Le bonheur des leaders ne fait pas, forcément, celui des membres du Remake 2000.
Les relations semblent être au beau fixe entre Paul Bérenger
et sir Anerood Jugnauth. Néanmoins, cette réconciliation fait grincer des dents…
Des retrouvailles chaleureuses. Après la période de cooling off, imposée par Paul Bérenger pour aller «coz, coze» d’alliance et de réforme électorale avec Navin Ramgoolam, le soleil brille de nouveau sur le Remake 2000. Après un rabibochage express, qui a fait suite à l’échec des négociations en vue d’une alliance entre le PTr et le MMM, le chef de file des Mauve a repris son histoire avec le MSM, là où il l’avait laissée. Et c’est le mercredi 8 août, que Paul Bérenger est parti se réchauffer auprès de sir Anerood Jugnauth (SAJ).
Une rencontre pour s’expliquer mais aussi pour rassurer. «Il n’y aura aucune discussion entre le MMM et les travaillistes», a confié Paul Bérenger à la fin de cette réunion de réconciliation. Face à la presse, c’est un SAJ tout sourire qui a affiché sa confiance en l’alliance MMM-MSM : «Le Remake a pris son rythme de croisière. La réunion s’est très bien passée. Nous n’avons aucune divergence.» D’ailleurs, c’est accompagné d’un membre du MMM que SAJ reprendra ses rencontres à travers l’île, après la fête Eid.
Après tout, en politique, certaines trahisons sont vite oubliées. Pour les leaders, peut-être. Mais du côté du MMM, comme du MSM, ces retrouvailles ne sont pas au goût de tous : «Mon leader connaît mon opinion. Je trouve qu’on a perdu un peu de notre crédibilité, ces dernières semaines», confie un député mauve. La tentative d’alliance avec le PTr, alors que le MMM était déjà «pris» par le Remake 2000, n’a pas été vue d’un bon œil par les militants, souligne-t-il. Néanmoins, il modère ses propos en affirmant que, d’ici quelques jours, les choses rentreront dans l’ordre : «Le peuple verra que c’est pour son bien-être qu’on travaille.»
Un membre du parti soleil s’étonne, lui, de la rapidité avec laquelle la «trahison» de Paul Bérenger a été pardonnée : «J’espère que SAJ a quand même exigé certaines garanties et d’autres avantages de cette alliance.» L’homme pense à l’allocation des tickets pour les élections à venir : «Le MSM n’est pas un petit parti, il faudrait qu’on nous prenne au sérieux.» Et le politicien attend les élections municipales pour le démontrer : «Avec le retour de SAJ, nous allons prouver notre force au MMM.»
Sur le terrain, les relations sont difficiles entre les partisans des deux partis. Les changements de cap des leaders au sommet viennent troubler le travail dans les villes : «Un jour c’est le MSM, l’autre c’est le PTr. Et puis, nous revoilà avec le MSM… Nous sommes un peu perdus», confie un militant. Si Paul Bérenger a déclaré que «le Remake 2000 était sur les rails», certains observateurs politiques, comme la base militante, sont sceptiques : «Quand une alliance débute ainsi, on se demande si elle va tenir encore longtemps», s’interroge l’un d’eux.
Du côté du MSM, on espère que Navin Ramgoolam n’essaiera pas de déstabiliser, encore une fois, l’alliance MMM-MSM. Pour l’instant, on se contente des retrouvailles chaleureuses.
Au placard la réforme électorale
Difficile de ne pas croire que les discussions autour de la réforme électorale n’étaient qu’un prétexte pour parler d’alliance ! Après un come-back de cette thématique lors des tractations entre le PTr et le MSM, elle est désormais remise à plus tard. Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a précisé, cette semaine, que la présentation du texte de loi ne se fera pas dans l’immédiat : «Nous étions prêts, mais malheureusement, nous ne tombons pas d’accord sur de petits détails. Nous continuons le travail à ce sujet.» Ce serait le Best Loser System qui poserait problème. En effet, c’est sur ce point que Paul Bérenger et Navin Ramgoolam n’arrivent pas à se mettre d’accord.