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Des retrouvailles dans la joie

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Ils sont non coupables. Lorsque le verdict dans le procès suivant le meurtre de Michaela Harte tombe, les proches des acquittés laissent éclater leur bonheur. Trop contents de retrouver les deux hommes en liberté.

Le verdict tombe vers 18h15 en ce jeudi 12 juillet. Tout de suite, c’est l’explosion de joie. À tel point que la police a du mal à ramener le calme. Mais dans cette salle en liesse, une petite poignée de gens ne peut cacher son désarroi. John McAreavey et ses proches quittent la salle, désemparés. Entre-temps, les pleurs et cris de joie redoublent du côté des proches des acquittés lorsque le juge Pritiviraj Fekna prononce cette fameuse phrase avant de lever la dernière séance : «Zot lib aster zot kapav ale.»

Peu après, à l’extérieur, les deux avocats de Sandeep Mooneea et Avinash Treebhowon sont portés en triomphe par les proches de leurs clients en attendant l’arrivée de ces derniers. La foule présente est en délire. Entre les «wé ar nou non» et «bondie gran pu dimun mizer», les retrouvailles d’Avinash Treebhowon et Sandip Mooneea avec leurs épouses respectives et leurs proches sont pleines d’émotion. Tous peinent à contenir leurs larmes. Il est environ 19h30 lorsque la police arrive à mettre un peu d’ordre dans l’enceinte de la Cour suprême et à disperser la foule qui s’y était amassée.

Direction Amaury où habitent les proches d’Avinash Treebhowon qui arrive en fanfare dans un van. Ses cousins et voisins l’accueillent avec des pétarades. La rue est bondée malgré l’heure tardive. Le jeune homme est invité à faire claquer des pétards avant de se rendre au domicile de ses parents. Sur place, on l’asperge d’un eau safrané : un rituel hindou pour repousser les mauvais esprits. «Dilo la so. Mone perdi labitid dilo so la akoz prison», lance-t-il avant d’éclater de rire parmi les siens. Son épouse Reshma lui apporte alors des vêtements de rechange. Il n’est plus le même homme en short et le t-shirt de son équipe de foot du village. Une de ses cousines en profite pour lui présenter son troisième enfant : «To pa cone sanla», lui dit-elle.

Plus loin, Avinash se rue vers son petit neveu. «Shake hand, mamou», lance-t-il au fils de sa soeur mais ce dernier lui tourne le dos car il ne le reconnaît pas avant de retourner sur ses pas, et de se blottir dans ses bras. Peu après, la demeure des Treebhowon se transforme littéralement en lieu de pèlerinage. Voisins et amis affluent pour souhaiter à Avinash la bienvenue. À un moment le l’homme de 32 ans s’éclipse pour faire ses prières avant de retourner au salon pour recevoir ses hôtes.

«La justice a triomphé»

«Le plus difficile pendant les 18 mois de détention c’était la séparation, avec mon épouse qui a perdu notre enfant alors qu’elle était enceinte de trois mois et ma famille. Ils ont beaucoup souffert. En prison j’ai dû prendre des médicamments pour pouvoir dormir. J’ai été brutalisé. J’ai connu des moments très durs mais j’ai toujours dit que j’étais innocent. Mo lame in tuzur leve pu aid dimun pa pu touille dimun, tou vre nu pa fine invente rien. Je profite de l’occasion pour dire aux familles Harte et McAreavey que je suis très triste pour elles. Je n’ai pas tué Michaela. Sandip ne l’a pas fait non plus.»

À Petit-Raffray, où habite Sandip Mooneea, il y a également beaucoup de monde. Sandip, aussi connu comme Roshan, est entouré de son épouse Rekha et d’autres proches. Sa femme martèle encore une fois : «La justice a triomphé.» Celui qui a passé 18 mois derrière les barreaux se sent également différent en short et t-shirt. «Mone pass par enn penitence extraordinaire», lance-t-il. Il ajoute que le moment le plus dur pendant ces 18 mois a été son premier jour de détention : «J’étais au poste de police de Terre-Rouge. La MCIT m’avait arrêté. Je n’avais pas dormi de la nuit ce soir-là. J’ai eu un choc terrible le lendemain lorsque le magistrat m’a dit qu’il y avait une charge de murder contre moi et Avinash. Je ne sais rien de cette affaire. J’ai toujours clamé mon innocence.»

Rekha, qui est fonctionnaire, souligne que sa vie a basculé depuis la détention de son époux : «Je pleurais tous les jours. On était marié que depuis 37 jours lorsqu’on a été séparés. Je mourais et je revenais à la vie tous les jours. Dieu a fini par entendre nos prières.» Autour d’eux, proches et amis sont bien déterminés à fêter l’événement pendant encore quelques heures.

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