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Son père : «Mon fils partage sa victoire avec l’île Maurice»

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Le jeune prodige a devancé l’Américain Michael Phelps, double tenant du titre sur 200 m papillon.

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Le Mauricien Bertrand Le Clos et son épouse Géraldine, au moment de la course de leur fils.

Il est heureux et pour cause : son aîné est aujourd’hui champion olympique, ayant décroché la 1ère place du 200 m papillon devant nul autre que l’Américain Michael Phelps. Même s’il vit aujourd’hui en Afrique du Sud, le Mauricien, qui n’a jamais oublié ses racines, voudrait que son île natale soit partie prenante de son grand bonheur.

Ça a été la minute la plus longue de sa vie. Pendant 1 mn 52 sec 96 très intense, le Mauricien Bertrand Le Clos a retenu son souffle alors que son cœur battait la chamade. Durant cette minute qui lui a semblé une éternité, il est passé par toutes les émotions, ou presque : le stress, la peur ou encore l’excitation. Car en ce mardi soir, son fils Chad, 20 ans, entrait dans l’histoire des Jeux Olympiques en remportant la finale du 200 m papillon, à Londres. La victoire du jeune prodige qui s’est révélé aux JO de la jeunesse en 2010, en raflant cinq médailles, est d’autant plus retentissante qu’elle a été réalisée devant l’Américain Michael Phelps, double tenant du titre, deuxième avec 1 mn 53 sec 01.

Et pour Bertrand, plus connu comme Bert, ça a été l’explosion de joie. Un bonheur qu’il a crié à tue-tête et qu’il a dédié à l’Afrique du Sud, son pays d’adoption, mais aussi à notre petite île où il est né et a grandi jusqu’à l’âge de 5 ans. «Mon fils partage sa victoire avec l’île Maurice. Il connaît ses racines, il connaît le pays et il est très heureux de faire honneur à cette toute petite île de l’océan Indien», nous a déclaré un Bert Le Clos ému, au téléphone. Depuis cette fameuse course où la vie de son fils a basculé, le père de famille, originaire de Curepipe, ne cache pas sa fierté de voir son aîné aujourd’hui champion olympique. Marié à Géraldine, une Portuguaise, Bert a aussi un autre fils, Jordan, 14 ans.

Et depuis cette victoire, à chaque fois qu’il est sollicité par les médias pour commenter l’exploit de son fils, Bertrand ne rate pas une occasion de parler de son île natale : «Il ne faut jamais oublier d’où on vient et pour moi, comme pour Chad, c’est tout à fait normal que Maurice, tout comme l’Afrique du Sud, profite de ce rayonnement, car, c’est un fait : mes enfants sont mauriciens.» Et l’emballement de Bert n’est pas passé inaperçu. À tel point que les sites Internet font maintenant beaucoup référence à lui et parlent de sa démonstration de fierté pour son fils comme de «la plus belle image télé des JO» et le qualifient même de «père le plus fier au monde» ou encore comme celui qui a fait une «montée formidable au classement du meilleur papa des Jeux».

Pour lui, c’est tout à fait normal d’exprimer son amour pour son fils, né à Durban, car Chad et lui sont très proches : «On est très complices… » Et cette complicité, Bertrand l’a grandement démontrée sur le plateau de BBC où il était invité et où la présentatrice a eu du mal à garder son sérieux tellement son invité s’en donnait à cœur joie : «Incroyable, incroyable, incroyable ! Je n’ai jamais été aussi heureux de ma vie.» Devançant toutes les questions de son intervieweuse, Bert, qui était en direct, ne laissait même pas celle-ci en placer une : «C’est comme si j’étais mort et monté au ciel. Il peut m’arriver n’importe quoi dans la vie aujourd’hui, tout ira comme sur des roulettes. C’est incroyable. Regardez-le ! Il est beau ! Regardez ça ! Quel beau garçon. Désolé, je suis moche, je sais !»

Et quand la présentatrice arrivait à poser une question autour de la passion de Chad pour la natation, l’interviewé, lui, répondait complètement à côté tant son emballement était grand : «Il est tellement engagé, vous ne pourriez pas le croire. C’est le garçon le plus terre à terre et le plus beau que vous puissiez rencontrer de toute votre vie et… Regardez-le ! Regardez-le ! Je t’aime !»

C’est avec le même enthousiasme que Bert a répondu à nos questions : «Il s’est tellement entraîné, il a fait tellement de sacrifices pour être là où il est aujourd’hui. S’il a d’abord commencé à pratiquer le football avant de découvrir la natation, mon fils, qui est un très grand fan de Manchester United, a choisi, à l’âge de 7 ans, de s’adonner à la natation. Et Chad n’a jamais regretté d’avoir fait ce choix car au fil des années, il a su prouver qu’il avait sa place dans cette discipline. Aux championnats du monde, il a même obtenu le titre en petit bassin du 200 m papillon. Vous vous rendez compte… mon fils a quand même battu Michael Phelps. Ce n’est pas rien !»

Il est en complète communion dans cette victoire avec ses proches en Afrique du Sud et à Maurice : «On n’arrête pas de recevoir des appels et des messages de soutien. Chad est très heureux de savoir qu’il y a beaucoup de personnes en Afrique du Sud et à Maurice, qui sont derrière lui et qui sont contentes de ses performances. Sa médaille d’argent au 100 m papillon, remportée vendredi dernier, est aussi un bel accomplissement.»

Et si Bert et sa petite famille déjeunent ce mardi avec Charlène de Monaco, une amie proche de son fils, et son époux, le Prince Albert, il pense déjà à fêter dignement la victoire de son fils. Et pourquoi pas à l’île Maurice ? «C’est prévu qu’on y vienne. Nous sommes déjà venus à Maurice avec Chad, il y a longtemps et on avait planifié de le faire dans le courant de cette semaine, peut-être dans les prochains mois mais rien n’est définitif. Mais je peux vous dire que Chad attend ce moment avec impatience», nous confie Bert qui ne cesse de commenter encore et encore avec tous ceux qu’il rencontre l’exploit de son fils et de raconter comment il a vécu cette longue et belle minute de sa vie…

Chad : «C’est le plus beau jour

de ma vie» 

Durant la course, mardi soir, le jeune nageur s’est senti comme un poisson dans l’eau. «Ça paraît fou mais j’ai vraiment pensé que j’étais Michael Phelps dans la dernière ligne droite, j’ai juste pensé que je devais faire quelque chose de spécial», a-t-il déclaré à la presse après sa victoire : «Phelps est mon héros et j’adore ce gars. Le battre ? C’est incroyable. Vous n’avez pas idée de ce que cela signifie pour moi. C’est le plus beau jour de ma vie.» Il a aussi remporté la médaille d’argent au 100 mètres papillon, vendredi, derrière Michael Phelps.

Le nageur fait vibrer

sa famille dans l’île

Faisant une entrée remarquée dans le monde des stars de la natation, Chad a aussi, bien évidemment, fait le bonheur de sa famille à Maurice. Sa cousine Stéphanie Le Clos-Camoin n’aurait pour rien au monde raté cet événement. Et lorsque, aux alentours de 23h30 (heure de Maurice), son cousin a réalisé l’exploit olympique, elle n’a pas pu contenir sa joie malgré l’heure tardive : «J’ai vécu ce moment très intensément. Même s’il n’était pas favori au moment de la course et lorsque les commentateurs disaient que Chad n’allait pas pouvoir rivaliser avec Phelps, il a quand même résisté et a tenu bon jusqu’au bout. J’ai eu la larme à l’œil. La famille à Maurice est très heureuse de partager son bonheur.» Même grand moment pour Astrid Le Clos qui avait, elle aussi, une confiance aveugle en son cousin : «Je croyais en lui et je savais qu’il allait le faire. On le suit depuis très longtemps et, mardi, Chad a démontré qu’il avait l’étoffe d’un grand.» Astrid, Stéphanie et d’autres membres de la famille : Marinette et Paul, entre autres, sont convaincus que Chad n’est pas près de s’arrêter en si bon chemin…

Du côté de l’Afrique du Sud

Un véritable héros. Voilà comment la presse sud-africaine décrit celui qui a pu voler la vedette à l’Américain Michael Phelps, au 200 m papillon. Les articles et autres couvertures se sont succédé pour souligner l’accomplissement du jeune nageur. Pour le grand bonheur de ses proches qui avaient déployé les grands moyens pour regarder leur idole en action. «Toute la famille s’était réunie dans un même lieu, on avait aussi fait des T-shirts avec son nom et c’est sur un écran géant qu’on a regardé Chad gagner. C’était magique !», nous a déclaré Georgia Le Clos, au téléphone depuis l’Afrique du Sud. C’est d’ailleurs elle qui gère la fan page de son cousin sur Facebook et qui informait ses proches à Maurice à quelle heure il fallait se poster devant le petit écran pour ne pas rater les courses de Chad…

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