La jeune femme a été transformée par cette expérience.
Avec le drapeau du mouvement scout au sommet de la montagne.
Elle n’a pas eu froid aux yeux et fait partie des happy few qui ont pu compléter le parcours menant au sommet de la plus haute montagne d’Afrique.
Fatiguée, mais ô combien heureuse. C’est ainsi que Roumaan Issemdar, 22 ans et étudiante en sciences politiques à l’université de Maurice, est rentrée de son périple en Afrique le 12 mars. Elle a rempli avec brio sa mission : grimper jusqu’au sommet de la plus haute montagne du continent, le Kilimandjaro, qui culmine à 5 686 mètres d’altitude.
De quoi donner le tournis à plus d’un mais pas à la demoiselle. C’est sans hésiter qu’elle a embarqué pour cette fabuleuse aventure pour le compte des Nations unies, dans le cadre de la Unite Africa Campaign Climb up & Speak out. Cette ascension de la deuxième montagne la plus haute du monde après l’Everest a aussi coincidé avec la Journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars.
Roumaan est encore sous le charme de la superbe expérience qu’elle a vécue. «C’est une expérience fatigante mais très enrichissante. Je suis passée par Madagascar pour rejoindre Nairobi. Sur place, j’ai pris un autre avion pour la Tanzanie. Cette aventure au Kilimandjaro m’a transformée intérieurement. Elle m’a permis de me surpasser, de relever un grand défi et de connaître ma capacité. J’étais la seule Mauricienne sur 36 participantes de différentes nationalités. En tout, nous étions 70, en comptant les médecins, guides et porteurs qui nous accompagnaient.»
Tout commence quand la jeune femme, qui habite Quinze-Cantons, tentée par cette grande aventure, envoie sa candidature : «Je ne connaissais pas bien les critères. On m’a peut-être choisie parce que je suis scoute depuis 12 ans. Je suis la commissaire nationale des louveteaux. De plus, je suis membre de l’association Men Against Violence (MAV) depuis novembre 2011 où je suis responsable de la formation de garçons âgés de 12 à 22 ans sur le changement de mentalité, notamment la gender base violence.»
Sa candidature retenue, Roumaan s’envole pour la Tanzanie le 1er mars. Sur place, elle participe à un forum à Arusha dont le but était de créer un réseau de jeunes au niveau de l’Afrique. Et ensuite, cap sur le sommet du Kilimandjaro. Un parcours difficile qu’elle est fière d’avoir complété : «J’ai un certificat attestant que j’ai terminé le trajet. Il est émis par le National Park of Kilimandjaro. Cela nous a pris trois jours et demi pour accéder au toit et un jour et demi pour redescendre. On a tout fait à pied. On a marché dans la forêt, puis dans le désert et la neige. Il faisait très froid. Un jour, il a fallu marcher jusqu’à minuit. C’était très pénible car la température avait chuté à moins 18 degrés. On se réveillait à 6 heures et on se mettait en route deux heures plus tard. On s’arrêtait à midi pour déjeuner et on allait dormir à 19 heures, dans des cabanes. Nous avions la chance d’avoir tous les équipements nécessaires des organisateurs.»
Roomaan est heureuse d’avoir atteint son objectif : «Ma seule motivation était de faire flotter le drapeau mauricien sur le toit de l’Afrique. D’autres ont abandonné. Je voulais aussi réaliser le rêve de mon meilleur ami. Je l’ai aussi fait pour ma famille, mon père Ali, ma mère Quiraiza, ma soeur Sawda et mes frères Oumaar et Adil.»
Elle compte maintenant partager tout ce qu’elle a vécu avec ses amis scouts et ceux du MAV. Quel bel exemple de courage et de détermination.