Subiraj Sok Appadu : «C’est pour le bien-être des Mauriciens»
Chandan Jankee : «C’est un congé qui a été mal calculé»
L’alerte cyclonique de niveau trois a paralysé, jeudi dernier, l’économie mauricienne. Ce jour de congé forcé représenterait un manque à gagner de Rs 1 milliard. Fallait-il maintenir l’alerte 3 ? Subiraj Sok Appadu, ancien directeur de la météo, et Chandan Jankee, économiste, nous donnent leur avis sur le sujet.
Que pensez-vous du congé forcé de jeudi dernier, dû à la présence d’Edilson dans nos parages ?
Subiraj Sok Appadu : Si la station météorologique a jugé bon de maintenir un avis de classe 3 sur le pays jeudi dernier, c’est pour le bien-être des Mauriciens. Je ne suis plus à la météo, je ne sais pas ce qui a été pris en compte concernant cette décision. Toutefois, mon expérience dans le domaine me fait dire que c’est facile de critiquer sans savoir de quoi il en retourne. Un cyclone, c’est quelque chose qu’il faut prendre au sérieux.
Chandan Jankee : Pour moi, c’est un congé qui a été mal calculé. Sur ce coup là, je pense que la météo a fait preuve de over precaution. En comparaison aux précédents cyclones, on peut facilement déduire que ce n’était pas nécessaire de passer en classe 3. Le résultat, c’est que cela coûte beaucoup au pays en termes de manque à gagner. Il y a de quoi se poser des questions sur la façon de travailler de la météo.
Que pensez-vous de l’actuel système d’alerte ?
Subiraj Sok Appadu : Le système d’alerte est important pour informer le public. Et la formule de classe est en vigueur depuis plusieurs années. Je suis d’avis qu’il faudrait revoir le système et y inclure d’autres moyens de faire passer les informations de façon claire, afin que le public comprenne ce qui se passe à différents stades d’alerte.
Chandan Jankee : Tout change et les choses évoluent à une vitesse incroyable. Et quand on sait que le même système d’alerte est en vigueur depuis des années, il y a de quoi se poser des questions. Il est peut-être temps de définir d’autres critères pour justifier les alertes.
Que préconisez-vous pour améliorer la façon de faire ?
Subiraj Sok Appadu : Il faudrait que tout le monde, les professionnels de ce domaine et les acteurs du secteur privé, se mette autour d’une même table pour définir une nouvelle façon de faire.
Chandan Jankee : Il faudrait miser sur la technologie. Ce qui, selon moi, pourra éviter le genre de scénario de jeudi dernier.