Ramadan 2025 : les souhaits des chefs religieux

Jeûner, lecture du Coran, prières et bonnes actions vont rythmer la vie des musulmans du monde entier pendant un mois. Les maulanas Ziyad Said Mohideen et Shamim Khodadin espèrent que leurs co-religionnaires pourront en tirer le maximum de bénéfices spirituels.

Le mois le plus attendu du calendrier islamique est enfin là. Les Mauriciens de foi islamique vont vivre un mois de spiritualité à l’occasion du ramadan, qui débute ce dimanche 2 mars, avec le roza (jeûne obligatoire du lever jusqu’au coucher du soleil), la lecture plus soutenue du Coran, le taraweeh (prière spéciale dite en soirée) et la multiplication des ibadaats (bonnes oeuvres pour plaire au Créateur). La vie des musulmans durant ce mois est réglée comme une horloge pour renforcer leur foi. C’est l’occasion pour chacun de faire une instropection en vue d’améliorer son comportement envers lui-même, tout en respectant les préceptes islamiques. Le maulana Ziyad Said Mohideen qualifie d'ailleurs le mois du ramadan de «camp d’entraînement pour les musulmans».

«C’est une occasion pour la communauté musulmane de se réorganiser spirituellement et de faire le maximum d’efforts pour se rapprocher du Créateur. C’est un mois de partage durant lequel on doit s’acquitter de la zakaat. C’est un moment de convivialité où la communauté se réunit dans les mosquées pour rompre le jeûne et prier ensemble. Profitons de ce mois sacré pour oublier les rancunes et que chaque musulman puisse améliorer sa vie», rappelle le maulana Ziyad Said Mohideen.

Pour sa part, le Maulana Shamim Khodadin espère que le ramadan offrira l'occasion à chacun de renforcer sa spiritualité. Dans ce contexte, il s’élève une fois de plus contre la tenue des «iftaar parties». L’iftaar c’est l’heure à laquelle le croyant est autorisé à rompre son jeûne. «La communauté musulmane a attendu le mois du ramadan avec beaucoup d’impatience. Notre routine de vie change et nous sommes plus concentrés sur nos ibaadats. On reste dans l’obéissance d’Allah à travers le roza, et le moment de rompre le jeûne pour l’iftar demeure un moment très important pour demander des duas. Mais ces dernières années on a vu l’organisation des iftaar parties, transformant ce moment de recueillement en tamtam ou en plateforme de propagande politique», souligne le porte-parole du Sunniy Ulamah & Aìmmah Council.

Un appel est ainsi lancé aux élus du gouvernement. «Na pa fer mem move kitsoz ki bann ansien eli ti pe fer, set-a-dir, bizin arete avec Iftaar Party et Iftaar Gathering. Nou fer enn apel avek tou mizilman, tou masjid ek asosiasion pou ki aret fer sa bann Iftaar party-la. Mwa ramadan, se enn mwa de sakrifis sa, pa enn mwa fiesta, manze-bwar», martèle le maulana Shamim Khodadin. Nos interlocuteurs souhaitent, par ailleurs, un bon ramadan à la communauté musulmane du pays.

Street Iftar le 8 mars

Les notables de la communauté musulmane prévoient la tenue d’un Street Iftar le samedi 8 mars à Port-Louis. L'idée vient du député Eshan Juman et de plusieurs entrepreneurs. Un comité d’organisation a été constitué cette semaine et une rue de la capitale sera utilisée pour accueillir 5 000 personnes pour rompre le jeûne en fraternité.