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Réouverture de l’enquête sur l’affaire Gorah-Issac : Les confidences de Swaleha Joomun et de Shakeel Mohamed

Réouverture de l’enquête sur l’affaire Gorah-Issac : Les confidences de Swaleha Joomun et de Shakeel Mohamed

Dix-neuf ans plus tard, l’affaire de la rue Gorah-Issac refait surface de manière fracassante. Une nouvelle déposition de Swaleha Joomun, début novembre, a relancé l’enquête et mis la police sur la piste du député rouge Shakeel Mohamed, soupçonné d’être mêlé au drame qui a coûté la vie à trois activistes de l’alliance PTr-MMM, dont Babal Joomun, l’époux de Swaleha. Le chef de file du PTr à l’Assemblée nationale nie les faits qui lui sont reprochés et parle de machination politique, tout en déplorant les conséquences néfastes de son arrestation sur sa famille. Pour sa part, la veuve de Babal Joomun, qui se bat pour faire éclater la vérité depuis le 26 octobre 1996, se dit prête à tout pour que justice soit rendue à son mari, peu importe les moyens utilisés.

Swaleha Joomun : «Je suis prête à me jeter dans la gueule du loup pour avoir mes réponses»

 

Non. Ce n’est pas un courrier électronique «écrit dans un contexte précis» qui l’empêchera de poursuivre son combat pour faire éclater la vérité sur le triple assassinat de la rue Gorah-Issac dans lequel son mari Babal a péri. Swaleha Joomun se dit même prête à se «jeter dans la gueule du loup» pour avoir ses réponses. L’enquête sur l’affaire Gorah Issac a été relancée suite à une nouvelle déposition de sa part au Central Criminal Investigation Department (CCID) le 9 novembre dernier, après la libération du condamné Liyyakat Polin. Dans le cadre de la réouverture de l’enquête, les limiers ont procédé à l’arrestation du député rouge Shakeel Mohamed, le lundi 23 novembre, et l’ont inculpé pour conspiracy to commit murder dans l’affaire Gorah-Issac.

 

Swaleha Joomun, qui a regagné l’Angleterre entre-temps, suit l’affaire de très près. «Si les chiens veulent aboyer, qu’ils aboient. Moi, je préfère les chats», lance Swaleha Joomun sur un ton moqueur. C’est ainsi qu’elle a choisi de répondre à ceux qui, selon elle, veulent l’intimider en portant atteinte à sa crédibilité et entacher le combat qu’elle mène au nom de son mari Babal et de ses trois filles depuis 19 longues années.

 

Car son image a commencé à se troubler il y a quelques jours, quand un email en date du 25 juin 2012, qu’elle avait envoyé à Shakeel Mohamed, a refait surface. Dans ce document, elle lui dit qu’elle sait qu’il n’est pas mêlé à l’affaire et qu’elle a même des preuves qui pourraient le blanchir. Elle avance également que Paul Bérenger, alors vice-Premier ministre, a essayé de la contraindre à faire une déposition contre lui.

 

Sauf que la veuve de Babal Joomun affirme aujourd’hui qu’elle «a voulu jouer avec le feu». Elle avoue que ce mail faisait partie d’un plan machiavélique et prêchait le faux dans le but d’avoir des informations de Shakeel Mohamed pour savoir s’il était, d’une manière ou d’une autre, mêlé au triple attentat de la rue Gorah-Issac. Lui, de son côté, affirme que Swaleha Joomun lui a même réclamé de l’argent.

 

«Je n’ai aucunement l’intention de baisser les bras parce qu’un email vient semer le trouble dans l’esprit des gens. Ce mail ne va pas me compromettre, encore moins compromettre ma quête pour obtenir justice. En envoyant ce mail, je savais que Shakeel n’avait que deux options. Se taire ou me dénoncer. Mais il n’a pas ébruité l’affaire car il était ministre», dit-elle haut et fort.

 

Swaleha Joomun est convaincue qu’elle est «victime d’un complot» pour que cette nouvelle enquête n’aboutisse pas. Pire, celle qui a obtenu l’asile politique et vit en Angleterre depuis plus de dix ans avec ses trois filles, dit qu’elle se sent désormais menacée. «Je me sens visée par les propos de Yousuf Mohamed lorsqu’il dit : “Mo pou desir zot”. Je pense que le commissaire de police doit lui demander des éclaircissements. D’ailleurs, je lui ai envoyé un email pour lui faire part de mes craintes», souligne Swaleha Joomun. Pour elle, pas de doute : la réouverture de cette enquête gène ainsi que sa détermination à faire avancer ce dossier vieux de 19 ans.

 

«Je suis l’intruse qui vient démolir leur château de carte. J’ai pu me faufiler dans leur forteresse. Mais une question reste posée. Qui a fourni les armes pour commettre l’attentat et pourquoi ? Je n’oublie pas le sang de mon mari versé sur l’asphalte un samedi matin, encore moins les pleurs de mes filles. Ceux qui m’entouraient ont pleuré. Mais après, tout le monde est parti. Je suis la victime et j’avais le droit de faire ma propre enquête car je n’obtenais pas de réponses», fait-elle ressortir.

 

Des années plus tard, sa détermination ne faiblit pas : «Tant de mauvaise foi à mon égard me choque mais ne m’affaiblit même pas. Seul quelqu’un qui a quelque chose à cacher et qui craint la vérité aura l’indécence de me pointer du doigt. Cela m’attriste que je sois la seule à me battre pour trouver la vérité.»

 

Si Swaleha Joomun se dit nullement «choquée» par l’arrestation de Shakeel Mohamed, elle avoue être tout de même «surprise». «Choquée ferait sous-entendre qu’il n’y a aucun lien entre Shakeel et toute l’affaire. Mais je suis surprise qu’il ait été le premier à être arrêté. J’attends que d’autres personnes influentes soient arrêtées. Il faut laisser la police faire son travail et qu’on n’entrave pas le cours de la justice en politisant l’arrestation de Shakeel Mohamed.» Envers et contre tout, elle est plus que jamais déterminée à faire éclater la vérité. «Je suis prête à me jeter dans la gueule du loup.»

 

Laura Samoisy

 


 

L’infatigable veuve

 

C’est le 25 janvier 2003 que celle que beaucoup décrivent comme «la veuve au caractère d’acier, grande gueule et rebelle» et qui suscite à la fois «admiration» et «haine», s’envole pour l’Angleterre pour «un rendez-vous avec l’avenir de ses trois filles», Rushda, Lubnaa, et Haifaa. Et aussi parce qu’elle craint pour la sécurité de sa famille. «Partir en Angleterre m’a fait comprendre que mes racines à Maurice n’étaient pas si solides que ça... La seule chose qui a nécessité un petit effort a été le climat. N’empêche que l’air que je respire n’est pas suffocant.»

 

Depuis le 26 octobre 1996, jour où son époux Babal a été tué dans la fusillade de la rue Gorah-Issac, elle n’a cessé de remuer ciel et terre pour connaître la vérité et réclamer justice. Et pour y arriver celle qui a grandi rue Lisley-Geoffroy, a usé de tous les moyens possibles : circuler dans la voiture criblée de balles dans laquelle se trouvait son époux, organiser des réunions publiques, rédiger des lettres ouvertes, se porter candidate aux élections de 2001 avant de se désister ou encore contracter le nikah (mariage religieux) avec Asif Polin et Raffick Goolfee.

 

Sa vie au pays de Sa Majesté, l’ex-étudiante de la Droopnath Ramphul SSS l’a toujours décrite comme simple : «C’est la routine d’une single mum comme on dit ici. Une vie différente mais bien remplie où j’ai le luxe de faire ce qui me plaît. Une vie simple car je suis comme toute femme et toute mère de famille avec tout ce que cela implique comme responsabilités.»

 

Ses filles, autour desquelles elle a bâti un solide rempart, sont les premiers témoins de son courage. «Nous sommes comme les Mousquetaires et pas la peine de vous préciser qui est d’Artagnan. Maman est toujours aussi forte», nous confiait Rushda, l’aînée, lors d’une interview en 2010.

 

En Angleterre, celle qui est «friande de recherches» et pour qui «l’écriture est un médium puissant»,  racontait – dans un entretien à 5-Plus en 2006 –, qu’elle avait dû faire face aux épreuves et se mettre au travail pour assurer l’avenir de ses filles. Elle a «essayé de reprendre ses études» avant d’abandonner, travaillé dans le marketing et l’informatique, fait des traductions de textes. Parlant anglais, français, créole et ourdou, elle a agi comme interprète et aujourd’hui, elle est Learning Facilitator, surtout auprès des réfugiées.

 

Christophe Karghoo

 


 

Shakeel Mohamed : «Mon arrestation m’a boosté mais ma famille est très affectée»

 

Il a vécu une semaine bien remplie et difficile. Mais sa détermination et sa franchise ne semblent pas altérées. Au contraire. «Mon arrestation dans l’affaire Gorah-Issac m’a boosté», lâche Shakeel Mohamed d’emblée. C’était hier matin, au lendemain du congrès du PTr à Vacoas. Lors de son discours de circonstances devant une foule nombreuse, le chef de fil du PTr au Parlement est revenu, entre autres, sur son arrestation dans «l’affaire» qui le poursuit depuis 19 ans.

 

À cette occasion, l’ancien ministre du Travail a déclaré à l’assistance que son arrestation n’était pas une coïncidence : «Dan parleman Premie minis dir mwa al okip Gorah-Issac. Apre, la polis vinn lakaz kot mwa kouma dir mo pli gran terroris dan Moris.» Shakeel Mohamed a été arrêté par le Central Criminal Investigation Department (CCID) le lundi 23 novembre, soupçonné d’être mêlé au triple assassinat de la rue Gorah-Issac en 1996. Sa maison a également été perquisitionnée ce jour-là. Traduit en cour le lendemain sous une accusation provisoire de conspiracy to commit murder, il a été relâché sous caution le même jour.

 

L’affaire a été relancée au CCID récemment après une énième déposition de Swaleha Joomun, la veuve de Babal Joomun, une des victimes de Gorah-Issac. C’était après la libération de Liyyakat Polin, l’un des condamnés dans cette affaire. L’assistant commissaire de police Hemant Jangi, patron du CCID, affirme que ses limiers ont des preuves solides contre Shakeel Mohamed mais ce dernier avance qu’il sera disculpé très vite car il n’y a que des allégations contre lui.

 

Le député d’opposition dit rester serein même si ce n’est pas, dit-il, le cas de tout le monde autour de lui. Les séquelles de son arrestation, poursuit-il, sont bien visibles chez ses proches. «Ma famille est très affectée. L’impact sur mon épouse et mes trois enfants est terrible. Mon père est également très marqué. Ils ont vécu des moments très durs. Ils se posent beaucoup de questions. Je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai vécu. Je n’ai plus confiance en la police. Zot tir konklision avan fer lenket. Par la gras bondie monn repran mwa vit», affirme notre interlocuteur, très remonté.

 

Son épouse Hacinna, une Franco-algérienne, est visiblement affligée par les événements. Dans un entretien à l’express, celle qui est marié au député rouge depuis 2009 affirme que sa famille «est détruite» et qu’elle ne va jamais pardonner à ceux qui ont fait cela. Elle souligne les conséquences néfastes de tout cela sur ses enfants et elle et dit qu’elle va maintenant devoir se reconstruire pour retrouver des forces. Elle a d’ailleurs pris l’avion hier avec ses trois fils – Aydiin, 5 ans, Raheel, 2 ans et demi, et Mika’il, un an et demi – pour aller se ressourcer chez ses parents à l’étranger.

 

Shakeel Mohamed, pour sa part, se dit soulagé, maintenant qu’il a été arrêté, de ne plus avoir cette «épée de Damoclès» suspendue au-dessus de sa tête comme c’est le cas depuis 1996 : «C’était fatigant pour moi d’entendre mon nom cité à chaque fois que l’affaire Gorah-Issac revenait sur le tapis. Au moins, maintenant, je peux donner ma version des faits.» Il croit savoir pourquoi son nom est associé à cette affaire : «À l’époque, j’étais candidat du MSM dans le ward de Vallée-Pitot et j’avais eu une discussion avec Babal une semaine avant le meurtre de la rue Gorah-Issac pour une histoire d’affiche. C’est ce que Swaleha Joomun a dit dans sa déposition et c’est la seule preuve que la police a contre moi. Au lendemain de ce drame, Paul Bérenger m’avait accusé de ce meurtre et je l’avais poursuivi pour diffamation. Il s’était alors rétracté et m’avait présenté des excuses.»

 

Dans sa déposition, Swaleha aurait expliqué que son époux, un activiste de la défunte alliance PTr-MMM pour les élections municipales de 1996, avait aussi eu des embrouilles avec Cehl Meeah, leader du Hizbullah, pour les mêmes raisons. «En 2000, lorsque l’affaire a refait surface, c’est Khadafi Oozeer qui m’a accusé après que des armes avaient été retrouvées chez lui mais il s’est lui aussi rétracté. Liyyakat Polin, qui a été condamné, a dit à maintes reprises que je n’ai rien à voir avec ce triple assassinat. Hatim Oozeer, le témoin vedette de la police, dit la même chose. Je ne comprend pas pourquoi on s’acharne sur moi», martèle Shakeel Mohamed.

 

Le député rouge est persuadé qu’il paie aujourd’hui les frais de son adhésion au PTr et de sa franchise. Il a fait ses débuts en 1992 sous les couleurs du MSM en vue des élections municipales. Il a quitté le parti soleil en 2000 pour rejoindre les rangs du PTr. Il est d’avis que les dirigeants du MSM n’ont jamais digéré son départ ni la fois où il a taxé leur parti de «very small Shakeel». Quoi qu’il en soit, Shakeel Mohamed, même s’il avoue qu’il «se la joue cool», dit être déterminé à prouver son innocence et à se battre contre ses adversaires qui, à l’en croire, pourrait bien y laisser quelques plumes.

 

Jean Marie Gangaram

 


 

La politique dans le sang

 

Dans la catégorie des politiciens, on le qualifie volontiers de «grande gueule». Quand il s’agit de dire ce qu’il pense, Shakeel Mohamed, 47 ans, ne manie pas la langue de bois. La politique, il a ça dans le sang. Chez les Mohamed, c’est d’ailleurs une affaire de famille. Avec un grand-père, sir Abdool Razack Mohamed, et un père, Yousuf Mohamed, politiciens, la voie pour Shakeel Mohamed était toute tracée.

 

Avocat de carrière depuis 1992, cet ancien étudiant du collège Saint-Esprit exerce d’abord aux côtés de son père dans le cabinet Mohamed Chambers, après des études de droit en Angleterre et en France où il s’est spécialisé dans le droit économique européen. Il débute sa carrière politique au MSM dans les années 90 en marge des élections municipales de 1996 mais finit par claquer la porte du parti en 2000 après des différends avec sir Anerood Jugnauth et son fils Pravind. Il relance alors le Comité d’action musulman de son grand-père en le rebaptisant Comité d’action mauricien. «Je voulais que chaque Mauricien s’y retrouve. Nous avons participé aux législatives de 2000 et présenté Steve Curpenen au no 3, circonscription généralement réservée aux candidats musulmans. Je suis contre ce principe. C’est la raison pour laquelle, en 2005, j’ai choisi d’être candidat au n° 13 qui est majoritairement constitué d’hindous», confiait-il dans nos colonnes en 2007.

 

Après les élections de 2000, Shakeel Mohamed rejoint le PTr et deviendra député en 2005. Réélu en 2010, il occupe le fauteuil de ministre du Travail et des Relations industrielles de 2010 à 2014. Ses prises de position seront souvent contestées et ses relations avec le corps syndical tourneront souvent au bras de fer. Aux dernières élections, le politicien a réussi à tirer son épingle du jeu en se hissant en tête de lice au no 3. Il est le seul ministre rouge à avoir été réélu lors des législatives de 2014. Depuis, il est le chef de file du PTr au Parlement. Shakeel Mohamed est marié à Hacinna Djakour, une Franco-Algérienne depuis 2009 et ensemble, ils ont trois enfants : Aydiin, 5 ans, Raheel, 2 ans et demi, et Mika’il, un an et demi.

 

Amy Kamanah-Murday

 


 

Une affaire qui fait couler beaucoup d’encre

 

Ce soir-là, le 26 octobre 1996, les activistes PTr-MMM vérifient leurs affiches. Yousouf Mourad est dans une voiture alors que Babal Joomun est dans une autre avec Zoulefekar Beekhy. Ils rentrent chez eux quand survient la fusillade. à la rue Gorah-Issac, un 4x4 rouge «finn depas nou a tout vites et mo finn tann son kout bal plizier fwa», dit un témoin. Interrogé en 2000, Liyyakat Polin collabore à l’enquête. Il est poursuivi pour wounds and blows causing death without intention to kill. Toorab Bissessur, lui aussi arrêté en décembre 2000, après être revenu d’un exil à Madagascar, collabore également avec la police et écope de quatre ans de prison seulement pour son implication dans l’affaire Gorah-Issac. Il est décédé suite à des problèmes de drogue en 2009.

 

Adorateur de Cehl Meeah au début, Hateem Oozeer s’est, lui, retourné contre son bienfaiteur, l’accusant d’être la «tête pensante» de «l’escadron de la mort». Quelques jours après le triple assassinat de la rue Gorah-Issac, Hateem Oozeer est arrêté alors qu’il embarque pour Madagascar. Inculpé provisoirement de meurtre, il est finalement libéré. En novembre 2000 lors d’un banal raid de la CID chez Khadafi Oozeer, un véritable arsenal est découvert chez ce sympathisant du Hizbullah qui avoue que ces armes sont à «l’escadron de la mort», responsable de l’attentat de la rue Gorah-Issac. Il balance le nom de Meeah et énumère les délits commis par la bande. La police lance des mandats d’arrêt contre Toorab Bissessur, Bahim Coco, Azad Nandoo, Reaz Jamaldin, Afzal Chummun, Noorani Boodhoo et Hateem Oozeer.

 

Le 16 décembre 2000, Nandoo, Jamaldin, Boodhoo et Chummun sont cernés à Beemanique. Les trois premiers ingurgitent du cyanure et meurent. Le policier Chummun, arrêté, implique lui aussi Meeah. Quelques jours après, le repaire de Bahim Coco est identifié à Albion. Il est déjà mort, ayant avalé du cyanure. Jetant sa dose de cyanure, Hateem Oozeer se rend, lui, à la police peu après et se repent.

 

De prédicateur, Cehl Meeah serait devenu «chef de gang», dit Hateem Oozeer. Mais d’autres croient en son innocence. Arrêté et traduit en cour, Cehl Meeah a bénéficié d’un non-lieu après des mois d’emprisonnement en novembre 2003. Le 21 juillet 2004 Liyyakat Polin est condamné à 21 ans de prison. Il sera libéré le 2 septembre 2015 après avoir obtenu une remise de peine. Le 9 novembre 2015, Swaleha Joomun, veuve de Babal, donne une nouvelle  déposition. Le 23 novembre Shakeel Mohamed est arrêté à son domicile.

 

Christophe Karghoo