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Les nouvelles poursuites contre lui dans l’affaire Harte abandonnées - Sandip Mooneea : «Pourquoi la police s’acharne-t-elle encore sur moi ?»

L’habitant de Petit-Raffray et son épouse veulent vivre tranquillement.

Le Directeur des poursuites publiques a rayé l’accusation provisoire de «conspiracy» qui pesait sur Sandip Mooneea dans le cadre de la nouvelle enquête policière sur l’assassinat de Michaela Harte. La police a ainsi essuyé un deuxième revers devant la justice concernant cet habitant de Petit-Raffray et n’arrive toujours pas à résoudre cette affaire 11 ans après les faits.

«Why always me ?» Cette question, Sandip Mooneea n’arrête pas de se la poser depuis qu’il a été encore une fois arrêté et inculpé en avril 2022 dans le cadre de la nouvelle enquête sur l’assassinat de l’Irlandaise. Mais un rebondissement de taille est intervenu le mardi 28 juin lorsque le représentant du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) a rayé la charge provisoire de «conspiracy» qui pesait sur lui. 

 

D’ailleurs, Sandip Mooneea, qui était en liberté conditionnelle après avoir fourni une caution, n’a pas arrêté de nier être mêlé à cette histoire depuis le début. «Pourquoi la police s’acharne-t-elle encore contre moi alors que les neuf membres du jury m’avaient tous innocenté dans cette affaire lors de mon procès aux Assises en 2012 ? La police m’a arrêté à nouveau 10 ans plus tard sans aucune preuve. Il n’y a eu que des allégations contre moi, qui sont d’ailleurs très contestées», martèle Sandip Mooneea. Et d’ajouter, révolté : «Ena zis sa case-la ki interes MCIT. Ziska ler, dimounn kinn touy Nadine Dantier ek madam Lam Po Tang pankor arete. Sa bann case-la avan case Michaela Harte sa. Kifer la polis pa met lame dan sa bann case-la ousi ?»

 

Dans le cadre de cette nouvelle enquête dans l’affaire Michaela Harte, la police accusait l’ancien employé de l’hôtel Legends d’avoir comploté pour voler une clé magnétique afin d'avoir accès à la chambre de la victime en janvier 2011. Sandip Mooneea avait nié les faits, arguant qu’il n’avait aucune raison de voler une simple carte alors qu’il avait une master card en sa possession. Il avait aussi précisé que les caméras de surveillance de l’hôtel avaient démontré qu’il n’y avait eu aucune interaction entre lui et Dassen Narayanen le jour du drame.

 

Ce dernier a également été arrêté une deuxième fois pour cette affaire. Il a par la suite allégué que l’ASP Goorah lui avait promis une forte somme d’argent s’il faisait des aveux. Ce que nie le responsable de la Major Crime Investigation Team. Ce dernier a expliqué en cour que le suspect a donné deux dépositions pour raconter l’histoire du vol de la carte. Les avocats de Dassen Narayanen sont, quant à eux, très remontés car leur client aurait fait des confessions en leur absence.

 

La nouvelle arrestation de Dassen Narayanen et de Sandip Moonea est intervenue 11 ans après les faits. En effet, l’Irlandaise Michaela Harte avait été tuée dans sa chambre d’hôtel le 10 janvier 2011. Elle était en lune de miel au Legends, à Grand-Gaube. Le rapport d’autopsie indique que cette jeune enseignante est décédée par asphyxie suite à une «compression of the neck». Plusieurs suspects ont été arrêtés à l’époque mais uniquement deux suspects ont été traduits aux Assises : Sandip Mooneea et Avinash Treebohun. Ils ont toutefois été déclarés non coupables le 12 juillet 2013.

 

«Mo ti fek marye»

 

Avinash Treebohun n’est plus au pays. L’habitant d’Amaury a décidé de changer d’air et d’aller travailler sur un bateau de croisière, surtout après sa séparation d’avec son épouse. Sandip Mooneea a, lui aussi, beaucoup galéré après toute cette histoire. «Mo ti fek marye le 5 desam kan lapolis ti aret mwa premye fwa-la. Monn fer 18 mwa dan remand ziska lasiz trouv nou inosan. Monn res trwa an san travay. Monn fer tou kalite ti travay apre sa. Li pa ti fasil. Mo ti fek marye. Mo madam ek mwa ti ena plin proze», confie Sandip Mooneea.

 

À l’époque, le couple voulait terminer la construction de sa maison. «Je n’ai pas eu le temps de jouir de ma vie de couple comme il le faut. J’étais superviseur après sept ans au Legends et 12 ans dans l’hôtellerie. J’aurais été un manager aujourd’hui s’il n’y avait pas eu cette affaire. Mo zimaz inn gate. Dimounn ena move regar lor mwa», déplore l’habitant de Petit-Raffray qui détient, dit-il, plusieurs lettres d’appréciation et de recommandation pour son bon travail dans le domaine de l’hôtellerie.

 

Quoi qu’il en soit, son épouse et lui remercient, une fois de plus, l’avocat Rama Valayden pour le bon travail accompli sur le plan judiciaire. «Zame mo pou fini dir li mersi. Bondie kinn avoy li. Mo ankor rapel kouma inn arive pou mo swazir li kouma avoka. Mo ti deza dan cell kot mo ti pe priye boukou. Toulezour mo dir Bondie ed mwa parski mo pann fer sa krim-la. Enn zour mo rev Sai Baba. Rama Valayden ti deryer li. So landimin mem monn telefonn mo madam mo dir li al get li. Ti zis avan case al lasiz sa», raconte Sandip Mooneea.

 

Rama Valayden est, dit-il, un avocat «pou lepep», qui a pris cette affaire très à cœur. Il invite d’ailleurs le commissaire de police à recevoir l’homme de loi dans un but précis : «Il a relevé plusieurs failles dans l’enquête. L’ancien responsable de la MCIT, Yousouf Soopun, a induit le DPP en erreur. On ne sait toujours pas pourquoi la police n’a pas relevé les empreintes des touristes qui occupaient les chambres voisines de la victime. Il n’y a pas eu d’enquête sur les early departures de l’hôtel juste après le découverte macabre», souligne Sandip Mooneea.

 

Il repense aussi avec peine aux visites des membres de sa famille lorsqu’il était en détention. «Mo mama ena 86 an. Ti bien dir pou li. Enn zour linn tombe dan sime ek kas so lebra kan linn sorti prizon Grande-Rivière, telma so latet ti fatige kan linn apran case pou al lasiz», s’insurge l’habitant de Petit-Raffray qui dit prier tous les jours pour que l’assassin de Michaela Harte soit arrêté. «Mo priye la Vierz Marie toulezour pou li. So fami ousi merit la zistis.»