Dorine Chukowry «Les municipalités ne sont pas fautives»
Raj Appadu «La communauté des commerçants du pays est totalement révoltée»
Des commerçants se disent révoltés par la récente hausse de leur permis d’opération et ils envisagent une action en cour. Dorine Chukowry, lord-maire de Port-Louis, et Raj Appadu, porte-parole du Front commun des commerçants, nous donnent leur avis sur le sujet.
Des commerçants se disent contre l’augmentation du Trade Fee. Qu’en pensez-vous ?
Dorine Chukowry : C’est une réaction normale d’être contre les hausses. Je ne voulais pas non plus augmenter le Trade Fee, mais nous n’avons pas eu le choix. Je tiens à préciser que cette augmentation arrive après sept ans. Depuis 2006, ce fee n’avait pas été augmenté.
Raj Appadu : Ce Trade Fee est le permis d’opération que tous les commerces payent aux municipalités et aux District Councils. La communauté des commerçants du pays est totalement révoltée et contre l’augmentation de cette redevance qui annonce la fin des petits commerces à Maurice.
Selon les propriétaires des commerces, il y aurait un manque de volonté de la part du gouvernement de les aider…
Dorine Chukowry : À travers la décision d’augmenter ce Trade Fee, le gouvernement a voulu harmoniser cette redevance, que ce soit pour les municipalités ou pour les conseils de districts. Ces frais représentent une source de revenus pour les municipalités et autres conseils de districts.
Raj Appadu : Depuis plusieurs années, les commerçants du pays n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme : les commerces sont à genoux. La faute aux marchands de rue qui leur font de la concurrence déloyale. Ils se trouvent dans des lieux stratégiques, comme les gares, et empêchent les propriétaires de commerce de rentrer dans leurs chiffres. On a ainsi l’impression que les autorités ferment les yeux sur ces agissements et l’augmentation du Trade Fee ne vient pas arranger les choses. De leur côté, les marchands de rue ne payent pas de permis d’opération.
Comment arriver à un consensus sur le sujet ?
Dorine Chukowry : Je tiens à dire aux commerçants que les municipalités ne sont pas fautives. On se devait de respecter la décision des autorités.
Raj Appadu : Les commerçants de l’île et la Shop Owners Association se sont associés pour contester cette décision. Nous faisons un appel au Premier ministre pour qu’il nous écoute. Nous sommes également en pourparlers avec nos hommes de loi car nous pensons également entrer une action en cour.