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«John McAreavey est dégoûté par notre pays»

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L’avocat et son client sont déçus par le verdict.

Vous êtes l’avocat de John McAreavey, l’époux de Michaela Harte. Dans quel état d’esprit est-il après ce verdict ?

Il est déçu, dévasté et dégoûté par notre pays. Ce verdict le rend très triste. Ses proches et lui ont l’impression que l’île Maurice les a laissés tomber. Justice n’a pas été rendue à John McAreavey alors qu’il a perdu son épouse. Il a l’impression d’être resté à Maurice pendant huit semaines pour rien. Je lui ai fait comprendre qu’il fallait respecter le verdict du jury. Les Irlandais sont des catholiques pratiquants. John McAreavey et ses proches pensent que la justice divine leur sera rendue à défaut de celle des hommes. Je ne souhaite à personne de passer par ce que mon client a vécu. Les Harte et les McAreavey sont dégoûtés. De plus, cette affaire aura un impact négatif sur l’économie mauricienne, notamment sur le tourisme.

C’est la première fois que vous perdez une affaire en assistant la poursuite comme watching brief. Votre réaction.

C’est effectivement la première fois. J’étais l’avocat de la famille de Berger Agathe à l’époque et j’avais assisté la poursuite. À la fin, la police avait pris des sanctions disciplinaires contre trois policiers. J’étais aussi l’avocat de la famille Mir. J’avais aussi représenté les deux soeurs françaises, victimes d’attouchements sexuels. Dans le procès des présumés meurtriers de Michaela Harte, je n’avais pas le droit d’adresser des questions aux témoins. J’étais dans une position où je me trouvais entre la poursuite et la défense. Dans une affaire aux assises, c’est l’État qui représente la poursuite. Me Medhi Manrakhan, du State Law Office, a fait un bon travail, mais le jury a tranché autrement. Je pense qu’à l’avenir, il faudrait enregistrer l’interview des témoins. C’est une des premières affaires à Maurice où les confessions d’un suspect prises en présence de son homme de loi, sont rejetées par les membres du jury. Je propose à l’avenir l’introduction d’un juge d’instruction et que l’enregistrement des aveux se fasse devant lui en présence d’un avocat. Je suggère que les procès où le jury est séquestré siègent jusqu’à 18 heures afin de ne pas les prolonger. Je propose aussi que les policiers soient entraînés à réunir les indices scientifiques. Enfin, je propose le concept de partie civile où l’avocat de la victime ou de la famille de celle-ci pourra contre-interroger les témoins et plaider aux assises.

La presse irlandaise a été très critique envers le jury. Qu’en pensez-vous ?

C’est vrai. Les Irlandais se sont demandés pourquoi il n’y avait pas de catholiques dans le jury car la population de Maurice est composée d’un tiers de personnes pratiquant cette religion. Je leur ai alors fait comprendre en tant que Mauricien et patriote qui aime son pays, qu’il ne fallait pas prendre cet aspect en considération. Je crois dans le système. Aujourd’hui, je ne sais pas quoi leur répondre.

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