Le petit garçon attendait avec impatience le jour de sa confirmation.
Il était le petit homme fort de sa famille, toujours partant pour rendre service. Même lorsqu’il est tombé subitement malade, il est demeuré combatif. Sa maman rend hommage à son fils «fort et courageux» jusqu’à son dernier souffle…
C’est une mère brisée par le chagrin. Dorine Duntu, 31 ans, pleure son cadet, Jean Julianno Axel Narsou, 9 ans, décédé le 19 février des suites de «plusieurs complications de santé». «Mon fils est tombé gravement malade en novembre dernier. Il avait des douleurs partout et très vite le diagnostic est tombé : il avait le tétanos à la suite d’une blessure au pied qui s’est infectée», raconte cette maman de deux autres fils : Jean Jeffrey Ludovic, 13 ans, et Jean-Andy Thierry, 7 ans.
Dans sa petite maison à Quinze-Cantons, Dorine s’efforce de tenir le coup pour ses autres enfants : «Mais ce n’est pas évident…» Car, chaque recoin de sa modeste maisonnette regorge de souvenirs de son petit homme qui était en Std V à l’école primaire de la région. Julianno, confie-t-elle, était un garçon débrouillard, toujours prêt à aider, à rendre service : «C’est lui qui, chaque matin, allait acheter le pain. Il m’aidait aussi dans les tâches ménagères.»
Le petit faisait également la fierté de Dorine car, précise-t-elle, il faisait de son mieux à l’école : «Il faisait tout pour nous faire plaisir à son père et à moi. Il savait même écrire des lettres.» Julianno était aussi très actif, selon sa mère, au niveau de la paroisse de Notre-Dame-de-la-Visitation, à Vacoas, et était membre actif du groupe Les enfants des étoiles attaché à l’église. «Il attendait aussi sa confirmation avec impatience. Il m’avait demandé un gâteau à étages», se souvient Dorine.
Si elle s’accroche aux souvenirs heureux, la jeune mère au foyer – son concubin Jean-Alain, père de ses enfants, enchaîne les petits boulots – ne peut s’empêcher de se rappeler les derniers moments douloureux passés avec son fils : «On ne comprenait pas vraiment de quoi il souffrait. Après l’hôpital de Candos, il avait été admis à l’hôpital ENT à Vacoas car il souffrait de sa gorge. Il avait très mal et peinait à respirer.»
Àprès plusieurs examens, les autorités lui ont proposé d’emmener Julianno en Inde pour tenter une intervention : «Le voyage a été financé par le gouvernement de même que l’opération. Je l’ai accompagné et nous sommes arrivés en Inde le 23 janvier. Mon fils a été opéré de la gorge le lendemain.» Après l’intervention, le garçonnet a commencé à respirer avec plus de facilité. «Nous sommes rentrés à Maurice et je pensais vraiment que mon petit allait retrouver la santé. L’école lui manquait énormément», lâche Dorine dans un sanglot. «Je ne savais toujours pas ce qu’il avait. Un jour, il allait bien, puis le jour d’après, il se plaignait à nouveau de ne pouvoir respirer correctement.»
Par la suite, les choses se sont très vite enchaînées : «Il est tombé gravement malade…» Puis il y a eu ce triste dimanche, il y a deux semaines, où il a appelé ses parents pour leur dire : «Le Bon Dieu va m’aider à aller mieux.» Avant de pousser son dernier soupir…