ethnique. Est-ce déjà une indication ? Affaire à suivre…

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