Bharathee Jagoobarah (à dr.) est une femme meurtrie depuis la mort tragique de son fils.
Secoué dès sa petite enfance par divers problèmes au sein de sa famille – l’incendie de leur maison, le meurtre de son père –, le petit Bhushan a fini par mettre fin à sa vie à seulement 11 ans. Si l’enfant présentait des signes de repli sur lui-même depuis quelque temps, personne dans son entourage n’a pensé un seul instant qu’il ne voulait plus faire partie de ce monde.
Comment, pourquoi ? Ces questions n’arrêtent pas de hanter Bharatee Jagoobarah depuis la mort tragique de son fils Bhushan. Toutefois, cette mère de famille de quatre autres enfants de 10, 9, 8 et 5 ans respectivement, n’arrive pas à trouver de réponses pour expliquer la terrible manière dont son aîné de 11 ans a mis fin à sa vie. Le garçonnet s’est donné la mort par pendaison, le mardi 24 janvier, à l’arrière de la maison familiale, Plaine-des-Roches. C’est une femme qui coupait de l’herbe qui a fait la découverte macabre et a ensuite alerté la famille du petit garçon.
Depuis le drame, Bharathee Jagoobarah, 35 ans, est une femme meurtrie au plus profond d’elle-même. Comment faire le deuil de son fils alors que celui de son mari n’est même pas terminé ? «Mon mari a été assassiné en juin 2011 lors d’une partie de beuverie entre amis. Cela fait sept mois seulement et voilà que je perds mon fils. Trop c’est trop», pleure cette mère qui n’arrive pas à accepter la mort de son enfant.
Mais qu’est-ce qui a pu pousser Bhushan, alias Kritik, à commettre un tel acte de désespoir ? La mère de l’enfant dit n’en avoir aucune idée, même si elle reconnaît avoir observé un changement d’attitude chez son fils peu de temps avant sa mort. «Il était pensif et renfermé sur lui-même. Avant, il m’accompagnait jusqu’à la route principale chaque matin quand j’allais prendre le transport pour me rendre au travail. Mais ces derniers temps, il ne le faisait pas. Il me regardait partir, assis sur le seuil de la porte. Il croisait ses mains et réfléchissait à je ne sais quoi. Je lui ai demandé à maintes reprises ce qui n’allait pas mais il ne répondait jamais.»
Avinash Jugessur, le cousin de la victime, avait lui aussi noté un changement chez le garçonnet. Celui-ci s’était même confié à lui. «La semaine dernière, il m’a dit qu’il ne voulait plus se rendre à l’école, qu’il se sentait seul car tous ses amis étaient maintenant au collège alors que lui devait refaire son CPE», déclare Avinash.
«Pas d’amis»
Effectivement, il semble que le petit avait des problèmes d’adaptation à l’école depuis la rentrée. «Il refaisait son CPE et n’avait pratiquement pas d’amis en classe. L’année dernière, il avait échoué dans toutes les matières. La mort de son père l’avait beaucoup affecté et depuis, Bhushan avait du mal à se concentrer sur ses études. Depuis la rentrée, il a été en classe quatre jours seulement et s’est absenté durant trois jours car il était fiévreux. Mais j’ai entendu dire qu’il avait été puni à l’école à cause de ses absences et parce qu’il avait mal fait ses devoirs», lâche Bharatee, d’une voix pleine de chagrin. (NdlR : voir version du ministère en hors-texte).
Elle poursuit son triste récit, revenant sur les épreuves auxquelles sa famille a été confrontée : «Quelques mois avant le décès de mon mari, notre maisonnette en tôle, située à Goodlands, avait pris feu. Suite à cela, nous avons dû trouver refuge chez ma mère à Plaine-des-Roches et les enfants ont dû changer d’école. Cela a été une déchirure pour Bhushan et mes quatre autres enfants. Ils avaient du mal à s’adapter dans leur nouvel environnement. Puis, brusquement, il y a eu la mort tragique de leur père. Depuis, j’avais confié à Bhushan certaines responsabilités. Comme celle d’aller acheter le pain chaque matin. Il se levait tôt, soit à 4h30 du matin.»
Employée comme éboueur à Maxiclean Ltd, Bharathee quitte son domicile à six heures du matin pour se rendre à son travail. C’est son aîné, Bhushan qui se chargeait de donner le petit déjeuner à ses frères et sœurs, aidé par une de ses tantes. «Il était, en quelque sorte, l’homme de la maison. Avant de partir, je préparais le petit déjeuner et c’est Bhushan qui distribuait ensuite la nourriture avant d’aider ses frères et sœurs à prendre leur bain et à se préparer. Ma sœur l’aidait chaque matin», raconte la mère de la victime.
Elle se souvient avec douleur de la dernière fois où elle a parlé à son enfant : «Le matin de sa mort, il m’a demandé si j’allais partir travailler et il m’a aussi demandé de préparer à manger car il était guéri et pouvait se rendre à l’école. Ce jour-là, j’avais prévu d’aller voir son enseignant et sa maîtresse d’école pour savoir si mon fils avait des problèmes à l’école, mais il s’est suicidé le même jour.»
Est-ce pour échapper à l’école ou pour fuir une vie beaucoup trop lourde pour ses frêles épaules que Bhushan a décidé d’en finir pour toujours ? On ne le saura jamais car le petit Kritik a vraisemblablement emporté son secret dans la tombe.
La police sensibilise
Les récents cas de noyades ne laissent pas la police insensible. Le commissaire de police a donné des directives à la National Coast Guard (NCG) pour sensibiliser les gens aux précautions à prendre avant de nager en mer. Selon l’inspecteur Bholah de la NCG, il est impératif de nager en groupe, parallèlement à la plage, à des endroits où on a pied seulement et d’informer les proches de ses intentions.
Le policier conseille aussi aux gens de ne pas entrer dans l’eau lorsque les conditions ne sont pas adéquates ; quand la mer est démontée ou dans les zones d’activités nautiques. Il faut également, dit-il, respecter les consignes lorsqu’il y a des panneaux interdisant les baignades et nager uniquement dans les zones de baignade, là où il y a des dispositions de sécurité mises en place par la NCG.
L’inspecteur Bholah souligne, par ailleurs, qu’il ne faut pas nager sous l’influence de l’alcool et après un repas ou encore après le coucher du soleil. Il conseille également de ne pas jouer au foot au bord de l’eau pour éviter des accidents et de toujours porter un gilet de sauvetage quand on sort en mer sur un bateau.