Harry Booluck «Je demande à ceux qui ne sont pas d’accord avec la hausse de prix de se poser la question : combien de fois la CWA a augmenté ses tarifs ? »
Le Front Commun Travayer Social (FCTS) a organisé une Water Walk à Port-Louis, hier, suivie d’un meeting à la place d’Armes. À l’heure où nous mettions sous presse, il était prévu que le Front occupe les lieux jusqu’à ce matin. Les travailleurs sociaux s’élèvent contre la hausse du prix de l’eau, entre autres, problèmes concernant précieux liquide. Harry Booluck, ex-directeur de la Central Water Authority (CWA), et le travailleur social Salim Muthy, qui a participé à la marche, s’expriment sur le sujet.
Une association surnommée Water Walk milite contre le gaspillage d’eau et annonce une série d’activités. Que pensez-vous de cette action ?
Harry Booluck : J’ai compris qu’une association est venue de l’avant pour dénoncer ce qu’elle appelle le gaspillage d’eau. Mare-aux-Vacoas est à court d’eau, c’est un fait. Mais venir de l’avant à travers des manifestations, je trouve que c’est carrément de la propagande. Les gens qui font partie de ce mouvement prétendent être des défenseurs des droits des consommateurs, moi je trouve qu’ils ne font rien d’autre que d’enfoncer une porte ouverte. De telles actions ne vont pas améliorer la situation.
Salim Muthy : Je me suis joins à ce combat car il grand temps de réagir face à ce qui se passe actuellement. On dénonce le gaspillage d’eau et la gestion de la CWA qui est responsable du manque d’eau. On demande à ce qu’il y ait une commission d’enquête car il y a beaucoup de dépenses exagérées, de gaspillages de fonds publics, d’allégations de fraude et de corruption à l’intérieur de la CWA. Il faut arrêter avec cette façon de faire.
Les membres du mouvement dénoncent, entre autres, la hausse du prix de l’eau. Votre réaction.
Harry Booluck : Certaines personnes disent que l’augmentation tombe mal, surtout en cette période de sécheresse. Beaucoup s’attendent à des changements, disent qu’il est impératif de réparer les fuites d’eau dans les tuyaux d’acheminement ou encore qu’il faudrait tout bonnement changer tout le système. Mais comment faire ces changements ? Il faut bien évidemment avoir de l’argent. Je demande à ceux qui ne sont pas d’accord avec la hausse de prix de se poser la question : combien de fois la CWA a-t-elle augmenté ses tarifs ?
Salim Muthy : Ce n’est pas possible d’augmenter le tarif d’eau alors qu’il y a un grand manque de cette denrée. On est absolument contre cette hausse. On trouve aussi étrange que personne ne soit venu de l’avant pour dire si la waste water sera aussi frappée par une augmentation. Nul n’est venu éclaircir la situation.
Est-ce que la situation est appelée à s’améliorer dans les semaines à venir ?
Harry Booluck : Mare-aux-Vacoas est à court d’eau mais il faut aussi se dire qu’il y a depuis quelque temps un manque de pluie. La déforestation est grandement responsable de cette situation. Il faut aussi se dire que la CWA n’est pas restée les bras croisés ces derniers temps. L’organisme a investi notamment dans les boreholes.
Salim Muthy : Nous avons demandé une rencontre avec le Premier ministre mais cette requête est restée sans réponse. J’ai aussi essayé plusieurs fois d’avoir la secrétaire du ministre Beebeejaun au téléphone, en vain.