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Par Elodie Dalloo
4 août 2025 20:21
Son amour pour l’univers marin a jailli alors qu’il était encore un enfant. Skipper depuis qu’il est âgé de 13 ans, Thierry Azor, 44 ans, était un excellent nageur et un plongeur remarquable. C’est pourtant la mer qui l’a arraché à la vie. Ce mardi 28 juillet, son corps sans vie a été repêché dans le lagon de Grand-Baie. Sa sœur Christelle, anéantie et submergée de questions, s’est confiée.
Il était amoureux de la mer et de tout ce qui s’y rapporte. Skipper depuis l’âge de 13 ans, Louis Thierry Azor, âgé de 44 ans, n’avait pas choisi cette voie seulement parce que ses aînés avaient tous baigné dans le domaine, mais parce qu’il vouait une passion profonde au monde marin. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il avait choisi de prénommer son unique enfant Océane. «La mer était sa maison, son épouse, sa meilleure amie... C’était toute sa vie», concède sa sœur Christelle, émue. Car elle a encore du mal à se dire que cet univers qu’il aimait tant l’a arraché à la vie si brusquement, si tragiquement. Tôt dans la matinée, ce mardi 29 juillet, le corps sans vie du quadragénaire a été repêché des eaux du lagon de Grand-Baie, à environ 100 mètres de la plage, près de Sunset Boulevard.
Même s’il vouait une passion inébranlable à l’océan, Thierry Azor cumulait divers petits boulots dans sa localité, outre celui de skipper, pour joindre les deux bouts. Ses journées, il ne les prévoyait jamais à l’avance, raison pour laquelle il faisait rarement part aux membres de sa famille du lieu où il se rendait. Lorsqu’il est parti de chez lui, dans la matinée du lundi 28 juillet, nul ne savait ce que cet habitant de Résidence CHA, Grand-Baie, avait prévu. «Il n’est pas rentré dans la soirée, mais cela ne nous a pas préoccupés. Cela lui arrivait souvent de passer la nuit chez des amis ou chez sa petite-amie. Nous nous sommes dit qu’il finirait par rentrer, mais nous ne nous étions jamais imaginés qu’il rentrerait de cette manière», lâche tristement Christelle.
Le mardi 29 juillet, raconte-t-elle, «j’ai reçu l’appel d’un skipper dans la matinée. Il m’a dit qu’un corps avait été découvert et qu’il pensait qu’il s’agissait de mon frère». Dans le flou, perdue, Christelle dit lui avoir répondu qu’elle demanderait à leur mère de se rendre à la plage pour s’enquérir de la situation puisqu’elle n’était pas dans les parages. «Il m’a dit de bien y réfléchir ; il semblait convaincu qu’il s’agissait bien de mon frère.» Notre interlocutrice poursuit : «Cela a été vraiment dur pour moi d’appeler ma mère pour lui en faire part ; il était tout de même question de son fils aîné.» Les minutes suivantes, c’est accompagnée de son frère et de sa nièce que la mère de Thierry Azor s’est rendue sur place, où la mauvaise nouvelle lui a été confirmée. «Heureusement qu’elle n’était pas seule. Avec le soutien de nos proches, elle a, en apparence, pu tenir le coup, mais nous savons tous qu’au fond, elle est dévastée.»
De toutes les personnes qui se sont manifestées auprès de la famille jusqu’ici, les dernières à avoir croisé Thierry Azor avant son décès seraient des skippers. Ces derniers disent l’avoir aperçu à la plage la veille, aux alentours de 15 heures. «Nous ignorons ce qui a pu se passer ensuite. Nous sommes toujours dans le flou», balbutie Christelle. Ce sont toujours des skippers qui ont vu son corps flotter dans l’eau le lendemain matin, à quelques mètres du lieu où il prenait habituellement le bateau pour aller en mer. Alertés, les membres de la National Coast Guard sont vite arrivés et l’ont sorti de l’eau. D’abord emmenée à la morgue de l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam, la dépouille de Thierry Azor a ensuite été transférée à celui de Dr A. G. Jeetoo pour une autopsie. Celle-ci, conduite par le Dr Maxwell Monvoisin, Principal Police Medical Officer, a attribué le décès de la victime à une asphyxie provoquée par la noyade.
Christelle ne tarit pas d’éloges sur son frère : «C'était l’un des meilleurs skippers à Grand-Baie. C’était un homme généreux, un bon vivant. Il a toujours eu le cœur sur la main, même avec ses amis, qu’il considérait comme sa propre famille. Et pour lui, sa famille a toujours été son trésor. Il faisait tout pour elle.» C’est avec le cœur lourd qu’elle raconte ses souvenirs avec le défunt, ces choses qui semblaient autrefois si anodines mais qui lui manqueront énormément. «Très souvent, il passait me voir à la maison, me réclamait un verre d’eau fraîche ou utilisait mes toilettes. Puis, il s’asseyait et discutait avec nous, nous parlait de sa journée, des choses qui le tracassaient. Lorsque c’est moi qui allais le voir, il insistait toujours pour que je mange lorsqu’il préparait le salmi de poulet, qui était son plat préféré.»
Elle poursuit : «C’est vraiment dur pour la famille, surtout pour notre mère et pour sa fille. Nous essayons de rester forts, de ne pas flancher, mais dès qu’on y repense, les larmes nous montent aux yeux. Nous n’arrivons pas à nous imaginer qu’il n’est plus là, qu’il nous a quittés de cette manière alors qu’il était un bon nageur et un bon plongeur.» Une enquête a été ouverte afin de faire la lumière sur les circonstances du drame.
Ce mercredi 30 juillet, Thierry Azor a rejoint sa dernière demeure. Il laisse derrière lui des proches bouleversés, particulièrement sa mère et sa fille de 17 ans, ainsi que ses deux frères et sa sœur.
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