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Par Yvonne Stephen
26 juillet 2025 20:24
Union, baby shower et fête de naissance au sommet… À Moka, ce 23 juillet, c’était une immense party, un parterre de personnalités (très politique !) et une ambiance assurément festive. C’était le moment de célébrer la fusion entre ENL et Rogers et d’accueillir le groupe ER, fruit de ce rapprochement effectif depuis le 1er juillet. Est-il cute ? On ne le sait pas encore ! Sur les réseaux et ailleurs, nombreux.ses sont ceux.celles qui ont tiqué face à ce mariage d’affaires entre ces deux géants du secteur privé. Néanmoins, le rapprochement ne date pas d’hier. ENL est l’actionnaire majoritaire de Rogers depuis 2012. Et la création du groupe vient officialiser une longue cohabitation.
Gilbert Espitalier-Noël, Group CEO a parlé de ce qui avait motivé cette fusion qui intervient dans un contexte économique mondial incertain, lors de la cérémonie organisée à Vivéa Business Park : «Avec cette restructuration, nous capitalisons sur nos forces combinées. Nous ne sommes pas pour autant un groupe plus gros qu’avant. Il ne s’agissait pas en effet de grandir plus, mais de grandir mieux. Nous avons bâti une organisation plus agile, plus efficace, dans sa prise de décision et dans la gestion de ses opérations, tout en conservant la solidité financière nécessaire pour porter nos ambitions.»
Le nom du nouveau groupe est une contraction – vous l’auriez deviné ! – des deux marques fondatrices. Si vous voulez en savoir plus sur le nouveau-né, faites un tour sur son site web : https://www.ergroup.mu. 7 400 collaborateurs dans 13 territoires, des intérêts dans l’immobilier, l’hôtellerie, le transport aérien et même l’énergie, entre autres, l’ER Group pèse lourd dans le paysage économique mauricien. Désormais, l’ambition, à la fois locale et tournée vers l’international, est renouvelée avec l’ambition de concilier tradition et modernité, peut-on lire dans le communiqué de presse. Une dynamique qui, selon le Premier ministre, illustre la capacité des entreprises mauriciennes à se réinventer face aux défis économiques mondiaux.
Navin Ramgoolam a aussi pris la parole lors de cet événement. Dans son discours, il a abordé une question géopolitique majeure : l’imposition de nouveaux tarifs douaniers par les États-Unis. Selon lui, ces mesures ont des répercussions sur de nombreux pays, contraints de revoir leurs priorités stratégiques. Maurice, a-t-il affirmé, doit s’adapter à cette nouvelle réalité économique. Il a révélé avoir reçu une lettre du président Donald Trump. Des négociations sont déjà engagées entre les deux pays. Le chef du gouvernement a insisté sur l’importance d’anticiper ces changements et d’aligner les politiques nationales sur les nouvelles dynamiques internationales.
L’ER Group a, désormais, une incroyable marge de manœuvre dans le développement de ses activités. Certains observateurs craignent que cette concentration de pouvoir économique favorise une gentrification rapide des zones côtières ou un alignement trop étroit entre politiques publiques et intérêts privés. Mais ce sera l’after-party des analyses plus poussées…
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