Il est rentré chez lui la chemise ensanglantée et le front recouvert d’un épais bandage couvrant une blessure qui a nécessité trois points de suture. Ce collégien de 13 ans, fréquentant un établissement des Plaines-Wilhems, aurait été agressé par un autre élève du collège le mercredi 31 août. «Mo ti pe al twalet avan klas koumanse kan monn gagn enn kout ros lor latet», confie-t-il. Serait-ce des élèves de Grade 7, comme il l’allègue ? «Zot pa dan mem klas ki mwa selma. Mo pann trouve ki sann-la inn fer sa me enn bann kamarad inn fini dir mwa ki sann-la kinn tap mwa.»
Grièvement blessé au front, l’adolescent a commencé à saigner abondamment. «Lekol inn zis netway so ple», déplore sa mère, qui s’est rendue sur place en apprenant la nouvelle d'un enseignant. «Lekol pann mem telefonn nou pou fer nou kone seki finn arive Erezma sa kamarad-la inn telefonn nou. Kan ariv lekol, mo trouv enn elastoplast lor fron mo garson. Monn gagn enn sok kan monn lev sa. Mo trouv enn gro tou. Lerla monn amenn li la polis Rose-Hill pou tir Form 58 avan al lopital Candos kot inn bizin met trwa pwin sitir.»
L’adolescent, placé en congé maladie pendant trois jours, et son père se sont, par la suite, rendus au poste de police pour consigner une déposition. Le bureau de l’Ombudsperson pour les enfants a également été alerté et a initié une enquête. Selon nos informations, la direction du collège aurait déjà pris des sanctions contre l’élève qui serait impliqué dans cette agression. «J’ai abordé le sujet avec le recteur suite à un appel du père du garçon blessé. Le responsable du collège m’a dit qu’il a déjà pris des actions disciplinaires», explique M. Chady, président de la Parents Teachers Association de l'établissement.
Le présumé agresseur, poursuit-il, a été suspendu du collègue, même «si li pe dir li pann fer sa par expre». M. Chady soutient qu’il fera le suivi avec la direction pour éviter d’autres agressions similaires au sein du collège.
Trois autres étudiants tabassés à l’école
Trois autres cas d’agression dans le milieu scolaire ont été rapportés à la police durant la semaine écoulée. Deux cas concernent un même collège des hautes Plaines-Wilhems. Une étudiante de Grade 3 de cette établissement allègue avoir été tabassée par une fille de Grade 9, le mercredi 31 août, vers 13h45. Dans sa plainte, cette habitante du Sud accuse l’autre étudiante de l’avoir violemment saisie par le bras gauche avant de la gifler à trois reprises sur la joue droite. Elle souligne qu’elle a également eu mal à la hanche.
Puis, c’est une autre jeune fille de ce collège, âgée de 14 ans, qui a porté plainte pour agression, toujours le mercredi 31 août. Dans sa déposition, elle raconte qu’elle aurait été traînée de force dans le couloir où ses camarades de classe l’auraient encerclée et giflée jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. Blessée au cou et à la hanche, elle a dû recevoir des soins, par la suite, dans un centre de santé de la région. Elle affirme qu’elle a également des douleurs à l’estomac et au visage.
La veille, un étudiant de Grade 8 d’un collège des hautes Plaines-Wilhems, avait également porté plainte pour agression. Cet adolescent de 13 ans avance que deux autres élèves de l’établissement l’auraient roué de coups de pied et de poing à la tête et au cou alors qu’il se trouvait aux toilettes. Un Discipline Master du collège aurait été témoin de la scène. L’adolescent a porté plainte en présence de sa mère.
La police a ouvert des enquêtes sur tous ces cas de bullying et les trois présumées victimes bénéficient toutes d’un Form 58.
Rita Venkatasawmy, Ombudsperson pour les enfants : «Il faut renforcer la cellule familiale»
Les récents cas de violence en milieu scolaire ne la laissent pas insensible. «Cela témoigne d’un profond malaise, que ce soit du côté des victimes ou des agresseurs. Les deux ont besoin d’encadrement. Il faut renforcer la cellule familiale et faire des assessments pour savoir pourquoi il y a tant de violence. Les punitions ne servent à rien. Les enfants restent vulnérables jusqu’à l’âge de 18 ans. Ils ont tous des droits et méritent un encadrement en cas de besoin. Il faudrait, peut-être, recruter plus d’assistants sociaux pour encadrer les familles à problèmes», souligne Rita Venkatasawmy, Ombudsperson pour les enfants.