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Municipales 2025

Pourquoi j'irai voter... ou pas

Ça y est ! C’est le grand jour ! Après 10 ans, les citadins sont appelés aux urnes aujourd’hui pour choisir leurs conseillers municipaux. Nos interlocuteurs, des habitants des cinq villes, nous disent pourquoi il est important pour eux d’aller voter aujourd’hui… ou pas.

Rishi Nursimulu, Quatre-Bornes : «Nous avons besoin de dirigeants capables de construire sans démolir l’âme de notre ville»

«Cela fait dix ans que les habitants de Quatre-Bornes n'ont pas été appelés aux urnes pour les municipales. Dix ans, c’est long !  Pendant ce temps, beaucoup de choses ont changé dans la ville, nos besoins aussi. Trop souvent, les élections municipales sont perçues comme secondaires, mais en réalité, ce sont celles qui touchent directement notre quotidien : les routes, les espaces publics, les déchets, la sécurité, les projets communautaires… Tout cela dépend de l’engagement de notre municipalité. En tant que responsable de plusieurs établissements scolaires à Quatre-Bornes, parmi d’autres villes, je mesure chaque jour combien l’infrastructure municipale joue un rôle crucial dans la qualité de vie de nos enfants. Récemment, on m’a même laissé entendre que l’école de nos enfants à Trianon pourrait être sacrifiée pour faire place à un projet routier ! Une idée profondément troublante. Nos enfants méritent mieux. Ce genre de décision, prise sans concertation ni sens des priorités, nous rappelle pourquoi il est crucial d’élire des représentants qui ont à cœur l’intérêt des familles et de la ville, et non pas simplement des projets bétonnés à tout prix. Nous avons besoin de dirigeants capables de construire sans démolir l’âme de notre ville. C’est pourquoi il est essentiel d’aller voter en ce dimanche.» 

Veedushi Bissessur, Quatre-Bornes : «Je me demande si ces gens élus feront vraiment bouger les choses pour nous ?»

 «Tout bien réfléchi, je ne vais pas aller voter. J'ai entendu dire que quelques candidats de l'Alliance du Changement ont fait du porte-à-porte, mais c'était en jour de semaine alors que moi je travaille. Donc, je ne les ai jamais vus, et de ce que j'ai entendu, ils n'ont jamais fait quoi que ce soit dans le quartier. Le fait intéressant, c'est que pour les élections municipales précédentes, mon quartier se trouvait dans le n°14. Ce n'est que depuis l'année dernière qu'on se trouve dans le n° 18 (Belle-Rose–Quatre-Bornes). Pour vous dire, il ne se passe rien dans mon quartier. Alors même si je suis bel et bien consciente de mon devoir civique, quelque part je me demande : est-ce que ces gens élus feront vraiment bouger les choses pour nous ?»

Nallavanee Renghen, Beau-Bassin : «Donner la chance aux nouvelles têtes»

«Même si je travaille, je vais trouver le temps pour aller voter. Voter pour le changement, pas celui qu’on nous a servi, il y a quelques mois. Je sais qu’il faut donner du temps, mais il y a toujours plus à payer, c’est toujours plus cher et on est toujours frustrés ! Il faut donner aux nouvelles têtes la chance de prouver qu’elles peuvent faire la différence. Car notre ville a besoin de changement ; problèmes de sécurité, de luminosité, de propreté. Il n’y a pas assez de parkings. Pas d’aménagement urbain ; l’eau s’accumule quand il pleut beaucoup. Quand un jeune, comme moi, veut lancer son petit business, c’est une vraie galère (je l’ai vécue). Il faudrait que la municipalité se modernise, s’équipe afin d’aider et d’encadrer les entrepreneurs mais aussi pour que les différents services (CWA, RDA, WWA, entre autres) soient plus accessibles aux citadins.»

Ameerah Mohamed Cassim, Port-Louis : «Ma voix pour le changement»

«Personnellement, je compte exercer mon droit civique en allant voter, car ma ville a urgemment besoin de réels changements. L’ancien régime a complètement délaissé notre ville au cours des dix dernières années. Aujourd’hui, nous faisons face à un manque criant de loisirs pour aider les jeunes à s’éloigner du fléau des drogues dures. Nos infrastructures sont dans un état déplorable, et il n’existe presque plus de compétitions de football pour encourager le sport et la discipline chez les jeunes. Nous attendons également des améliorations concrètes du côté du food-court de Plaine-Verte, ainsi qu’une meilleure organisation de foires pour soutenir les entrepreneurs locaux, et ce, de manière plus régulière.»

Sweety Fallee, Ward 2, Curepipe  : «Voter, un droit civique» 

«À chaque élection, je me fais un devoir d’aller voter car c’est notre droit civique. D’autre part, c’est important de voter et de choisir nos représentants pour avoir des développements et des services additionnels dans la ville. J’encourage les citadins à en faire de même pour le futur de la Ville-Lumière.»   Ruqayyah Jokhoo, Ward 3, Curepipe : «Une nouvelle vision»

«En effet, je compte aller voter, car Curepipe est ma ville et je pense que les candidats souhaitent améliorer l’état de notre celle-ci en apportant une nouvelle vision. Et pour ce faire, ils ont besoin de notre vote. Comme cette année, c’est l’ère du renouvellement et qu’il y a de nouveaux visages et des jeunes candidats, pourquoi pas leur donner l’opportunité de mettre en oeuvre leurs idéologies et leur vision pour La Ville-Lumière ? De plus, en prenant en considération leurs programmes éléctoraux, je constate que leurs priorités et leurs objectifs, avec le soutien des habitants, peuvent amener un nouveau souffle pour la ville de Curepipe qui en a bien besoin.»

Dharshini Seesurrun, Vacoas-Phoenix : «Changer le système»

«Je prends toujours très au sérieux l’exercice du vote, mais cette fois, et c’est la première fois, je n’irai pas voter. La première raison, c’est que je n’ai pas adhéré au discours des candidats de mon ward, dont les arguments n’ont pas su me convaincre. Deuxièmement, je ne suis pas favorable à la tenue des élections municipales, car je considère que c’est un gaspillage de fonds publics. Lorsque je vois comment ces élections sont organisées et le rôle des conseillers municipaux, je me pose vraiment des questions. Ils dépendent entièrement du local government et du budget qui leur est attribué. Est-ce vraiment nécessaire de gaspiller autant d’argent pour ces élections, alors qu’ils auront absolument besoin des fonds du gouvernement pour mener à bien des projets de développement dans les villes ? Pour moi, les questions d’éthique, d’appartenance et de liberté sont remises en cause. À mon avis, il faudrait repenser le système. Est pourquoi pas le remplacer par un vote nominatif afin d’être plus efficient ?»

Pamela Congo, Vacoas-Phoenix : «Nous avons besoin de personnes à l’écoute»

«La dernière fois, nous avons voté pour le changement, et cette fois, nous allons voter à nouveau pour un deuxième changement. Je vais donner une deuxième chance à l’Alliance du Changement, car je veux vraiment que la municipalité de Vacoas-Phoenix tombe entre de bonnes mains. Trop de gens ont souffert. Jusqu’ici, rien n’a été fait, rien n’a été réparé. Bien souvent, il n’y avait même pas de site visit. Il n’y a plus de sport, plus d’activités pour nos jeunes, alors que la drogue est partout. Il faut plus de sécurité. Nos personnes âgées n’ont même pas un endroit pour faire une petite marche. La plaine n’est même pas nettoyée. On ne veut pas que notre ville devienne Manhattan, on veut simplement qu’elle ne reste pas à l’abandon. Nous avons besoin de personnes à l’écoute, pas de celles qui passent leur temps à prendre des notes sans rien faire. On a besoin d’une équipe qui va vraiment travailler dur.»

Kelly Green-Dacosta, Rose-Hill : «Croire encore en la force du vote»

«Mon époux, mon fils et moi avons longuement réfléchi à la question : est-ce que ça vaut encore la peine d’aller voter ? Et malgré les doutes, nous irons. Parce que ne pas voter, c’est laisser d’autres décider à notre place. Nous voulons montrer que nous restons engagés, que nous croyons encore en la force du vote.»

Farhaan Shermohamad, Port-Louis: «Vers un nouveau souffle pour la capitale»

«Je compte définitivement aller voter. La raison en est simple : j’attends de véritables changements dans ma ville. Nous savons tous à quel point l’ancien régime a manqué à ses responsabilités, notamment en négligeant nos infrastructures. Voter, c’est notre moyen de revendiquer une meilleure qualité de vie. J’attends un nouveau leadership à la tête de la municipalité de Port-Louis, un leadership qui saura enfin entendre notre voix. Nous espérons une équipe capable d’instaurer plus de transparence et en qui nous pourrons avoir confiance. D’ailleurs, si je devais prédire un score, je dirais 4-0 en faveur de l’Alliance du Changement.»

Tout est fin prêt pour la journée d'élections d’aujourd’hui

Tout se passe comme il le faut visiblement. Ce samedi après-midi, la Commission électorale et la police ont animé un point de presse pour parler de la journée d’élections municipales d’aujourd’hui, avec donc la période de votes et de counting le même jour dans les cinq villes du pays, avec pas moins de 120 places de conseillers municipaux qui trouveront preneurs après la journée d’aujourd’hui. 

Le commissaire électoral Irfan Rahman s'est adressé aux citadins pour leur dire «d’accomplir leur devoir civique», soulignant que le taux d’abstention est le grand ennemi dans ce genre d’exercice démocratique. Il a aussi avancé plusieurs chiffres pour ces élections : 400 887 électeurs citadins sont appelés aux urnes dans 124 centres de vote, avec un pourcentage de 66% d’hommes et de 34% de femmes pour les 404 candidats qui vont briguer les suffrages.

Plusieurs détails importants ont aussi transpiré lors de ce point de presse : 

Contrairement aux élections générales avec leurs fameuses trois croix, vous pourrez voter un maximum de quatre candidats pour ces élections municipales. 

Les horaires sont de 7 heures à 17 heures pour aller voter.

Finalement, le Deputy Commissioner of Police Choolun Bhojoo a rappelé plusieurs détails : les véhicules doivent être à l’écart du centre de vote sur une distance de 200 mètres, et la SMF et la SSU assureront la sécurité si le counting se poursuit tard dans la nuit de dimanche, avec des agents de nuit qui seront présents.

Si ces mêmes agents quittent l’enceinte du centre de vote, ils ne pourront pas y revenir. 

Pour savoir où vous votez, vous pouvez aller sur le site de la Commission électorale (https://electoral.govmu.org/), cliquez sur Where do i vote, et on vous demandera de mettre votre numéro de carte d’identité et un petit code. Ça se fait en deux minutes ! Sinon, envoyez sur le 789 «Elec» votre numéro de carte d’identité. Aussi, pas d’écoles primaires et secondaires en ce lundi 5 mai. Toutefois, Rahman a souligné que les écoles James Burty David et Forest-Side SSS Girls seront évacuées avant 8 heures lundi pour la tenue des examens dans ces institutions. 

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