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Sa famille : «Connie, un modèle de courage»

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Sa famille s’efforce de sourire comme Connie le leur avait demandé. Assis : son époux Bernard, sa soeur Elisa, sa mère Sabrina, ses enfants Mathis et Lena, son père Yvan. Debout : ses frères Jean-François et Adrien.

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Les funérailles de l’ex-Miss Mauritius ont eu lieu mardi dernier, à Poste-de-Flacq. Après la cérémonie religieuse, elle a été incinérée

Pendant deux ans, cette jeune maman a lutté contre un cancer de la vésicule biliaire sans jamais se laisser abattre. Décédée lundi, celle qui avait une impressionnante rage de vivre restera pour toujours un exemple pour ses proches. Témoignages…

Elle avait définitivement quelque chose de spécial. Une incroyable force. Un optimisme à toute épreuve. Un sourire qui effaçait les mauvaises nouvelles. Un rire qui faisait oublier les malheurs. Une volonté qui forçait l’admiration. Une flamme dans les yeux qui donnait du courage aux autres. Elle était comme ça, Connie Rosse-Oudin : jamais défaitiste, jamais triste. Ce, malgré la mort qui rôdait autour d’elle depuis deux ans.

Jusqu’à son dernier souffle, qu’elle a poussé lundi, la jeune femme de 26 ans, «un modèle de courage» pour ses proches, s’est battue contre le cancer de la vésicule biliaire qui la rongeait. Jusqu’au bout, elle est restée forte, allant même jusqu’à imaginer ses propres funérailles qui ont eu lieu, mardi, à Poste-de-Flacq. Un courage, une joie de vivre qui donnent de la force à ses proches pour surmonter la tragédie.

«Comme Connie nous l’a demandé, on est restés dignes et on va le rester», nous confie son époux Bernard Oudin, qui travaille pour une compagnie privée dans le secteur hydraulique. Avec sa fille Lena, 6 ans, à ses côtés et son fils Mathis, sept mois, dans les bras, il refuse de pleurer : «On va vivre dans ses souvenirs et elle sera à jamais pour nous un exemple à suivre...» Un héritage inestimable.

Exemplaire jusqu’au bout, Connie, ex-employée de la compagnie Leal, tenait le coup grâce à la morphine et faisait tout pour retarder la terrible échéance. Face aux douleurs incessantes qui la torturaient, elle s’accrochait, se relevait à chaque fois qu’elle tombait, affaiblie par le mal qui la rongeait et, surtout, ne s’apitoyait jamais sur son sort.

Malgré les épreuves qui semblaient s’acharner sur elle, la jeune maman n’a jamais perdu la foi et elle se montrait toujours forte pour sa famille et ses enfants. «On le sait tous, elle souffrait énormément et elle savait qu’elle allait partir. Mais Connie a fait en sorte que ces deux dernières années soient magnifiques», ajoute Bernard.

Courageuse, elle l’a été jusqu’au dernier moment, avant de sombrer dans le coma. Il y a quelques semaines, sachant qu’elle allait bientôt s’en aller, la jeune femme a demandé à ses proches de ne pas pleurer «quand le moment arrivera». Un vœu que s’efforce de respecter sa famille même si c’est très dur, comme en témoigne sa mère Sabrina : «C’est terrible pour une mère de voir son enfant dans un tel état. Je mangeais et buvais mais elle, elle ne pouvait pas le faire. Ces dernières semaines, je l’ai vue s’éteindre petit à petit. Mais comme elle nous l’a demandé, personne n’a versé de larmes le jour de ses funérailles.»

Être belle

Connie avait d’ailleurs tout préparé pour le jour de son enterrement. Avant tout, elle voulait que son entourage célèbre sa vie au lieu de la pleurer. Puis, elle avait choisi les musiques qui devaient être jouées à cette occasion : I will always love you et Forever young. Elle avait aussi demandé à ce qu’il y ait une chorale, des témoignages, que sa famille soit en blanc et qu’il n’y ait pas de fleurs ni de rubans mauves. Mais la jeune femme voulait surtout être belle. «Elle avait insisté sur le fait qu’elle devait être apprêtée et maquillée et j’ai respecté ses volontés», nous raconte Élisa, sa petite sœur. C’est donc à une Connie vêtue d’une belle robe blanche, parée de belles boucles d’oreilles et le visage joliment maquillé que les parents et amis ont rendu un dernier hommage.

Des proches qui garderont toujours d’elle l’image d’une personne pour qui la vie était une fête en permanence. «Même malade, elle était toujours prête à s’amuser, à sortir, faire la folle et, surtout, faire du shopping, que ce soit pour dénicher la dernière robe tendance ou la nouvelle paire de chaussures à la mode», ajoute Élisa qui se souvient avec peine d’un récent épisode : «Ma sœur savait que son état se détériorait mais elle voulait rester la Connie pétillante que tout le monde connaissait. Un soir, elle est venue dans ma chambre en criant : “Eli, ce sont les soldes en ce moment, il ne faut pas rater ça !” »

Quand elle était comme ça, souligne Élisa, Connie arrivait à faire oublier à sa famille qu’elle était malade et qu’elle pouvait partir à n’importe quel moment. Sa force de caractère a toujours été un trait de sa personnalité et rejaillissait sur son entourage.

Lorsque le cancer avait été détecté à un stade assez avancé en mai 2010, la jeune femme ne s’était pas laissé abattre. Bien au contraire. Alors que les médecins locaux étaient assez pessimistes concernant son espérance de vie ­– à l’époque ils ne lui prédisaient que quelques mois à vivre –, la jeune femme avait remué ciel et terre, allant jusqu’à lancer un appel à l’aide publique pour recueillir de l’argent afin d’avoir recours à l’expertise étrangère. «Certes, elle avait eu un choc. Bien évidemment elle doutait, mais elle ne voulait pas s’avouer vaincue, ajoute Élisa. Et la voir si déterminée nous consolait, nous qui avions si peur de la perdre.»

Et selon sa sœur, Connie avait eu raison d’y croire car quelques mois plus tard, soit à la fin de l’année 2010, elle rentrait de Londres – où elle s’était fait opérer – «radieuse» et «plus forte que jamais». Après une lourde intervention chirurgicale, de longues et interminables séances de chimiothérapie, Connie, alors en rémission, était retournée au pays en conquérante. Sachant qu’au pire elle avait gagné une ou deux années de plus, elle bouillonnait de projets, comme à son habitude. Elle avait surtout un rêve, un profond désir qu’elle voulait réaliser absolument : donner un fils à son époux et un compagnon de jeu à sa fille. «Cet enfant elle le désirait de tout son cœur», dit Élisa.

Comme Connie n’est pas du genre à se poser mille questions, elle tombe très vite enceinte pour son plus grand bonheur. Mais très vite aussi, la maladie la rattrape. Sur son cinquième mois de grossesse, prise d’une violente douleur, elle est à nouveau hospitalisée. Le terrible verdict tombe alors : elle a une grosseur sur son foie. Encore un choc, encore une épreuve. Passé les premières larmes, la jeune femme ne se laisse pas sombrer. «Je me souviens qu’elle est rentrée à la maison en disant : “Ce n’est pas grave, on va tout recommencer”», raconte sa mère Sabrina.

Heureuse maman

Toutefois, la jeune femme n’est pas au bout de ses peines : les médecins lui demandent d’interrompre sa grossesse, car avoir un bébé dans ces conditions est à la fois risqué et pour elle et pour l’enfant. Mais Connie refuse. «Elle se sentait capable de mettre son enfant au monde», poursuit Sabrina. Et le 26 juillet, jour de la naissance de son Mathis, elle est, selon ses proches, la femme la plus heureuse au monde et elle est surtout très contente d’avoir lutté pour garder son enfant. Ainsi était Connie : très obstinée, faisant toujours ce que lui dictait son cœur.

C’est comme ça qu’elle avait décidé, en 2003, de se présenter au concours Miss Mauritius sur un coup de tête, juste pour vivre le rêve de sa mère. «Je lui ai tout le temps raconté que je voulais devenir Miss mais que mes parents avaient toujours refusé. Un jour, elle m’a annoncé qu’elle s’était inscrite au concours», confie Sabrina, très touchée à l’époque par le geste de sa fille et très fière aussi car cette dernière lui avait ramené une couronne : celle de Miss Mauritius World. Quelques années plus tard, c’est à l’aventure Dance Fever que la jeune femme tente sa chance et termine parmi les finalistes.

Affectueusement appelée «sef sirk» par sa famille, l’ex-Miss était très spontanée. «Elle était pleine de surprises», lâche Elisa : «Elle prenait toujours des initiatives et elle nous disait à chaque fois qu’elle savait ce qui était bien pour nous.» C’est ainsi qu’Elisa s’est elle aussi retrouvée au concours Miss Mauritius quatre ans après sa sœur. Poussée par celle qui était sa confidente, sa complice et son modèle : «Elle m’a aidée à vaincre ma timidité. Si je suis aujourd’hui une jeune femme sûre de moi, c’est grâce à elle.»

Toujours aux petits soins pour sa famille, Connie couvrait d’attentions ses enfants Lena et Mathis, et s’assurait qu’ils ne manquent jamais de rien. Avant de partir, elle a d’ailleurs fait promettre à son époux de bien s’occuper de ses petits trésors. Quoi qu’il en soit, Bernard et les autres proches de Connie savent maintenant qu’ils n’ont plus rien à craindre car ils ont désormais un ange qui veille sur eux...

«Mon combat pour la vie...»

Si elle a tenu le coup malgré les obstacles, c’est parce qu’elle aimait la vie : «J’aurais pu abandonner, j’aurais pu me laisser aller mais je m’accroche. Je mène un combat pour la vie.» C’est en ces termes que Connie se confiait à nous en décembre dernier, dans notre édition spéciale du 25 décembre. Dans cette dernière interview qu’elle nous accordait, elle décrivait l’année 2011 «comme l’année de tous les défis» face à son cancer qui avait refait surface après quelques mois de répit. La jeune femme nous faisait aussi part de son grand bonheur «de s’être battue pour son bébé» : «Je suis fière de l’avoir porté.» À travers ses deux enfants, c’est un peu d’elle qu’elle a laissé à ses proches...

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