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Une enquête et plusieurs manquements

Lors de ce procès aux assises, la police a souvent été montrée du doigt en raison de divers manquements dans son enquête. Retour sur cette affaire qui a mis en doute à plusieurs reprises les compétences de certains de nos enquêteurs.

On est dans la deuxième semaine du procès, lorsque l’affaire connaît ses premiers rebondissements. Le chef inspecteur Luciano Gérard, no 2 de la MCIT, fait une révélation de taille lors de son contre-interrogatoire par Me Rama Valayden, avocat de l’accusé no 2, Sandip Mooneea.

L’homme de loi l’a confronté à un rapport de la police concernant les cinq empreintes retrouvées dans la chambre 1025 occupée par la victime et son époux John McAreavey lors de leur séjour au Legends en janvier 2011. Selon Me Valayden, le rapport n’a jamais été rendu public car les empreintes – qui se trouvaient, entre autres, sur la porte principale de la chambre et celle des toilettes – n’appartiendraient ni à Michaela Harte, ni à John McAreavey, ni aux deux suspects.

Autre fait troublant qui a surgi durant le procès : le mystère des cheveux retrouvés dans la chambre 1025 et non soumis à des tests ADN. Cet élément a surgi lorsque Susan Woodroffe de la firme anglaise Cellmark Forensic Laboratory -– qui a fait le test ADN – et Akiza Mooradun du Forensic Science Laboratory, à Maurice, ont déposé. Le CI Gérard a déclaré, à ce sujet, qu’il n’avait pas prêté attention aux cheveux car il avait déjà obtenu des aveux de Treebhowon au moment de cette découverte. Des aveux qui ont toujours été contestés car les suspects arguaient qu’ils avaient été signés sous la contrainte. Tout laisse croire que cela a été pris en compte par les membres du jury lors de leurs délibérations.

Le CI Gérard a aussi affirmé en cour que la police n’avait pas jugé bon d’entendre le témoignage d’un couple allemand, Marc Schar et son épouse, qui avait confié à un autre touriste avoir vu des choses le jour du drame. Raison de ce non-interrogatoire : le couple Schar ne parlait ni le français ni l’anglais. L’enquêteur a aussi déclaré que la police n’avait pas interrogé les occupants des chambres voisines alors que l’un deux avait demandé à changer de chambre.

Autres «manquements» : la police n’a pas fait analyser l’une des deux cartes d’accès de la chambre du couple ou encore un porte-monnaie retrouvé sur les lieux. L’absence des images des caméras de surveillance dans les environs de la chambre 1025 et le fait que les résultats des tests ADN des deux suspects sont négatifs ont également beaucoup fragilisé le dossier de la poursuite. On se demande toujours pourquoi les enquêteurs n’ont pas pris la peine de réorienter l’enquête en prenant en ligne de compte ces éléments.

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