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2023 ou la mise sous tutelle de nos institutions !

Quelle image nous renvoie le pays en cette fin 2023 ? On retiendra surtout celle d’un gouvernement qui aura été jusqu’au bout pour exercer sa mainmise sur une grande majorité de nos institutions ! Le vote du dangereux Financial Crimes Commission Act en cette dernière semaine de décembre donne non seulement un certificat d’incompétence à l’ICAC, mais illustre le voeu d’une équipe majoritaire qui a toujours voulu contourner le bureau du DPP, l’un des rares corps indépendants à lui faire de la résistance !

 

D’ailleurs, l’année 2023 restera dans les annales pour les nombreux bras-de-fer entre le commissaire de police et le DPP suite à la nomination de Rashid Ahmine fin 2022 ! Doit-on rappeler le début des hostilités quand le commissaire de police traita la décision du DPP d’«evil precedent» parce que celui-ci ne s’était pas opposé à la libération de Bruneau Laurette ?
Qui ne se souvient pas de l’autre clash qui avait suivi avec en toile de fond la libération d’Akil Bissessur ? S’il n’y a jamais eu de répit entre ces deux postes constitutionnels, c’est parce que le commissaire a visiblement tout le soutien du Premier ministre, qui, d’ailleurs, lors d’une des dernières séances de cette fin 2023, s’en est personnellement pris au bureau du DPP dans le sillage de l’affaire Juman, suite à une question (plantée) d’accès dans le port.

 

Ces nombreux épisodes auxquels les Mauriciens ont été forcés d’assister tout au long de l’année interpellent parce qu’ils illustrent une indécence et une arrogance de pouvoiristes faisant fi du respect de la séparation du pouvoir ! Résultat : le pays devient progressivement méconnaissable aux mains d’un gouvernement qui ne veut ni plus ni moins qu’incarner le pouvoir absolu.

 

Ce fonctionnement d’une équipe qui se croit tout permis est possible parce qu’il y a autour du Premier ministre une armée de béni-oui-oui, qualifiée désormais de chatwas, qui, sans aucun respect pour leur fonction, sont là uniquement pour protéger leur chef !

 

L’exemple le plus flagrant durant cette année reste celui du Speaker qui a transformé l’Assemblée nationale en cirque et dont la réputation de bouffon du roi ne dérange pas tant qu’il peut expulser des têtes opposantes, couper la parole aux élus non oranges, tout en se faisant bouclier autour du Premier ministre. Mais il n’y a pas eu que le leader du MSM qui s’est fait maître du pouvoir absolu. Ses ministres ont été, tout au long de 2023, de bons élèves marchant dans les pas de leur chef. L’un d’eux, l’Attorney General, a été sous le feu des projecteurs pendant une bonne partie de l’année suite à des allégations de pots-de-vin.

 

Alors que 2023 tire à sa fin, les Mauriciens attendent toujours une réponse claire du ministre Gobin. Même si celui-ci n’aura pas à faire face à «une private prosecution», le public, lui, se demande pour quelles raisons un élu de la République, payé de fonds publics et qui fait face à de graves allégations, ne juge pas utile d’éclairer la population. Depuis l'éclatement de cette affaire, la question qui est d’intérêt général paraît simple : est-il vrai que Maneesh Gobin a participé à une soirée privée, semble-t-il bien arrosée, dans un ranch qui était au centre des négociations d’un renouvellement de bail par son ministère ? Des mois de polémiques plus tard, les citoyens attendent toujours une réponse du ministre !

 

Celui-ci, depuis sa houleuse conférence qu’il avait quittée abruptement car ne pouvant pas donner des réponses sur l’affaire Franklin, opte désormais pour la politique de l’esquive. Une tactique pratiquée pendant longtemps par son collègue Yogida Sawmynaden, qui se souviendra également de 2023 ! C’est au courant de cette année que le DPP l’a inculpé formellement dans l’affaire d’emploi fictif de la veuve de Kistnen, après plus de trois ans de polémique autour d’un assassinat toujours non résolu !

 

2023 ? Un recul sur le plan de la démocratie, une continuation de la mainmise de nos institutions et une avancée vers le pouvoir absolu du gouvernement MSM !