Subhanand Seegoolam «Maurice a établi ces critères selon les guidelines de l’Organisation mondiale de la santé»
Jean-Daniel Wong «Le Collectif est tout à fait contre le fait de devoir décliner son orientation sexuelle»
Avant de donner son sang, toute prsonne doit décliner son orientation sexuelle. Jugeant cela discriminatoire, un jeune homme a porté plainte auprès de l’Equal Opportunities Commission. Subhanand Seegoolam, président de la Blood Donors Association, et Jean-Daniel Wong, président du Collectif Arc-en-ciel, s’expriment sur le sujet.
Il est obligatoire de décliner son orientation sexuelle avant de faire un don de sang. Qu’en pensez-vous ?
Subhanand Seegoolam : La Blood Donors Association comprend l’amertume de certaines personnes devant le fait de devoir décliner son orientation sexuelle avant de faire un don de sang. Je tiens toutefois à préciser que notre organisme s’occupe particulièrement de la sensibilisation autour de ce geste très important pour sauver une vie. C’est le ministère de la Santé, avec l’aide de ses officiers, qui a rédigé la fiche qu’il faut remplir avant de procéder à l’exercice du don de sang, et les questions qui y figurent.
Jean-Daniel Wong : Le Collectif est tout à fait contre le fait de devoir décliner son orientation sexuelle pour faire un don de sang qui est avant tout un geste humanitaire. Il faut préciser que les comportements à risques associés à la communauté LGBT (lesbiennes, gay, bisexuels et transgenres) ne sont aujourd’hui plus d’actualité. Les risques sont pareils pour tout le monde, que l’on fasse partie ou non de la communauté LGBT.
Une personne vient tout récemment de porter plainte auprès de l’Equal Opportunities Commission, car elle juge ce critère discriminatoire. Votre réaction…
Subhanand Seegoolam : Notre association n’a aucune objection par rapport à la demande de ne plus avoir cette question comme critère. Par contre, il faut préciser que Maurice a établi ces critères selon les guidelines de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Jean-Daniel Wong : Nous accueillons très favorablement cette démarche car il s’agit de mettre fin à une pratique discriminatoire. Les personnes de la communauté LGBT ont le droit, au même titre que d’autres, de faire don de leur sang.
Comment arriver à un accord sur le sujet ?
Subhanand Seegoolam : Il faut avoir un avis légal sur le sujet. Le ministère de la Santé doit travailler avec le State Law Office pour voir s’il y a un moyen d’arriver à un consensus.
Jean-Daniel Wong : Comme le président de l’Equal Opportunities Commission l’a déclaré, il faudrait arriver à changer la question sur le formulaire et l’orienter davantage vers un intitulé qui inviterait une personne à dire si elle juge avoir eu un comportement à risques, qu’il soit sexuel ou autre, au lieu d’une question autour de l’orientation sexuelle. Il faut aussi savoir que selon l’Organisation mondiale de la Santé, nulle mention n’est faite d’un critère qui parle de l’orientation sexuelle d’un potentiel donneur.