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Par Cloé L'Aimable
5 juillet 2025 14:21
Il fait froid. Tout le monde semble malade. L’envie de sortir se fait rare, et chaque journée devient un peu plus lourde à affronter. Si vous ressentez une forme de lassitude, de tristesse persistante ou un manque de motivation, sachez que vous n’êtes pas seul. Ce phénomène bien connu porte un nom : le blues hivernal, ou dépression saisonnière. Le psychologue Krishna Seebaluck nous éclaire davantage sur le sujet.
Bien qu’il s’apparente à une dépression, le blues hivernal, n’est pas officiellement répertorié dans le DSM-TR, le manuel de référence pour le diagnostic des troubles mentaux, comme nous l'explique le psychologue Krishna Seebaluck. Il s’agit néanmoins d’un véritable trouble psychologique, avec ses causes et ses effets.
Parmi les principaux éléments contributifs, le manque de soleil, qui peut jouer sur le moral. «La baisse de la luminosité affecte notre rythme biologique, ce qui entraîne une baisse de motivation et une modification de l’humeur», souligne le psychologue. Résultat : on se sent plus fatigué, plus irritable et on a tendance à se renfermer sur soi-même. Si ce phénomène est plus fréquent dans les pays où la température chute fortement, il n’épargne pas pour autant les régions tropicales, surtout lorsque les journées raccourcissent et que le ciel reste gris plusieurs jours d'affilée. Mais bonne nouvelle : «Ce type de déprime n’a rien d’insurmontable», rassure Krishna Seebaluck.
Ce qu’il faut savoir, c’est que le blues hivernal est généralement considéré comme une forme légère de dépression. Il ne s’agit pas d’un trouble sévère, et une personne en bonne santé mentale est, dans la majorité des cas, capable d’y faire face. Toutefois, cela ne signifie pas qu’il faille minimiser ce que l’on ressent. Car oui, le froid peut réellement peser sur le moral. On finit par s’isoler chez soi, emmitouflé dans des vêtements qui nous couvrent de la tête aux pieds, avec une baisse de dynamisme qui peut glisser vers la sédentarité. Une forme de retrait s’installe insidieusement.
Alors, quelles sont les causes profondes de ce malaise ? Krishna Seebaluck, psychologue, les identifie clairement. «Les personnes émotionnellement fragiles ou très sensibles sont plus susceptibles de vivre ce genre de passage à vide», affirme-t-il. Ce trouble peut également se manifester si l’on n’est pas préparé à affronter une transition climatique importante, comme lors d’un départ pour étudier dans un pays où les températures sont rigoureusement basses. Par ailleurs, la diminution de l’activité physique joue un rôle non négligeable. Moins motivés à sortir en raison du froid et du mauvais temps, beaucoup réduisent leurs mouvements quotidiens. Ce manque d’exercice contribue à amplifier les symptômes dépressifs, créant ainsi un cercle vicieux entre inactivité, isolement et mal-être.
Amplificateur
Ce mal-être saisonnier peut également avoir un impact sur la productivité. «Mais rien de significatif si vous êtes en bonne santé mentale», rassure Krishna Seebaluck. Dans la majorité des cas, il s’agit de fluctuations légères qui n’empêchent pas de fonctionner normalement, même si l’élan quotidien peut sembler moins spontané. Il en va de même pour le sommeil et les interactions sociales, qui peuvent être légèrement perturbés. On dort plus, on parle moins, on se replie un peu. Mais attention : chez certaines personnes, ces manifestations peuvent être le révélateur de blessures plus profondes. «Si vous avez des problèmes non résolus, ceux-ci peuvent se manifester et affecter vos compétences sociales et votre productivité, surtout si vous avez tendance à fuir vos problèmes», souligne le psychologue.
Le blues hivernal agit alors comme un amplificateur. Il ne crée pas le malaise, mais il l’exacerbe. D’où l’importance d’y être attentif et de ne pas hésiter à chercher de l’aide lorsque le repli sur soi devient pesant ou que les émotions prennent trop de place. Face à cela, la clé réside dans la prévention, la conscience de soi et quelques ajustements au quotidien. Voyons les recommandations du psychologue Seebaluck… Si vous êtes en bonne santé mentale, vous n’avez pas forcément besoin de mettre en place des stratégies de prévention. Toutefois, certaines pratiques peuvent vous aider à mieux vivre cette période. Le psychologue Krishna Seebaluck recommande de planifier ses activités quotidiennes à l’avance, de rester occupé et, surtout, de maintenir du lien social. «Socialiser, échanger avec les autres, permet de sortir de l’isolement et d’éviter de ruminer», souligne-t-il. Il insiste également sur l’importance de prendre soin de soi.
Cela peut passer par de petits gestes simples, comme s’accorder plus de temps personnel, adopter une alimentation équilibrée, écouter ses besoins ou encore planifier des activités que l’on aime vraiment. Ce qui est anticipé et attendu avec plaisir devient souvent plus facile à accomplir et, surtout, plus bénéfique pour le moral. En outre, si l’humeur dépressive persiste et devient trop envahissante, il est fortement recommandé de consulter un professionnel de santé. Certains signes ne doivent jamais être ignorés, notamment :
Une tristesse continue, sans amélioration notable.
Un sentiment de désespoir ou d’impuissance.
Une faible estime de soi.
Une grande sensibilité émotionnelle, avec des pleurs fréquents.
Un sentiment de culpabilité envahissant.
De l’irritabilité ou une intolérance marquée envers les autres.
Un manque de motivation ou d’intérêt pour des activités autrefois appréciées.
Des difficultés à prendre des décisions, même simples.
Une perte de plaisir dans la vie.
Une anxiété constante ou des inquiétudes excessives, ou encore des pensées suicidaires ou des envies de se faire du mal.
Ces symptômes sont souvent le signe de problèmes non résolus qui se réactivent lorsqu’un facteur déclencheur, comme le blues hivernal, survient. Autrement dit, si vous êtes déjà fragile émotionnellement ou mentalement, le blues hivernal peut accentuer cette vulnérabilité et faire ressurgir vos blessures sous forme de ruminations excessives. C’est pourquoi, il est essentiel de ne pas rester seul. Parler à un psychologue, à un médecin ou à une personne de confiance peut faire toute la différence. Comme le rappelle Krishna Seebaluck, «il n’y a aucune honte à demander de l’aide, c’est, au contraire, un acte de courage et de lucidité».
Nos astuces bien-être pour affronter l’hiver avec énergie
Entre le froid mordant, les journées qui raccourcissent à vue d’œil, la perte de vitalité et le manque de tonus… l’hiver met notre corps et notre moral à rude épreuve. Eh oui, ce que l’on appelle le blues hivernal n’est pas un mythe, et le psychologue Krishna Seebaluck a bien voulu nous éclairer sur le sujet. Après avoir bien compris les mécanismes de ce phénomène saisonnier, nous vous avons concocté un petit kit d’astuces simples pour traverser cette période avec le sourire et garder la forme, même si le froid s’est déjà bien installé.
• Mangez correctement
Favorisez les aliments riches en vitamines D, C et B (poissons gras, agrumes, œufs, légumes verts, fruits secs). Ils aident à soutenir le système immunitaire et à garder de l’énergie. N’oubliez pas les aliments réconfort qui nourrissent aussi le moral… Bien évidemment avec modération !
• Bougez régulièrement
Même si la motivation n’est pas toujours au rendez-vous, l’activité physique reste un excellent remède contre la fatigue et le stress. Une séance de yoga, une marche rapide ou même quelques étirements à la maison font toute la différence.
• Offrez-vous des moments de douceur
Un bain chaud, une boisson chaude, une bougie parfumée, un bon livre. Ces petits plaisirs du quotidien permettent de créer une bulle de bien-être, essentielle pour contrebalancer le stress et le froid.
• Chouchoutez-vous avec des infusions réconfortantes
Les tisanes sont vos alliées ! Astuce de grand-mère : essayez une infusion de thym, miel et citron pour stimuler l’immunité et calmer les petits coups de mou. La camomille est idéale le soir pour favoriser un bon sommeil.
• Restez en lien avec vos proches
L’isolement accentue le blues.Même si l’envie n’est pas toujours là, garder contact avec vos amis, votre famille ou vos collègues peut recharger votre moral plus que vous ne l’imaginez.
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