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28 mars 2025 16:10
Alors que l’armée israélienne a lancé une offensive dans le sud de la bande de Gaza, plus de 124 000 Palestiniens ont été déplacés en quelques jours dans l’enclave, «forcés de fuir les bombardements incessants». C’est ce qu’ont indiqué des agences des Nations Unies...
Des pluies de bombes... Encore et encore. Mais aussi des pluies de larmes. C’est la réalité de toute une population. En effet, le conflit israélo-palestinien, c’est aussi l’histoire de quelque 2,1 millions d’habitants de Gaza qui ont été déplacés à plusieurs reprises depuis le début de la guerre. Et ces derniers jours, ils ont été encore plus fortement éprouvés.
Car Israël mène depuis la nuit du lundi 12 au mardi 18 mars des frappes d’une ampleur sans précédent sur la bande de Gaza depuis l’entrée en vigueur de la trêve, il y a deux mois. Ces frappes ont déjà fait de très nombreux décès et «des centaines de blessés». Cette intensification des bombardements annoncée et assumée par Israël, vise officiellement à faire pression sur le Hamas. Car le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, avait promis «l’enfer» si tous les otages israéliens n’étaient pas libérés. Et les attaques de ces derniers jours semblent en effet plonger la population gazaouie davantage en enfer, étant le plus important raid aérien à Gaza depuis le début du cessez-le-feu le 19 janvier.
Depuis, la liste des victimes ne cesse de s’allonger. Il semblerait, selon des premiers bilans, que la plupart des victimes seraient des femmes et des enfants. C’est ce qu’a déclaré à l’Agence France Presse le porte-parole du ministère de la Santé de la bande de Gaza, Mohammed Zaqut, ajoutant qu’il y avait également de nombreux blessés, «dont des dizaines dans un état critique». Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont affirmé ainsi qu’elles frappaient ce qu’elles ont appelé des «cibles terroristes» appartenant au Hamas. Et pour ce dernier, Israël cherche à «terroriser» la population. Si le nombre de décès ne cesse d'augmenter tristement – selon des chiffres officiels, il y a eu plus de 50 000 morts à Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas – , Israël affirme, pour sa part, qu’il ne vise que des membres du Hamas et accuse le groupe islamiste d’être responsable des morts civils parce qu’il dit opérer dans des zones densément peuplées.
Les Nations Unies ont déclaré, ce lundi 24 mars, qu’elles allaient «réduire leur présence» dans la bande de Gaza d’une centaine de personnes, cela après qu’un char israélien a frappé l’un de leurs bâtiments, tuant un membre du personnel et blessant cinq autres. Dans une déclaration, toujours ce lundi, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que «sur la base des informations actuellement disponibles», les frappes sur le site «ont été causées par un char israélien». Les dernières frappes ne laissent pas insensibles et interpellent à travers le monde. De nombreux dirigeants, notamment européens, ont réagi face à ces frappes meurtrières, réclamant un retour immédiat à un cessez-le-feu dans la région. Keir Starmer, le Premier ministre britannique, a ainsi déclaré être «profondément préoccupé» par la reprise des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, jugeant le nombre de morts vraiment choquant. «Je suis profondément préoccupé par la reprise de l’action militaire israélienne à Gaza (...) Les images de parents portant leurs enfants à l’hôpital (…) sont vraiment choquantes, tout comme le nombre de personnes qui ont été tuées», a déclaré Keir Starmer. Le roi Abdallah II de Jordanie s’est aussi prononcé sur cette triste réalité et appelle la communauté internationale à agir «immédiatement» pour «un retour au cessez-le-feu». De son côté, le président français Emmanuel Macron estime que la reprise des bombardements à Gaza constitue «un retour en arrière dramatique».
Le pape François, dont l’état de santé suscite de l’inquiétude en ce moment et qui reprend peu à peu des forces, a aussi fait part de sa tristesse concernant la reprise des bombardements à Gaza. «Dans la bande de Gaza, la situation humanitaire est à nouveau très grave et nécessite un engagement urgent de la part des belligérants et de la communauté internationale», a-t-il souligné avant d'appeler à «l’arrêt immédiat des armes et au courage de reprendre le dialogue, afin que tous les otages soient libérés et qu'un cessez-le-feu définitif soit conclu».
La générosité des Mauriciens
Dans un communiqué datant du 19 mars, l’île Maurice condamne aussi les frappes meurtrières sur Gaza. «L'île Maurice condamne fermement le lancement de frappes aériennes massives par Israël sur Gaza le mardi 18 mars 2025, qui ont tué plus de 400 Palestiniens, dont de nombreux enfants et femmes innocents. Maurice déplore la reprise des hostilités qui a conduit à la persistance et à des actes de violence atroces à Gaza. Maurice réitère son appel à un cessez-le-feu immédiat et permanent, et à une reprise rapide des négociations en vue d'une résolution pacifique et durable du conflit israélo-palestinien sans aucune condition préalable. L’île Maurice réaffirme son soutien et sa solidarité inébranlables avec le peuple palestinien et ses droits inaliénables à l’autodétermination. Nous réitérons notre appel à la création d’un État indépendant de Palestine vivant côte à côte avec Israël, dans le cadre de la solution à deux États, conformément à toutes les résolutions pertinentes des Nations unies», souligne le communiqué.
La plateforme Together for Palestine a organisé, en soutien aux Palestiniens, une collecte de fonds au Square Khadafi, à Plaine-Verte, le samedi 22 mars. Les Mauriciens ont ainsi été nombreux à faire preuve de générosité et, à travers des dons d’argent, ont exprimé leur solidarité aux victimes. «Your donations can save lives in Gaza. Together we stand in solidarity with humanity. Let’s make a difference, together», soulignent les responsables de la plateforme.
L'Al Ihsaan Foundation, qui collecte aussi des dons pour les victimes à Gaza, suit aussi de très près les répercussions des récentes frappes. «Les derniers bombardements sur Gaza, ne sont pas une surprise pour moi par ma longue expérience dans l'humanitaire. Ce n'est pas la première fois que Gaza est bombardé par Israël durant le mois de Ramadan. C'est révoltant et inacceptable qu'Israël n'ait pas respecté les conditions du cessez-le-feu et qu'ils aient bombardé Gaza qui est déjà à 70% détruite en plein Ramadan», nous confie le Dr. Shakeel Anarath, chairman de la Al Ihsaan Foundation, qui pense bien évidemment aux habitants de la zone touchée.
«C’est révoltant que des familles gazaouies qui se retrouvent à être des refugiées dans leur propre pays se voient forcées à être redeplacées pour une énième fois. Ce qui est pire, c’est que le week-end dernier, l’armée d’Israël a bombardé un hôpital avec des patients cancéreux. À présent, les traitements ne sont plus dispensés et les patients sont livrés à eux-mêmes. En plus, l’accès à des convois humanitaires a été bloqué depuis les frontières de l’Égypte ou encore de la Jordanie. Dans n’importe quelle guerre au monde, c’est intolérable d’utiliser ce genre de moyen comme arme de guerre», ajoute Shakeel Anarath. Il se dit fier de la générosité des Mauriciens qui ont contribué grandement pour les victimes de la guerre. «Sur le plan local, j’ai tout le temps dit que le peuple mauricien est un peuple généreux. En ce mois béni du Ramadan, la communauté musulmane vient financièrement en aide massivement aux victimes à Gaza à travers la fondation Al Ihsaan qui est présent sur le terrain à Gaza depuis novembre 2017», conclut Shakeel Anarath qui, plus que jamais, avec son équipe, soutient la population à Gaza, qui croule sous les bombes...
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