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Argent, sexe et assassinat

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Les présumés meurtriers Prisca Martinel et Sonny Languila.

Ce Senior Health Inspector affecté à la municipalité de Port-Louis aurait été sauvagement assassiné par une prostituée et son compagnon qui en voulaient à son argent. Son épouse, anéantie, ne croit pas qu’il soit mort parce qu’il a sollicité les services d’une prostituée. Elle parle de zones d’ombre.

Leur soif d’argent les aurait amenés à commettre un meurtre. Leur victime se nomme Prithiviraj Gajadur, 46 ans, plus connu comme Raj, Senior Health Inspector à la mairie de Port-Louis. À sa sortie d’une maison de jeux, dimanche dernier, une prostituée l’aurait entraîné dans un guet-apens. La jeune femme et son concubin l’auraient alors tué avant de le dépouiller. Le rapport d’autopsie indique que cet habitant de Trèfle, Rose-Hill, a rendu l’âme après avoir reçu plusieurs coups d’une arme blanche à l’abdomen. Il avait également d’autres blessures sur le corps dont une entaille au cou et d’autres aux bras.

Le cadavre de Raj Gajadur a été retrouvé, le lundi 27 août, dans un terrain en friche à l’avenue Edison, à Rose-Hill. Sa voiture avait été retrouvée auparavant non loin du lieu du drame. Après la découverte du corps, la police n’a pas tardé à remonter aux présumés meurtriers. Les enquêteurs de la Major Crimes Investigation Team ont d’abord fait un ground work pour connaître le profil de ceux qui auraient pu commettre ce crime. Les limiers ont également cherché à savoir qui sont ceux qui opèrent dans cette région car l’avenue Edison est réputée pour être un point chaud la nuit. C’est de cette façon qu’ils ont su que chaque proxénète et sa prostituée avaient leur coin spécifique à cet endroit.

Cette enquête minutieuse a conduit la MCIT à procéder à l’arrestation de Prisca Martinel, une prostituée de 23 ans, habitant la résidence Barkly. La jeune femme, qui avait des blessures aux bras, n’a pas tardé à cracher le morceau. Dans sa déposition, Prisca Martinel a raconté qu’elle avait rencontré la victime le soir du drame près du restaurant Coin Idéal.

Elle a ajouté qu’elle connaissait déjà Raj Gajadur pour avoir fait sa connaissance trois semaines plus tôt. Prisca Martinel aurait ensuite suivi l’homme dans une maison de jeux en voyant qu’il avait beaucoup d’argent sur lui. Ce qu’elle aurait constaté lorsqu’il aurait ouvert son portefeuille pour régler sa note de restaurant.

Un guet-apens

Prisca Martinel aurait alors téléphoné à son compagnon Sonny Languila, plus connu comme Rasta, âgé de 39 ans, pour le mettre dans le coup. Par la suite, Raj Gajadur aurait récolté d’autres gains dans la maison de jeux. Ce qui aurait davantage attisé la convoitise de Prisca Martinel à mettre la main sur son argent, soit environ Rs 3 000. Elle aurait alors utilisé son charme pour amadouer l’habitant de Trèfles. Celui-ci n’aurait pas résisté selon ses dires, et aurait été attiré dans un guet-apens.

Il aurait emmené la prostituée à l’avenue Edison dans sa voiture mais sur place, celle-ci l’aurait menacé avec un couteau pour lui réclamer de l’argent. Le Senior Health Inspector aurait résisté et c’est à ce moment-là que Prisca Martinel l’aurait égorgé. La jeune femme et son concubin, qui l’aurait entre-temps rejointe, aurait ensuite extirpé le corps de la victime de sa voiture. Le couple – selon la prostituée, Rasta avait aussi un couteau sur lui – se serait alors acharné sur Raj Gajadur en lui assenant plusieurs coups à l’abdomen et sur d’autres parties du corps dont le visage.

Pièce à conviction

Une charge provisoire d’assassinat pèse sur la jeune femme et son concubin. Ce dernier nie cependant les faits, arguant qu’il ne sait rien de cette affaire. Il s’est constitué prisonnier en présence de son homme de loi, le mercredi 29 août (voir hors-texte).

Lors d’une fouille au domicile des suspects qui sont d’ailleurs fichés à la police, les enquêteurs ont recueilli le portefeuille de la victime ainsi que d’autres objets volés. Les limiers de la MCIT avaient également retrouvé une coupure de Rs 100 tachée de sang sur le lieu du drame. Cette pièce à conviction a été envoyée au Forensic Science Laboratory à des fins d’analyse. La voiture de Raj Gajadur a également été passée au crible car l’empreinte d’un homme a été détectée sur le volant de la voiture.

Depuis ce terrible drame, les proches de Raj Gajadur sont complètement anéantis. Surtout son épouse Yogeeta, qui se retrouve désormais seule avec sa fille de 6 ans. La jeune femme est d’autant plus bouleversée par la thèse qui veut que son époux serait mort parce qu’il aurait sollicité les services d’une prostituée. Selon elle, celui-ci n’aurait jamais fait appel à une prostituée et ne se serait jamais rendu à l’avenue Edison de son propre chef, connaissant bien la réputation de l’endroit.

Selon la veuve, plusieurs zones d’ombre entourent le meurtre de son époux, connu comme un homme sans histoire qui se dévouait corps et âme à sa famille. Le soir du drame, il était sorti vers 18h45 en disant à son épouse qu’il allait rentrer sous peu. Ne le voyant pas revenir vers 21 heures, elle l’a appelé et il lui a assuré qu’il allait rentrer dans 30 minutes. À 21h45, comme il n’était toujours pas là, elle lui a de nouveau téléphoné et c’est un autre homme qui lui a répondu avant d’éteindre le portable. L’épouse de Raj Gajadur a alors cru qu’il répondait bizarrement parce qu’il était agacé qu’elle l’ait rappelé. Elle a alerté la police, le lendemain matin, car son mari n’était pas rentré de la nuit.

En attendant, le corps mutilé du Senior Health Inspector qui allait fêter ses 47 ans le 23 septembre et devait fêter ses 10 ans de vie commune avec Yogeeta hier, gisait dans un terrain vague à la rue Edison. C’est le deuxième cadavre qui est retrouvé au même endroit en l’espace de quelques semaines.

Jean Marie Gangaram

Deux suspects, deux versions des faits

Il s’agirait d’un couple ayant un modus operandi bien rodé. Et c’est l’assassinat de Raj Gajadur qui aurait révélé leur sombre scénario. Prisca Martinel, 23 ans, et Sonny Languila, 39 ans, aussi connu comme Sonny Rasta, ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire. Une charge provisoire d’assassinat pèse sur les deux suspects.

Interpellée au lendemain de la découverte macabre, la jeune femme devait passer aux aveux en donnant moult détails concernant le meurtre de Raj Gajadur et incriminant, au passage, son compagnon Sonny Languila. Ce dernier serait également, selon la police, le proxénète de la jeune femme. Il s’est constitué prisonnier le 27 août. Néanmoins, il a précisé n’avoir pas participé à l’assassinat de l’employé de la municipalité de Port-Louis.

Dans sa déposition, Prisca Martinel a déclaré avoir eu pour mission d’attirer les clients dans un terrain vague – elle les trouvait dans un casino ou aux abords de l’établissement – pour les détrousser avec l’aide de son compagnon. C’est ce qu’elle aurait fait le dimanche 26 août. Elle aurait proposé des faveurs sexuelles à Raj Gajadur, qui les aurait acceptées. C’est dans une voiture qu’elle lui aurait assené les premiers coups au visage et au cou avec une arme blanche. Ensuite, Rasta et elle l’auraient entraîné dans un terrain vague où ils l’auraient poignardé à plusieurs reprises. Néanmoins, Sonny Rasta nie toute implication dans l’assassinat. S’il a confié aux policiers qu’il était sur place au moment des faits, il a précisé qu’il n’avait pas participé à l’agression et que sa compagne était la seule responsable de ce meurtre.

Yvonne Stephen

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