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La ménopause : une étape psychologiquement complexe pour les femmes

Fakira Nabiilah est une méta-coach certifiée spécialisée en santé mentale. Elle aide ses clients à définir leurs objectifs en agissant comme un catalyseur  de changement.

C’est une étape inévitable dans la vie des personnes menstruées, mais elle n’est pas toujours simple à vivre, notamment sur le plan psychologique. C’est précisément pour sensibiliser le public et briser la stigmatisation entourant la ménopause que la Journée mondiale de la ménopause est observée chaque 18 octobre. Dans cette lutte contre les stéréotypes, Fakira Nabiilah, psychologue, méta-coach certifiée spécialisée en santé mentale de l’International Institute of Neuro-Semantics, nous aide à y voir plus clair. Zoom… 

Une étape à ne pas prendre à la légère. Lorsque les femmes atteignent la cinquantaine, elles passent par la phase de transition hormonale qu’est la ménopause. Celle-ci ne devrait pas être perçue comme une fin, mais plutôt comme une nouvelle phase de vie où le bien-être mental est tout aussi important que le bien-être physique. Car durant la ménopause, une multitude de déséquilibres hormonaux peuvent engendrer un large éventail de défis émotionnels et cognitifs. Selon la psychologue Fakira Nabiilah, les femmes qui traversent cette phase peuvent ressentir une anxiété accrue, du stress, voire de la dépression. Elles peuvent également être confrontées à des émotions intensifiées comme la colère et l’irritabilité, ainsi qu’à des difficultés cognitives telles que des trous de mémoire, une perte d’estime et de confiance en soi, une humeur constamment basse, un sentiment de vide et des problèmes de concentration, souvent appelés «brouillard cérébral».

 

Voyons les causes qui poussent les femmes à se sentir mal psychologiquement après la ménopause. Eh bien, en plus des changements neurobiologiques, les femmes subissent une multitude de modifications physiques et psychologiques qui affectent profondément leur santé globale. «Selon un article de journal récent, il a été observé qu’un nombre élevé de femmes prennent en moyenne 5 à 10 livres après la ménopause, ce qui est directement lié à une diminution de la confiance en soi et du bien-être général», souligne Fakira Nabiilah. Ensuite, une méta-analyse complète a révélé qu’une grande proportion de femmes rapportent une fatigue persistante et inexpliquée après cette période. Ainsi, ces changements, qu’ils soient physiques ou psychologiques, contribuent collectivement à un déclin de leur santé mentale.

 

Les fluctuations hormonales, notamment celles qui surviennent durant la ménopause, sont très importantes dans l’état émotionnel des femmes. La psychologue Fakira Nabiilah met en lumière l’impact de l’œstrogène, une hormone importante présente dans le corps féminin. D’ailleurs, elle explique que l’œstrogène, joue un rôle essentiel dans la régulation du stress. En effet, cette hormone impacte la libération de neurotransmetteurs tels que l’épinéphrine et la norépinéphrine, tous deux liés à la gestion du stress. Cependant, au cours de la transition ménopausique, les changements hormonaux deviennent plus marqués et peuvent perturber l’équilibre de ces neurotransmetteurs, ainsi que celui de la sérotonine, un autre régulateur important de l’humeur.  Ce déséquilibre hormonal crée un terrain propice à des troubles émotionnels. Selon Nabiilah, cela explique pourquoi de nombreuses femmes traversent cette période en se sentant plus vulnérables à l’anxiété, aux sautes d’humeur, voire à la dépression.

 

Toutefois, il est tout à fait possible de gérer le stress et l’anxiété liés à la ménopause. Mais comment s’y prendre ? Eh bien, la première étape est la sensibilisation. De nombreuses femmes ne sont pas conscientes des changements que subit leur corps pendant cette période. C’est pourquoi, lorsqu’elles atteignent la ménopause, elles peuvent se sentir impuissantes, d’autant plus face aux préjugés. Il est important de rappeler qu’atteindre la ménopause n’est en aucun cas un tabou. Ainsi, s’informer sur ces transformations est essentiel pour mieux s’y préparer et mieux comprendre ce que le corps traverse.

 

Des thérapies existent

 

Deuxièmement, bien que beaucoup de femmes éprouvent une certaine gêne à aborder le sujet, il est au contraire essentiel d’avoir des discussions ouvertes avec des professionnels de la santé, tels que des médecins, psychologues ou autres praticiens, pour parler des changements physiques et psychologiques que vous vivez. En outre, Fakira Nabiilah recommande vivement aux femmes en phase de ménopause de pratiquer des exercices de pleine conscience ou de méditation. «Cela contribuera à réduire les hormones de stress et, par conséquent, à mieux réguler l’anxiété et le stress», explique-t-elle.

 

En parlant de méditation, savez-vous que les thérapies peuvent être tout aussi efficaces pour mieux vivre cette transition ? La psychologue Fakira Nabiilah souligne l’importance d’un accompagnement structuré. «J’encourage la mise en place de séances psychoéducatives pour permettre aux femmes de mieux comprendre les changements physiologiques qui se produisent dans leur corps, ainsi que les transformations psychologiques qui affectent leur esprit.» En effet, ces séances permettent non seulement de sensibiliser, mais aussi de normaliser les défis auxquels les femmes font face durant la ménopause, les aidant à ne pas se sentir isolées ou incomprises. De plus, Fakira Nabiilah est convaincue que des séances de counseling ou de méta-coaching peuvent constituer des outils précieux. «Ces approches offrent aux femmes la possibilité d’explorer leurs schémas de pensée, souvent sources de stress, et de développer des ressources internes pour gérer efficacement ces changements.» Ainsi, en explorant leurs pensées, émotions et comportements, elles peuvent mieux répondre aux défis posés par cette phase de la vie et y faire face avec plus de confiance en elles.

 

Cette période entraîne des changements physiques et psychologiques inévitables. Toutefois, être bien informée sur ces transformations permet aux femmes de mieux les appréhender. Lorsqu’elles possèdent cette connaissance, elles se sentent davantage capables d’en parler ouvertement, que ce soit avec des professionnels de santé ou entre elles. Cela les encourage à partager leurs expériences sans ressentir de honte ni de gêne, ce qui contribue à briser le silence qui entoure souvent la ménopause. C’est pourquoi il est important d’éviter les préjugés, mesdames, car la ménopause est tout à fait normale. Accepter cette transition naturelle dans le corps d’une femme renforce non seulement un profond sentiment d’autonomisation, mais aussi de solidarité entre femmes. En effet, reconnaître que cette phase est une étape normale et inévitable de la vie permet de déstigmatiser ce sujet souvent tabou. Trouvez un environnement où la discussion est encouragées et valorisée, vous verrez que vous n’êtes pas seule. Ensemble, brisons les préjugés autour de la ménopause.