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Le taux de réussite dans les écoles ZEP en question

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Dev Virahsawmy : «Les 64 % de recalés aux examens du CPE ne sont pas en difficulté parce qu’ils sont dans des écoles ZEP»

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Suttyhudeo Tengur : «En dépit des efforts qui sont faits, l’on peut constater que les résultats ne s’améliorent pas»

Selon les derniers chiffres de Statistics Mauritius, 64 % des recalés du CPE sont scolarisés dans des établissements dits Zones d’éducation prioritaires (ZEP). Dev Virahsawmy, linguiste, et Suttyhudeo Tengur, président de la Government Hindi Teachers’ Union, s’expriment sur le sujet.

Que pensez-vous des statistiques qui démontrent un taux de 64 % de recalés dans les écoles ZEP ?

Dev Virahsawmy : Ces chiffres nous poussent à jeter un nouveau regard sur la situation qui prévaut dans le secteur éducatif. Mais ils cachent aussi une autre vérité. Officiellement, environ 36 % des enfants échouent aux examens du CPE. Et moins de 50 % des élèves arrivent à maîtriser la littératie basique, c’est-à-dire à lire et à écrire des choses simples. La raison principale est que nous refusons toujours, à Maurice, d’utiliser la langue maternelle comme médium d’enseignement. Le «morisien» (le créole) est la langue maternelle de plus de 90 % de nos enfants. Les 64 % de recalés aux examens du CPE ne sont pas en difficulté parce qu’ils sont dans des écoles ZEP mais parce qu’ils sont dans un système qui ignore leur langue maternelle.

Suttyhudeo Tengur : Ces chiffres reflètent ce qui se passe dans les écoles ZEP. En dépit des efforts qui sont faits, l’on peut constater que les résultats ne s’améliorent pas. Les autorités devraient donc se poser les bonnes questions. En France, par exemple, ils ont revu tout le concept de ce programme parce que les chiffres étaient inquiétants. À Maurice, les institutions travaillent toujours sur l’ancien système français.

Estimez-vous que le concept de ZEP est un échec ?

Dev Virahsawmy : Le concept n’a pas changé la politique linguistique du gouvernement. On est en train de répéter les mêmes erreurs que celles des autres écoles. Le taux d’échecs dans ces établissements est aussi élevé. Le système du CPE ne prend pas en compte les critères fondamentaux de la littératie. Les résultats des examens du CPE ne révèlent pas le niveau de littératie dans le pays.

Suttyhudeo Tengur : Les statistiques démontrent que quelque chose va mal et qu’il est impératif de revoir tout le système.

Comment arriver à un consensus sur le sujet ?

Dev Virahsawmy : Pour renverser la tendance, il faudrait que la langue maternelle devienne le médium d’enseignement au pré-primaire et au primaire. Les enfants devraient apprendre à lire et à écrire dans leur langue maternelle et l’anglais ne devrait être qu’une matière. L’anglais est aussi une langue créole tout comme le «morisien».

Suttyhudeo Tengur : Le système mérite d’être revu et je pense qu’il faudrait aussi revoir le ratio entre élèves et professeurs.

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