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Devianee «Il a voulu me tuer parce que j’ai demandé le divorce»

Devianee Daby sur son lit d’hôpital.

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Cette mère de cinq enfants se dit toujours harcelée par son présumé agresseur.

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Akash Joodhun nie avoir brûlé sa petite-amie. Il est lui aussi admis à l’hôpital.

Elle refusait, dit-elle, de devenir la complice de son époux qui serait impliqué dans plusieurs cas de vol et dont le casier judiciaire serait bien chargé. Lasse de partager la vie d’un tel homme, elle a fini par déserter le toit conjugal et demander le divorce. Mais cela a failli lui coûter la vie car son époux aurait tenté de l’immoler. Sur son lit d’hôpital, Devianee, brûlée au troisième degré et défigurée, témoigne alors que son mari, lui, nie les faits qui lui sont reprochés.

Allongée sur son lit d’hôpital, elle fait peine à voir. Son visage est recouvert d’un épais bandage qui cache de graves brûlures au troisième degré. Devianee Daby, 49 ans et habitant Terre-Rouge, est complètement défigurée depuis que dans la nuit du 18 août, vers 23 heures, son mari Khemraj Daby, 43 ans, l’aurait transformée en véritable torche humaine.

Outre son visage dont la partie dévoilée laisse voir la profondeur de ses blessures, sa poitrine ainsi que ses bras et son dos ont également été grièvement touchés par les flammes. Depuis, la quadragénaire souffre le martyre à la Burn Intensive Care Unit de l’hôpital de Candos où elle a été admise après le drame.

Selon Devianee Daby, son mari n’aurait pas supporté qu’elle ait déserté le toit conjugal, à Tranquebar, pour se réfugier chez sa mère à Terre-Rouge. Mais le fait que cette dernière a formulé une demande de divorce aurait attisé davantage sa colère. C’est cela qui, selon Devianee, aurait poussé son époux à vouloir la tuer.

Elle revient péniblement sur cette soirée du 18 août où elle a failli perdre la vie. «Je dormais dans ma chambre quand soudain j’ai senti un jet de liquide sur mon visage ainsi qu’une forte odeur d’alcool. J’ai aussitôt ouvert les yeux et j’ai aperçu Khemraj par la fenêtre. Je n’ai pas eu le temps de dire un mot qu’il avait déjà craqué une allumette pour la jeter sur moi», explique Devianee, en se tordant de douleurs. Les vêtements de cette mère de cinq enfants prennent feu instantanément alors qu’elle se met à crier à tue-tête pour réveiller sa vieille mère et son frère qui dorment à poings fermés.

«C’était vraiment horrible. J’ai pensé que ma dernière heure avait sonné. C’est mon frère qui m’a ensuite conduite à l’hôpital. Mon mari, quant à lui, avait déjà pris la fuite», soutient Devianee qui éprouve quelques difficultés à s’exprimer. Pourtant, dit-elle, quand elle avait rencontré Khemraj Daby, elle croyait qu’elle aurait une meilleure vie à ses côtés.

Pour le meilleur et surtout le pire

Mais c’est le pire qui se serait invité dans sa vie. «Cela fait environ trois ans que nous nous sommes rencontrés. C’était sur notre lieu de travail. Il m’a proposé de l’épouser, prétendant être amoureux de moi. Il était très gentil et faisait tout pour que je sois heureuse. Finalement, j’ai accepté sa demande. C’est lorsque je suis allée vivre sous son toit que j’ai découvert son vrai visage. Il était impliqué dans plusieurs cas de vol et avait souvent des problèmes avec la justice. Parfois, il rapportait des objets à la maison sans pouvoir m’expliquer d’où ils provenaient. Lasse de cette situation, je lui ai fait des remarques à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’il commence à devenir violent envers moi. J’ai même demandé un protection order qui vient d’expirer», confie-t-elle, la voix nouée par le chagrin.

Depuis le décès de son premier époux, il y a une dizaine d’années, l’existence de Devianee n’a pas été de tout repos. Surtout concernant sa vie sentimentale. «Une année environ après le décès de mon époux, j’ai fait la connaissance d’un homme. On a emménagé ensemble. De cette liaison est né un fils aujourd’hui âgé de 7 ans. Mais notre relation a commencé à battre de l’aile. On s’est finalement séparés. Puis j’ai rencontré Khemraj qui ne m’a apporté que des malheurs.» Même après avoir voulu l’immoler, celui-ci, affirme-t-elle, ne la laisserait pas en paix. Khemraj Daby qui n’a toujours pas été arrêté, l’appellerait sur son portable plusieurs fois par jour. «Il m’appelle pour me menacer. Il appelle aussi chez ma mère pour proférer des menaces», lance Devianee qui n’en peut plus de cette situation.

Contacté au téléphone, Khemraj Daby nie toutes les allégations portées contre lui. «Non, je n’ai pas brûlé mon épouse. J’étais sur mon lieu de travail au moment des faits. J’avais la responsabilité de surveiller le théâtre de Port-Louis. Il y a des témoins qui peuvent le certifier», martèle-t-il. Selon lui, ce serait «un coup monté» pour lui nuire.

«Je reconnais mes torts»

«Je n’ai jamais fait une chose pareille. Je n’ai d’ailleurs jamais frappé Devianee. C’est peut-être son frère Dheeraj qui est derrière cet acte odieux. Sa sœur et lui se saoulent souvent ensemble alors que leurs relations ne sont pas au beau fixe. Peut-être qu’après une partie de beuverie, Dheeraj a mis le feu à mon épouse», dit-il tout en reconnaissant que sa femme avait bien reçu un protection order contre lui.

Dheeraj, le frère de la victime, quant à lui, réfute catégoriquement les accusations de son beau-frère. «Ma sœur n’est pas une ivrogne. Elle ne touche pas à une goutte d’alcool. Il est faux de dire que nous buvons ensemble et qu’ensuite on se bagarre. Khemraj veut juste tirer son épingle du jeu. Je n’ai rien à voir dans ce qui est arrivé à ma sœur. Au moment des faits, je dormais dans ma chambre. C’est ma mère qui m’a réveillé pour que je porte secours à Devianee qui avait déjà été grièvement brûlée», explique Dheeraj. Une version que confirme Devianee.

Concernant les appels qu’il passerait à son épouse plusieurs fois par jour, Khemraj Daby déclare qu’il appelle sa femme uniquement pour prendre de ses nouvelles. «Je ne l’appelle pas pour la harceler. Je ne comprends pas pourquoi elle m’accuse alors que je n’ai rien fait.» Interrogé sur les cas de vol dans lesquels il serait impliqué, l’homme souligne que cela concerne sa «vie privée». «Je reconnais mes torts, souligne-t-il toutefois, mais depuis que j’ai rencontré Devianee, ma vie a changé.»

Alors que sa femme se bat pour sa survie à l’hôpital, Khemraj continue, lui, à mener une vie normale. Recherché par la police, il n’a toujours pas été arrêté. Il a déserté sa localité et loge actuellement à Mahébourg. «Je travaille comme agent de sécurité pour la compagnie IFL. Je loge sur mon lieu de travail. Je n’ai pas été arrêté, donc je n’ai pas encore fait de déposition», lâche-t-il. En attendant, sa femme, complètement défigurée, souffre le martyr à l’hôpital. L’avenir pour elle s’annonce très sombre.

Elle menace de quitter son copain, il tente de l’immoler

Il n’aurait pas digéré que sa dulcinée ait voulu le quitter. Fou de colère, Akash Joodhun, âgé de 21 ans et habitant Sainte-Croix aurait aspergé Josépha Milate, 29 ans, de thinner avant de jeter une allumette sur elle. La jeune femme est actuellement admise à l’Intensive Care Unit dédiée aux grands brûlés à l’hôpital de Candos. Après avoir commis son forfait, pris de panique, le jeune homme aurait tenté de sauver sa compagne des flammes et se serait brûlé à son tour. Il est lui aussi admis à l’hôpital de Candos mais son état n’est pas jugé sérieux. Interrogé sur les circonstances de ce drame qui s’est produit le 22 août, Akash parle de «simple accident». «On était allongés sur le lit et il y avait une bouteille contenant du thinner posé à nos côtés car ce jour-là, on refaisait le vernis du lit. La bouteille s’est renversée sur Josépha», explique-t-il, tout en précisant qu’à ce moment-là, il fumait une cigarette. C’est ce qui aurait, selon lui, causé l’incendie.

Toutefois, la mère de la victime donne une tout autre version du drame. Selon elle, ce serait Akash lui-même qui aurait mis le feu à sa fille. «Ils se fréquentent depuis plusieurs années. Akash n’a jamais travaillé de sa vie. C’est ma fille qui achète ses vêtements, qui lui donne à manger. Elle est coiffeuse. Elle en avait marre de cette situation et avait choisi de le quitter. Le 22 août, alors que ma fille lui a apporté à manger à son domicile, elle lui a fait part de son intention de se séparer de lui. C’est cela qui l’a énervé. Il l’a aspergée de thinner avant de craquer une allumette», avance cette mère de famille. Elle déplore le fait que cet incident n’ait pas suffi pour que sa fille rompe tout lien avec son présumé agresseur, dit-elle. Akash reconnaît d’ailleurs qu’il rend régulièrement visite à Josépha sur son lit d’hôpital. Les deux sont admis dans des salles différentes mais qui se trouvent l’une à côté de l’autre.

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