De nouveaux rideaux sont installés chez les Mamode.
Zeina Jhugroo attend avec impatience cette fête pour pouvoir mettre sa nouvelle robe.
On vire les vieux ou le surplus d’objets, on change les meubles ou on repeint la maison, on se rue vers les magasins pour l’acquisition d’habits neufs, entre autres. Les musulmans se préparent à accueillir dans la joie une fête tant attendue.
Des coups de balai et l’installation de nouveaux rideaux. C’est une scène typique qui se déroule chez de nombreuses familles musulmanes pour accueillir la très attendue fête de l’Eid-Ul-Fitr. Elle marque la fin du mois du ramadan – période ponctuée par un jeûne durant le jour, des prières intensives, des sacrifices, de la charité et où on se livre à une introspection de soi-même.
Une odeur de peinture fraîche taquine nos narines à notre arrivée chez la famille Rawat, à Port-Louis. À la veille de chaque Eid-Ul-Fitr, c’est une tradition pour celle-ci de refaire la décoration intérieure de la maison, explique Mohammad Rawat.
«C’est une tradition de repeindre la maison à cette occasion. C’est une fête islamique très attendue par les musulmans car on en profite pour se faire plaisir en portant des habits neufs, entre autres. On vient de terminer la peinture chez nous et on va installer des rideaux neufs, une fois l’annonce officielle de la fête», explique notre interlocuteur pris au milieu d’un grand nettoyage à la maison.
Ces deux familles ne se connaissent pas, pourtant, les mêmes gestes et le même discours se répètent chez les Mamode, à Coromandel. Parveen, la mère, finalise les dernières retouches sur les vêtements qu’elle a achetés cette semaine. «C’est quoi l’Eid sans des habits neufs ? Même si on s’y est pris à la dernière minute à cause de nos obligations familiales et professionnelles, on se fait un devoir chaque année de faire des achats.» Pour Mohammad Rawat et Parveen Mamode, l’Eid «est un jour de rétribution et de récompense, et une démonstration du bonheur d’avoir eu l’occasion d’observer le jeûne du ramadan. Bien sûr, tout doit être fait dans l’esprit et la dignité de l’Islam».
Zeina Jhugroo, étudiante résidant à Belle-Étoile, n’a pas manqué de s’acheter un nouveau churidar, comme en raffole la gent féminine, pour passer la journée en famille. «Normalement, il faut entre deux et trois churidars neufs pour cette fête. Un premier à vêtir à la maison pour accueillir les proches, un autre pour rendre visite aux parents et un dernier pour le lendemain. Mais, je me contenterai du seul que j’ai acheté», raconte-t-elle avec beaucoup d’amusement, après avoir aidé sa mère à nettoyer la maison.
C’est l’heure des réjouissances pour les musulmans de Maurice. Eid Mubarak à tous !