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Les Chagos au rang de patrimoine mondial : qu’est-ce que cela implique ?

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Olivier Bancoult : «Nous sommes pour la protection de l’environnement de nos îles. Il faut d’abord qu’on nous garantisse que le droit de retour des Chagossiens sera assuré»

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Satyendra Peerthum : «Accéder au statut de patrimoine mondial est une longue démarche. Il faut savoir si la demande englobe aussi l’île de Diego Garcia»

Le All Party Parliament Group on Chagos a fait une demande auprès du Foreign Office britannique pour que l’archipel des Chagos devienne patrimoine mondial. Olivier Bancoult, du Groupe Réfugiés Chagos, et l’historien Satyendra Peerthum nous donnent leur point de vue sur le sujet.

Que pensez-vous de la proposition de faire de l’archipel des Chagos un patrimoine mondial ?

Olivier Bancoult : Évidemment, nous sommes pour la protection de l’environnement de nos îles. Néanmoins, il faut d’abord qu’on nous garantisse que le droit de retour des Chagossiens sera assuré. On est pour des consultations et que la communauté chagossienne soit mise au courant de l’enjeu d’un tel statut, de ce que cela implique et si les Chagossiens seront partie prenante de ce changement.

Satyendra Peerthum : J’ai déjà travaillé sur un dossier qui traitait de l’archipel des Chagos et à la suite de mes recherches, j’ai pu découvrir qu’il y a des «evidences», qui démontrent clairement que l’archipel appartient à l’île Maurice, aux Mauriciens et aux Chagossiens. Je pense que la moindre des choses avant de faire cette demande, serait de demander d’abord à l’île Maurice son avis sur le sujet.

Que pensez-vous de l’aspect de la protection de la faune et la flore de l’archipel que pourrait lui apporter le cachet de patrimoine mondial ?

Olivier Bancoult : Qui connaît mieux l’environnement des Chagos que les Chagossiens eux-mêmes ? Notre peuple a tout le temps respecté la faune et la flore de ces îles. Certes, on peut considérer cette demande car on est pour la protection de nos terres, mais avant d’aller de l’avant avec la demande d’accéder au statut de patrimoine mondial, il faudrait d’abord qu’on soit fixé sur la question du retour sur nos terres.

Satyendra Peerthum : Il y a beaucoup de questions qui se posent par rapport à cette démarche. Accéder au statut de patrimoine mondial est une longue démarche et c’est au terme d’une longue procédure et se basant sur plusieurs critères que la décision sera prise. Par exemple, il faut savoir si la demande pour que l’archipel soit classé patrimoine mondial englobe aussi l’île de Diego Garcia. On le sait tous, cette île abrite une des plus grandes bases militaires qui existent. C’est-à-dire, qu’il y a une grande activité humaine là-bas. Or, un site classé patrimoine mondial doit être préservé de toutes activités humaines pour éviter et surtout empêcher la pollution des lieux.

Comment voyez-vous la suite des événements ?

Olivier Bancoult : Le 9 mars prochain, le projet de faire de l’archipel des Chagos un parc marin sera entendu en cour à Londres. Nous nous opposons catégoriquement à ce plan d’action, car il exclut complètement les locaux de l’élaboration du projet.

Satyendra Peerthum : Je pense que les autorités mauriciennes devraient faire connaître leur objection à propos de cette demande. Après l’échec de décréter la zone parc marin, cette demande, si celle-ci se concrétise, pourrait être un moyen d’empêcher les Chagossiens de retourner à nouveau sur leurs îles, car un site classé patrimoine mondial doit être protégé et de surcroît ne pas accueillir d’activités humaines.

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