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5 juillet 2025 16:26
Un autre grand rendez-vous donné par des syndicats. C’était l’effervescence ce samedi 5 juillet à Rose-Hill, avec toute une mobilisation du front commun des syndicats qui a commencé à Arab Town pour se terminer au Plaza, où plusieurs personnes ont pris la parole pour dire non à la pension universelle à 65 ans, mesure très controversée depuis qu’elle a été annoncée par Navin Ramgoolam dans le dernier Budget. Une nouvelle mobilisation qui fait suite aux deux marches, à Port-Louis et à Rose-Hill, le 21 juin dernier, pour protester contre la même mesure. Aussi au programme, une pétition qui a été circulée à tous ceux présents lors de l’événement, aussi bien les manifestants que les membres du public.
La colère n’a visiblement pas diminué après l’annonce, par le Premier ministre ce vendredi, d’un Income Support de Rs 10 000 pour les personnes seules qui auront 60 ans bientôt et touchent moins de Rs 10 000 et pour celles vivant en couple à condition que le revenu commun de celui-ci ne dépasse pas Rs 20 000. Plusieurs de ceux qui ont pris la parole ont aussi évoqué le fait que cette mesure sur la pension universelle n’était pas dans le manifeste électoral de l’Alliance du Changement, d’où le sentiment de «trahison» aujourd’hui.
Parmi les nombreux orateurs qui ont pris la parole, Atma Shanto a rappelé la lutte des travailleurs au fil des années, évoquant Anjalay Coopen et plusieurs autres. Jane Ragoo a, pour sa part, assené : «Dès que nous commençons à faire des manifestations, on change les chiffres. Rs 10 000, c’est quoi ? Nous ne demandons pas la charité, nous voulons juste nos Rs 15 000 à l’âge de 60 ans (…) Toute réforme doit commencer par le haut, à commencer par le salaire des députés et ministres. Où est la démocratie dans ce pays ? Nous ne pouvons pas nous asseoir et discuter ?»
Reeaz Chutoo a, lui, mis l’accent sur l’unité de la population : «Merci Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Ashok Subron, c’est aujourd’hui grâce à vous que le pays est uni dans sa diversité, avec sur les mêmes plateaux, des syndicats et des militants engagés. Aujourd’hui, nous allons réécrire l’histoire (...) La pension de vieillesse, c’est une forme de réparation, ils n’ont pas le droit d’y toucher (…) Ressaisissez-vous, sinon koutpie zot pou gagne. Ne sous-estimez pas le peuple mauricien. Personne ne nous empêchera d’avoir une voix.» Il a aussi soutenu qu’Ashok Subron est maintenant un «pariah».
Pour Hannif Peerun, «c’est une humiliation que d’aller à la MRA pour aller réclamer Rs 10 000.» «Qu’il garde ses Rs 10 000 (…) c’est une trahison (…) Ce sont des jouisseurs qui pe fer dominer ek bane pensioner. Non au ciblage !» a-t-il ajouté. Ashvin Gudday a, lui, évoqué «un crime comme l’État providence, contre un droit acquis depuis 1958, venant de la période post-esclavage». Alors que Prakash Baluckram a souligné : «Pansion nou drwa ek li pou res nou drwa ziska 60 an.»
De son côté, Deepak Benydin a parlé de Parlement populaire et a salué les «femmes qui ont pris les devants lors des mobilisations. Nous sommes devant l’Histoire, la classe syndicale et les mouvements sociaux sont les derniers remparts contre la dictature (…) Nous ferons passer le message partout : travailleurs et citoyens ne sont pas d’accord ! (…) Si nous descendons dans la rue, il leur faudra peut-être quitter le Parlement». Et finalement Radhakrishna Sadien a mis l’accent sur le manque de consultation autour de cette décision : «Dans le manifeste du gouvernement, il a été mentionné qu’il y aura la “démocratie participative”, et le nouveau président a aussi parlé d’un dialogue. On a aussi fait des assises comme pour l’éducation. Or, pourquoi pas d’assises pour une décision pareille ? Nous voulons un débat dépassionné, et nous ne sommes pas d’accord avec le ciblage.»
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