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Les travailleurs étrangers en question

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Faisal Ally Beegun : «Ces travailleurs venus d’ailleurs sont un mal nécessaire»

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Jane Ragoo «Les Mauriciens
ne trouvent plus leur place»

Ils seraient trop nombreux. C’est du moins ce que pense la Confederation Sekter Prive qui a animé une conférence de presse sur la présence des travailleurs étrangers à Maurice, le jeudi 20 février. Jane Ragoo, présidente de ce syndicat, et Faisal Ally Beegun, président de la Textile Manufacturing and Allied Workers Union, donnent leur avis sur la question.

Trop de travailleurs étrangers à Maurice ? Votre opinion…

Faisal Ally Beegun : Il y a 15 ans, alors que j’étais machiniste dans la zone franche, il y avait déjà la perception que les travailleurs étrangers venaient «koquin nu bousse manze». Aujourd’hui, dans ce secteur, ces travailleurs venus d’ailleurs sont un mal nécessaire. Après les licenciements en masse, les grèves et manifestations pour obtenir une compensation, les Mauriciens ne font plus confiance au secteur textile. Ils ne veulent plus y travailler. Du moins, plus dans les postes qui sont au bas de l’échelle. Néanmoins, dans d’autres secteurs, c’est vrai que les travailleurs étrangers sont préférés aux travailleurs locaux. Ce qui interpelle à cause du nombre de maçons dans l’île et de personnes qui cherchent un emploi.

Jane Ragoo : Nous ne sommes pas contre le fait que des travailleurs étrangers viennent à Maurice pour accomplir certaines tâches que les locaux ne peuvent faire. Néanmoins, ce n’est pas toujours le cas. Surtout actuellement dans le secteur de la construction où les «contracteurs» étrangers viennent avec leurs matériaux et leurs employés. Ils emploient quelques Mauriciens qui se retrouvent en situation de minorité et qui sont exploités. Pour les low-skilled jobs, nous voyons que les Mauriciens ne trouvent plus leur place. Les travailleurs locaux ont perdu confiance en ce secteur et rien n’est fait pour changer cette situation. La politique des bas salaires perdure. Et les travailleurs étrangers, eux, obtiennent de la nourriture et un logement. Ce qui n’est pas le cas des Mauriciens.

Faudrait-il un meilleur contrôle pour la venue des travailleurs étrangers ?

Faisal Ally Beegun : C’est une situation incontrôlable ! On se demande ce que font certaines personnes pour obtenir des permis. Selon la loi, dans une entreprise locale, les Mauriciens doivent constituer la majorité des employés. Mais est-ce vraiment le cas ? Les autorités doivent mettre de l’ordre dans tout cela.

Jane Ragoo : Absolument. Et nous nous demandons à qui profite cette situation autour de la venue des travailleurs étrangers ? Ce n’est pas normal que des travailleurs étrangers prennent la place de nos jeunes diplômés. Il y a de la corruption et de l’argent qui passent sous la table.

Que pensez-vous des conditions de vie des travailleurs étrangers ?

Faisal Ally Beegun : Nous dénonçons régulièrement les abus. Les dortoirs sont souvent inhabitables. Il reste beaucoup de choses à faire. Le problème c’est que les autorités n’agissent que quand nous montons au créneau. D’ailleurs, au ministère du Travail, il n’y a que quatre inspecteurs responsables des inspections de ces lieux de vie.

Jane Ragoo : Pour les travailleurs étrangers qui sont au bas de l’échelle, les conditions de vie sont souvent déplorables. Mais ceux qui ont des high-profile jobs sont très bien accueillis. Pourquoi sont-ils employés alors que les Mauriciens ont les compétences pour occuper ces postes ?

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