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Jayen Chellum : «La population doit bouger pour se défendre»

Il ne cesse de le crier haut et fort : le prix des carburants à Maurice est exagéré. Cela fait des mois que Jayen Chellum et l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) militent pour une baisse du prix de l’essence et du diesel, qui étouffe les consommateurs déjà asphyxiés par le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter. 

Pour rappel, le litre d'essence se vendait à Rs 50,70 en septembre 2021, avant de passer à Rs 55,75 en décembre 2021 et à Rs 61,30 en février 2022. L’essence a connu une nouvelle hausse en avril, passant à Rs 67,40 et finalement à Rs 74,10 en mai. Les raisons avancées par les autorités pour justifier cette hausse ? Le prix du baril de pétrole en constante hausse sur le marché international, la guerre russo-ukrainienne et le coût du fret.

 

Cependant, avec les cours mondiaux du pétrole qui ont connu une chute ces dernières semaines, les consommateurs espéraient que cette tendance se poursuivrait sur le plan local. Lors de la conférence de presse du gouvernement, le samedi 10 septembre, le ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, avait  d’ailleurs annoncé une rencontre du Petroleum Pricing Committee (PPC) qui s’est en effet réuni quelques jours plus tard. Et alors que les Mauriciens s’attendaient à une baisse du prix de l’essence et du diesel, tel n’a pas été le cas puisque les prix sont restés inchangés, provoquant colère, déception et frustration chez les automobilistes. Rajiv Servansingh, directeur général de la State Trading Corporation (STC), a expliqué que cette décision repose sur des calculs s’étalant sur une période de six mois qui n’ont pas permis, cette fois, de revoir les prix.

 

Pour Jayen Chellum, les explications fournies par les autorités pour justifier cette décision ne tiennent pas la route et sont loin d’être convaincantes. «Nous suivons le dossier des produits pétroliers depuis longtemps et nous constatons qu’après le pic de mai, où nous avons connu une augmentation historique sur le marché local, les prix sont en train de baisser à l’international. Que le prix ne baisse pas ici est totalement inacceptable. Les explications techniques et légales ne sont absolument pas convaincantes. Les autorités se discréditent elles-mêmes.»

 

Pour le militant, le gouvernement actuel est le seul à avoir continuellement ajouté des taxes sur le prix des carburants. Le prix aurait pu connaître une baisse rien qu’en enlevant ces taxes, argue-t-il. «En huit ans, soit de 2014 à 2021, ce gouvernement a ajouté taxe sur taxe, tout en pompant dans la caisse de la STC. Ils ont complètement détruit le mécanisme du Price Stabilisation Account. Alors que les prix ont dégringolé sur le marché mondial, ils ont continué à ajouter des taxes. Ils ont tiré la taxe sur le vaccin et le Solidarity Fund pour le basculer sur la contribution du riz, de la farine et du gaz ménager. Rien que ça, c’est Rs 7,20, ce qui est énorme. Ils n’arrêtent pas de plumer les consommateurs. C’est enn dominer qui se fait à l’intérieur d’une loi. Ils jouent avec ça en leur faveur.»

 

Pour Jayen Chellum, la pression populaire doit continuer pour que les choses puissent changer. D’ailleurs, le défilé prévu par l’ACIM dans les rues de Port-Louis le 24 septembre vise à réclamer une baisse du prix des carburants. Le secrétaire général de l’association appelle ainsi à la mobilisation des Mauriciens. «Nous disons à la population de participer. Elle doit bouger pour se défendre elle-même. Les propriétaires de voitures, motocyclettes et autres véhicules doivent descendre dans la rue. Au niveau de l’ACIM, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir en exposant les problèmes, en faisant des recherches et en expliquant aux gens ce qui se passe. Si les Mauriciens ne bougent pas, nous ne pourrons pas continuer à défendre leurs intérêts.»

 

L’appel est donc lancé pour le 24 septembre.