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Après avoir été victime d’une agression sauvage au sabre à Vallée-des-Prêtres

Rakesh Gorayah (Poul) : «Monn sap lwin»

13 mai 2025

Le jeune homme est désormais en soins dans une clinique privée.

Il se remet très lentement mais sûrement de ses nombreuses blessures sur plusieurs parties du corps dans une clinique privée après avoir été victime d’une agression sauvage au sabre alors qu’il se préparait à se rendre à un nikaah (un mariage religieux musulman) chez un membre de sa famille qui habite le voisinage. Ce jeune homme de 30 ans, habitant Vallée-des-Prêtres, réclame désormais justice. Récit

Il a la voix cassée. Une lueur étrange brûle dans ses yeux. Il y a un mélange de peur figée. Il y a aussi une grande douleur muette et une vigilance féroce. Il donne l’impression que chaque ombre qui passe peut lui faire du mal. Les jours de Rakesh Gorayah, 30 ans, plus connu sous le sobriquet de Poul, ne sont plus comptés. Cet habitant de Vallée-des-Prêtres a été transféré à l’unité des soins intensifs d’une clinique privée, le jeudi 8 mai. «Monn refer inpe. Monn sap lwin. Mo atann pou gagn lazistis aster», nous dit-il avant de prendre la direction d’une salle spécialisée où le personnel soignant va lui faire un scan. Les nombreux pansements qui recouvrent ses épaisses plaies ne passent pas inaperçus. Le jeune homme a été admis d’urgence à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, le vendredi 2 mai, après avoir été victime d’une agression sauvage à son domicile.

Le trentenaire se préparait à se rendre à un nikaah (un mariage religieux musulman) chez un membre de sa famille qui habite le voisinage au moment du drame. Il s’est fait attaquer à l’arme blanche par un dénommé Ben Laden, de son vrai nom Dilchad Ben Delbar. Ce dernier est très connu des services de police. Le suspect s’est constitué prisonnier le mardi 6 mai. Cet homme de 47 ans a comparu devant le tribunal de Port-Louis le lendemain. Ben Laden fait l’objet d’une charge provisoire de tentative d’assassinat. La police a objecté à sa remise en liberté sous caution car il était déjà en liberté provisoire. La police avait logé une charge provisoire de «causing explosion likely to endanger life» après l’agression de Muz, un ami de son frère Saddam, en mars dernier. «Poul pa merit sa. Ben Laden ena enn ledan kont so frer Saddam ek mwa», souligne le dénommé Muz.

Ce jeune Chief Executive Officer confie que «sa lager-la pou Saddam ek mwa». Et d’ajouter : «Ben Laden inn manz Poul pou narnye. Li pann kapav get mwa pase dan mo loto. Mo ti fer karos pou nikaah. Poul enn mari bon piti. Li travay zis pou kapav manze aswar. Se rezon kifer monn desid pou ed li ansam ek Saddam.» Le dossier de Ben Laden s’est alourdi encore plus après une descente policière à son domicile.

Lors de cette perquisition, la police a saisi 11 couteaux, deux fusils ainsi qu’un total de 49 cartouches de deux différents calibres. L’enquête policière révèle que ce suspect proche des politiques détient un permis de port d’armes pour la chasse. Ben Laden travaille officiellement dans la sérigraphie. Il dispose d’un atelier jouxtant sa maison où il affûte ses armes. La police a également recueilli un objet soupçonné d’être un explosif à son domicile.

Le quadragénaire a fait comprendre aux policiers présents qu’il ne pouvait pas expliquer la provenance de l’engin explosif car des personnes se seraient introduites chez lui «pou kokin DVR». Et d’ajouter : «Depi vandredi mo latelie ouver.»  Une proche de Ben Laden avait consigné une plainte dans laquelle elle affirmait que des inconnus se seraient introduits chez ce dernier pour voler l’enregistreur des caméras de vidéosurveillance. La Criminal Investigation Division a ensuite emporté tous les objets saisis pour les besoins de l’enquête. Le jour fatidique, c’est un ami de Poul qui a porté plainte à la police. Ce jeune homme de 24 ans explique qu’il se trouvait chez lui vers 16h45 lorsqu’il a entendu un bruit inhabituel à l’extérieur. Lorsqu’il est sorti, il a vu plusieurs membres de la famille Delbar s’en prenant à Poul.

Le jeune homme explique qu’il a tenté de calmer les esprits. C’est alors que Ben Laden aurait lancé la phrase «mo pou touy twa zordi» à son ami Poul avant de lui asséner plusieurs coups avec un sabre et de prendre la fuite avec les membres de sa famille. Les faits remontent au vendredi 2 mai. À son arrivée à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo ce jour-là, Poul a tout de suite été emmené au bloc opératoire. Il avait de graves blessures sur plusieurs parties du corps. Il avait une entaille à une oreille, et d’autres au cou, aux mains ainsi que sur le bas du ventre. Son état de santé est resté préoccupant pendant plusieurs jours. «Li ankor pe fer lafiev ziska ler», souligne Muz. Ce dernier tient à faire ressortir que l’affaire de délit sexuel allégué contre Poul est une pure invention. Une adolescente de la famille Delbar a consigné une plainte à la police en présence de sa mère où elle accuse Poul d’avoir baissé son pantalon.

Selon ses dires toujours, le jeune homme lui aurait ensuite montré ses parties intimes. Elle lui reproche également d’avoir tenu de graves propos à caractère sexuel devant elle avant de lui faire un doigt d’honneur. «Enn foss case sa. Poul zame pa pou fer sa», martèle Muz. Saddam, le frère de Ben Laden, et lui prient par ailleurs pour son prompt rétablissement.

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