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Priée de quitter l’île après la mort de son époux | Léa Ratna, d’origine malgache : «Je vais prouver que je suis une citoyenne mauricienne»

27 mai 2019

Léa Ratna invite le Premier ministre à se pencher sur son cas.

Elle est dans le flou, angoissée. Le 21 mai, Léa Ratna, 44 ans, a reçu une lettre du Passport and Immigration Office (PIO), qui stipule qu’elle doit quitter Maurice au plus tard le 24 mai, suivant le décès de son mari en novembre dernier. Depuis, c’est l’incompréhension totale pour elle. «Je suis stressée. Je suis restée à Maurice suivant les conseils de mon avocat. Mais je vais me rendre au PIO et prouver que je suis une citoyenne mauricienne», confie Léa Ratna, une Mauricienne d’origine malgache.

 

Son entourage est également dans le flou. «Nous ne comprenons toujours pas pourquoi on lui demande de quitter le pays alors qu’elle possède bien la citoyenneté mauricienne. C’est un coup de trop pour elle qui fait toujours son deuil suivant le décès de mon frère il y a à peine six mois, dans un accident de la route. De plus, elle a perdu son emploi peu de temps après, l’usine où elle travaillait ayant fermé ses portes, et attend toujours sa compensation et sa pension de veuve», confie Joanna, la belle-sœur de Léa, toute remontée.

 

En 2001, Léa, d’origine malgache, prend de l’emploi dans une usine textile à Maurice où elle rencontre celui qui deviendra son époux en 2005. Ensemble, ils ont deux enfants aujourd’hui âgés de 12 et 9 ans. «Elle est une mère dévouée pour ses enfants. Léa est leur seul pilier depuis le décès de leur père. Comment feront-ils si elle doit partir ? C’est atroce rien que d’y penser», explique Joanna qui ne peut contenir ses larmes. «Toute la famille soutient ma belle-sœur dans son combat car nous savons que nous ne pourrons pas la remplacer auprès de ses enfants. Nous demandons au PIO de nous remettre une lettre officielle attestant de cette erreur de leur part et qui mentionne aussi que Léa a le droit de rester sur le territoire mauricien.»

 

Quant à Me Erickson Mooneeapillay, responsable de l’ONG DIS-MOI Maurice, qui aide Léa Ratna à travers son projet Pro Bono Clinic, qui traite volontairement et gratuitement le dossier de personnes ne pouvant pas avoir recours à des conseils juridiques, il souligne que la lettre que Léa a reçue est une maladresse de la part du PIO car elle stipule que la quadragénaire est une résidente et non une citoyenne. «Il faut bien faire la différence entre les deux statuts avant de prendre des décisions de ce genre. Il n’est pas question qu’elle parte car elle est une citoyenne de ce pays et on ne peut demander à une citoyenne de quitter son pays. Cette lettre du PIO a amplifié la douleur de cette femme et de sa famille après le drame qu’elles ont vécu il y a quelque temps seulement.»

 

Pour l’heure, Léa reste donc dans l’île, en attendant un retour du PIO.

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