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Ces jeunes engagés au cœur de la campagne électorale

Christopher Durhône, Javed Carmally, Kimberley Cloridor, Sébastien Diolle et Yaadav Damree nous racontent leur engagement dans la campagne électorale.

En ce moment, les différentes circonscriptions de l’île se déclinent sous différents tons. Et les réunions et autres congrès animent les villes et villages. À l’heure où la campagne électorale bat son plein en vue des élections générales 2024, des jeunes actifs au sein de différents partis nous parlent de leur engagement...

Instantanés de la campagne électorale... Les législatives 2024 ayant été annoncées pour le dimanche 10 novembre, les choses s’activent sur le terrain dans les différentes circonscriptions de l’île. Ainsi, les fanions et autres banderoles sont de sortie alors que le pays – au grand dam de plusieurs Mauriciens – se pare de plus en plus des couleurs des partis politiques. Impossible d’y échapper : un parfum d’élections générales flotte définitivement dans l'air ! Depuis que la machine électorale est en marche, ceux qui se sont lancés dans cette aventure s’activent pour être sûrs de pouvoir rallier le plus de monde possible à leur cause. Et parmi les habitués, ces «vieux routiers» qui sont à leur énième campagne électorale, il y a aussi du sang-neuf, ces jeunes qui sont au taquet pour faire leurs armes.

 

Congrès, réunions, porte-à-porte, les longues heures sur le terrain… Ils donnent de leur temps et de leur personne, portés par les idéologies de leur parti respectif et par leur envie d’œuvrer pour le pays. Qu’ils fassent partie des deux gros blocs qui s’affrontent dans cette joute électorale ou pas, c’est avec le même engagement et la même motivation que ces jeunes arpentent les différentes circonscriptions pour aller à la rencontre des électeurs. Au n° 19  (Stanley–Rose-Hill), les habitants ont bien souvent l’occasion de tomber sur Christopher Durhône, 32 ans, membre du parti En Avant Moris, qui fait partie de l’alliance Linion Reform et qui se présente comme une «troisième force» aux législatives du 10 novembre. «Une élection est le pouvoir ultime d’un citoyen qui lui permet de choisir celui ou celle qui pourra le représenter au mieux et de faire entendre sa voix», nous confie Christopher en nous parlant des enjeux de cet exercice important que le pays se prépare à vivre. Même si les jours passent vite et que sa présence sur le terrain s’est accentuée ces derniers jours, pour ses coéquipiers et lui, le travail a commencé depuis long-temps : «On ne doit pas oublier qu’une personne élue doit surtout travailler pour la population et connaître les divers problèmes de sa circonscription. Elle se doit de se rendre souvent dans sa circonscription et d’être  proche des citoyens, et non pas y aller une fois tous les cinq ans juste pour obtenir des votes. Cela fait plus de trois ans qu’on travaille sur le terrain avec les habitants, que ce soit avec les activités qu’on organise comme le Family Fun Run, le Foot Five, la campagne de stérilisation pour les animaux, la formation en leadership pour les femmes et les collectes de sang, ou encore la remise d’équipements à des sportifs, entre autres. On travaille depuis longtemps comparés aux députés invisibles des circonscriptions nos 19 et 20...», précise le jeune politicien.

 

«Chaque vote compte»

 

Et en ce moment, plus que jamais, il ne chôme pas pour véhiculer les valeurs de son parti et le programme mis en avant pour changer la vie des habitants de la région. «Une élection est une période très intense, rapide et excitante. Tout le monde veut vous rencontrer ; il a y des rendez-vous à droite et à gauche, sept jours sur sept. Les citoyens aiment le folklore», ajoute Christopher tout en précisant que la campagne électorale se déroule aussi sur les réseaux sociaux. «Ça compte pour 30 à 40 % dans la communication et le message passe un peu plus facilement. On aimerait pouvoir rencontrer tout le monde, mais c’est impossible. On fait du mieux possible.» D’un parti à l’autre, le même engouement de la part de ces jeunes qui livrent, aux côtés des plus expérimentés, la bataille pour convaincre. Javed Carmally, 34 ans, actif au sein du Muvman Liberater (ML) sous le leadership d’Ivan Collendavelloo et membre de l’Alliance Lepep, vit cette période électorale à fond. «Ces élections représentent bien plus qu’un simple exercice démocratique. C’est un droit civil essentiel que chaque Mauricien doit exercer. C’est à travers le vote que nous avons le pouvoir de choisir nos représentants et d’influencer les décisions sur des sujets importants. Ne pas voter, c’est laisser les autres décider pour nous. Chaque vote compte et peut faire la différence. Participer aux élections, c’est non seulement un devoir civique, mais aussi un moyen d’assurer un avenir meilleur pour notre pays. Exerçons ce droit pour contribuer activement à la construction d’une société plus juste et prospère. Les élections incarnent un moment décisif pour notre nation, un point de bascule où les choix faits aujourd’hui façonneront l’avenir pour les générations à venir», nous déclare le jeune homme. Au sein du parti dans lequel il évolue, chaque voix, dit-il, compte : «Pour moi, ces élections sont l’occasion de mettre en avant des idées, des valeurs et des projets qui répondent aux défis actuels, tels que le changement climatique, la justice sociale et l’économie numérique. C’est aussi un moment où la voix de chaque citoyen prend une importance particulière.»

 

Détermination et motivation rythment en ce moment ses journées. «Travailler sur cette campagne me donne un sentiment de responsabilité et de fierté, car je contribue à quelque chose de plus grand, en aidant en termes de communication mes amis du ML qui sont candidats et qui, je le crois fermement, sont capables de porter des réformes et des actions concrètes pour améliorer la vie des citoyens. Chaque aspect doit être minutieusement coordonné et c’est une période où l’agenda est extrêmement chargé, avec des deadlines serrés, mais où l’adrénaline et l’enthousiasme rendent le travail très stimulant», nous raconte Javed en nous précisant qu’il se nourrit de tout ce qu’il vit en ce moment. «Cette période électorale est à la fois une montagne russe émotionnelle et un défi quotidien. Il y a beaucoup d’intensité, car nous savons que chaque jour compte et que chaque action peut faire une différence. Personnellement, je me sens très investi dans ce processus, car je crois fermement en l’importance de la politique. C’est une période où les journées sont longues, souvent remplies de réunions, de tournages, de déplacements, et de coordination avec les équipes. Cependant, malgré la fatigue, il y a aussi une grande satisfaction. Voir les projets se concrétiser, sentir l’énergie lors des meetings ou même échanger directement avec les électeurs sont des expériences inestimables. Je vis cette période avec beaucoup de passion, en étant pleinement conscient de l’impact que cette campagne peut avoir sur l’avenir de notre pays. C’est aussi un moment d’apprentissage constant, car chaque élection a ses propres dynamiques et enseignements, et cela me motive à continuer de m’améliorer jour après jour.»

 

Ces derniers jours, les deux gros blocs dans la course de ces législatives sont passés à la vitesse supérieure. Ce n’est pas Kimberley Cloridor, membre du parti Nouveaux Démocrates (ND) au sein de l’Alliance du Changement, qui dira le contraire. À 29 ans, la jeune femme est une passionnée de politique. «Je suis issue d’une famille qui se sent concernée par la politique et en tant que jeune, je me suis dit qu’il fallait du changement, ce qu’on appelle the new blood. Les valeurs que véhicule le parti Nouveaux Démocrates me parlent beaucoup. Il est question de démocratie et de méritocratie. Et au sein du mouvement, je ressens vraiment cette envie de faire de la politique autrement. Il y a beaucoup de jeunes et, hormis la politique, il est aussi beaucoup question de social. Ça touche un peu à tout et c’est ce qui me plaît. La politique, c’est une arme pour contribuer à l’avancement du pays. En tant que jeune, j’aspire à un avenir meilleur pour mes enfants et à une stabilité dans le pays, en matière économique, par exemple. C’est pour cela que j’ai décidé de m’engager», nous confie Kimberley, très motivée. «Le rythme de la campagne est assez difficile vu que je travaille, mais j’essaie de m’organiser. J’essaie de jongler entre les deux. Dès que je termine mon boulot, je me retrouve au QG de ND pour aider. Durant le week-end, j’accompagne les candidats sur le terrain pour faire du porte-à-porte», précise le jeune femme, active au n° 15 (La Caverne–Phoenix). Les choses, dit-elle, se passent très bien sur le terrain : «On constate que les gens demandent du changement. Ils veulent voir de nouvelles têtes... Puis, on constate aussi que les réseaux sociaux jouent un grand rôle. Les jeunes ne sont pas vraiment intéressés par la bataille des oriflammes. Ils suivent ce qui se dit à travers les réseaux...» En observant et en apprenant les rouages d’une élection, Kimberley ne cache pas être tentée par la possibilité de passer à une autre étape. «Bien sûr qu’être candidate à une élection me tente. J’aurais bien voulu être une femme au Parlement ou une femme conseillère municipale et amener un changement et un regard neuf sur la femme. Les semaines à venir s’annoncent intenses, mais ça ne me fait pas peur. Le vote est une façon de contribuer à l’avancement de son pays et, moi, je dis que si on se permet de critiquer un gouvernement, on doit aussi se permettre d’aller voter et j’encourage les jeunes à aller voter», conclut la jeune femme, une habitante de Curepipe.

 

D’un bloc à l’autre, occuper les circonscriptions est plus que jamais de rigueur. Et l’Alliance Lepep ne lésine pas sur les moyens. Sébastien Diolle, 39 ans, actif au sein du Mouvement socialiste militant (MSM), en sait quelque chose. «Les élections représentent un moment-clé où je peux contribuer à façonner l’avenir de mon pays. C’est l’occasion de faire entendre la voix des jeunes et de promouvoir des idées qui nous concernent directement, comme l’éducation, l’emploi et l’environnement. C’est aussi un exercice de démocratie où chaque vote compte et où il est crucial de choisir les bonnes personnes pour diriger. Je soutiens le parti MSM de Pravind Jugnauth car je crois en sa vision pour une île Maurice moderne et prospère. Sous son leadership, nous avons vu des progrès dans les infrastructures, la gestion de la pandémie et des initiatives économiques. Je veux contribuer à ce mouvement de développement en l’aidant à être réélu pour les élections de 2024, car je suis convaincu que sa direction continuera à apporter des changements positifs pour tous les Mauriciens, y compris la jeunesse»,  nous dit Sébastien, qui arpente en ce moment la circonscription n° 13 (Rivière-des-Anguilles–Souillac). «J’habite dans le Nord et je fais campagne dans ma circonscription natale, la circonscription n° 13. L’organisation est cruciale. Donc, avec mon équipe, nous faisons du porte-à-porte. L’organisation est essentielle. Je fais partie d’une équipe de jeunes motivés. Nous travaillons ensemble pour organiser des réunions. C’est une période très intense, à la fois excitante et parfois stressante. Il y a beaucoup d’énergie et de passion. Cependant, je ressens une grande fierté de pouvoir m’impliquer activement dans un processus aussi crucial. Cela me donne l’espoir que ma génération pourra avoir un impact et contribuer à un avenir meilleur», souligne Sébastien qui mettra les bouchées doubles dans les jours à venir.

 

C’est aussi ce que compte faire Yaadav Damree, 27 ans, actif pour l’Alliance du Changement. Pour lui, les élections générales sont un événement très important dans la vie d’un pays. «Les élections générales sont un processus démocratique important dans lequel tous les électeurs ont la responsabilité de choisir leurs représentants au Parlement et ensuite, un gouvernement est formé. Il est donc primordial que tous les électeurs participent et ne s’abstiennent pas de voter simplement parce qu’ils n’aiment pas certains hommes politiques. Les électeurs doivent comprendre que même s’ils ne s’intéressent pas à la politique, tout ce qui se passe dans tous les secteurs est évidemment lié aux décisions politiques et a un impact sur notre vie quotidienne», nous confie le jeune avocat qui ne rate rien de l’actualité liée aux législatives. «Durant cette campagne électorale, il est important d’expliquer à la population la nécessité du bon fonctionnement de toutes les institutions du pays. Notre message pour convaincre les gens de voter pour le changement et la stabilité de notre démocratie sera adapté aux différentes tranches d’âge des électeurs. Plus encore, l’implication des jeunes est très importante pour développer de nouvelles idées et contribuer à l’avenir de ce pays. La tâche en tant que personne active en politique et œuvrant pour le changement n’est pas facile. Souvent, on doit faire face à la répression et à la crainte d’être victime de pressions politiques visant à nuire à sa vie personnelle. Plus encore, notre sécurité à soi est très importante lors d’une campagne électorale. Pour garantir une bonne campagne électorale, nous devons nous assurer que nous sommes disciplinés dans nos actions et respectueux envers nos adversaires», conclut Yaadav Damree qui est actuellement au four et au moulin à l’heure où la campagne électorale bat son plein...