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Il faut sauver le gouvernement des questions embarrassantes !

La transparence est, elle aussi, à géométrie variable ! D’un côté, le gouvernement propose un projet de loi sur le financement des partis politiques avec pour objectif l’obligation de déclarer ses comptes tout en situant cette démarche dans le combat contre la corruption ! De l’autre, ce même gouvernement refuse, à travers le Speaker, de répondre à la PNQ du leader de l’opposition autour d’un homme d’affaires considéré comme étant proche du gouvernement.

 

Même si la question a été, semble-t-il mal formulée aux yeux du Speaker (bouclier du Premier ministre à qui fut adressée la question), la perception de l’opinion publique est qu’encore une fois, le MSM refuse de rendre des comptes sur une question d’intérêt national impliquant l’utilisation de l’argent des contribuables ! Tant que le Speaker fera barrage et réduira au silence les voix de l’opposition parlementaire, cette attitude augmentera les doutes dans la tête des citoyens qui se demandent si les fonds publics profitent au copinage politique !

 

Du coup, c’est le Speaker et le gouvernement qui, en déclarant cette question inadmissible (à 13 heures, alors qu’elle fut envoyée dès 9 heures), mettent les interrogations de Boolell sous le feu des projecteurs ! Que voulait savoir le leader de l’opposition ? La question était axée sur les terrains (contrôlés par l’État ou ses organismes) qui ont été vendus ou loués à Avinash Gopee, les loyers que ses sociétés et lui-même ont obtenus ainsi que les contrats dépassant Rs 80 millions. 

 

Le refus d’éclairer l’opinion publique n’aura pas empêché l’opposition, au travers d’une conférence de presse, de s’interroger sur les liens qu’entretiendrait Gopee avec le pouvoir en mettant en exergue plusieurs bâtiments que l’État louerait à l’homme d'affaires. «Il faut se demander si Gopee n’est pas un prête-nom», dixit le Rouge Assirvaden tandis que Boolell estime que ce proche du pouvoir récoltera plus de Rs 1 milliard sur 10 ans ! Des accusations suffisamment sérieuses auxquelles le gouvernement aurait dû répondre sauf s’il veut entretenir – comme dans diverses autres affaires restées en suspens au Parlement, à l’exemple de la question sur la présence du ministre Gobin dans l’histoire de la stag party – des suspicions chez les citoyens !

 

Cela dit, le refus d’admettre cette question n’est pas un acte isolé. Il se situe dans le cadre d’une série de décisions prises unilatéralement par Phokeer (agissant sous les ordres d’un gouvernement dictatorial à quelques mois des législatives ?) qui expulse désormais non seulement les députés mais également leurs questions ! Une autre étape surréaliste et inacceptable vient d’être franchie par le Speaker qui interdit désormais de poser des questions ayant trait aux mairies et conseils de district ! En clair, le ministre des Collectivités locales n’est plus redevable au Parlement alors que les mairies et districts councils bénéficient de l’argent public !

 

Au fond, toutes ces attitudes ne rendent pas service au gouvernement et illustrent l’embarras des membres de la majorité face aux interrogations de l’opposition ! La question de la députée Joanna Bérenger au ministre Seeruttun est un autre exemple de la perception de gaspillage de l’argent public ! L’élue mauve de la circonscription no 16 voulait savoir pour quelle raison la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW) a dit non aux services gratuits du World Veterinary Service (WVS) dans le cadre d’une campagne de stérilisation massive. La MSAW a ainsi opté pour un appel d’offres et a même refusé une deuxième fois l’offre de WVS qui avait répondu à l’appel d’offres en réitérant la gratuité de ses services. Si le ministre affirme que les services de WVS ont été refusés en l’absence de preuve de l’expérience de cette équipe, Joanna Bérenger est revenue à la charge lors d’une vidéo sur les réseaux sociaux en démontrant le contraire, documents à l’appui.

 

Entre-temps, la question reste posée : pourquoi a-t-on refusé la stérilisation gratuite d’un organisme qui pouvait viser jusqu’à 80 000 chiens errants par an alors que la MSAW (selon les propos du ministre) a stérilisé 1 169 chiens errants sur 18 mois ? Est-ce parce que, comme l’allègue Joanna Bérenger, la MSAW avait demandé, dans la même période, un budget de Rs 30 millions ? Toute cette opacité de la majorité fait sourire devant sa proposition d’une loi censée réguler le financement des partis politiques. La transparence est, elle aussi, à géométrie variable !