Publicité

Des experts étrangers aideront la police à élucider l’affaire Soopramanien Kistnen

Sa veuve Simla : «PM finn pran enn bon desizion ; se enn gran zafer pou mwa»

9 mars 2025

Simla Kistnen se dit convaincue que la vérité finira par éclater.

Elle retrouve peu à peu l’espoir. Répondant à une question du député indépendant Franco Quirin sur l’enquête concernant la mort de Soopramanien Kistnen à l’Assemblée nationale, le Premier Ministre a expliqué que des démarches ont déjà été entreprises pour retenir les services d’enquêteurs étrangers ; une décision que Simla Kistnen accueille favorablement. Elle s’exprime.

Cette démarche lui redonne espoir ; l’espoir que l’enquête sur la mort suspecte de son époux Soopramanien Kistnen (photo), dit Kaya, finira par aboutir. Contactée au téléphone, Simla Kistnen se dit «convaincue que la vérité finira par éclater et qu’il y aura enfin justice. Mo trouve ki Premie Minis finn pran enn bon desizion. Pandan eleksion, li ti promet ki de ki li pou o pouvwar, sa lenket-la pou priorite. Seki li pe fer, se enn gran zafer pou mwa». En effet, répondant à une question du député indépendant Franco Quirin sur le sujet à l’Assemblée nationale ce mardi 4 mars, Navin Ramgoolam a annoncé qu’il fera appel aux services d’enquêteurs étrangers. «Des démarches ont déjà été entreprises pour que nous retenions les services d’organismes d’enquêtes étrangers pour aider nos forces de l’ordre dans leur investigation afin que la lumière soit faite sur cette affaire ainsi que sur d’autres affaires non-résolues», a-t-il déclaré.

Plus de quatre années se sont écoulées depuis que le corps sans vie et calciné de Soopramanien Kistnen, un ancien agent du Mouvement Socialiste Militant (MSM) au no 8 (Moka–Quartier-Militaire), a été retrouvé dans les champs de cannes à Telfair. Initialement, la Criminal Investigation Division (CID) de Moka avait privilégié la thèse du suicide par le feu, mais une enquête judiciaire avait fini par reclasser l’affaire en homicide. Dans son rapport, soumis le 22 novembre 2021, la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath évoquait le «niveau inédit d’incompétence» de la police, dénonçant une tentative flagrante de dissimuler les faits. Elle avait aussi fustigé le Dr Ananda Sunasee, médecin légiste de la police, qui avait conclu à la thèse du suicide alors qu’il avait été démontré, par la suite, qu’il s’agissait bel et bien d’un acte criminel. Depuis le décès de Soopramanien Kistnen, qui remonte à octobre 2020, 98 personnes ont déjà été auditionnées par les enquêteurs, dont l’ancien ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden. Hélas, l’identité de l’auteur du crime demeure, pour l’heure, inconnue tandis que les proches du défunt continuent d’espérer pouvoir faire leur deuil. L’affaire est désormais entre les mains du Central Criminal Investigation Department (CCID).

Le Premier Ministre a qualifié de «damning» la manière dont cette enquête a été menée, jugeant que «there was no willingness to elucidate the murder». Il a ajouté que «la famille endeuillée et les citoyens de ce pays, attendent toujours justice. En tant que PM, je le redis, je ne suis pas satisfait du tout de la manière dont cette enquête a été menée. Cette affaire est une priorité absolue pour la police». C’est la raison pour laquelle le commissaire de police (CP) Rampersab Sooroojbally, dit-il, «a mis sur pied une équipe dédiée au sein du CCID pour mener une enquête approfondie. Cette équipe a reçu des instructions précises pour passer au crible toutes les dépositions recueillies jusqu’ici ; cela se fait en ce moment même». Navin Ramgoolam a, de plus, précisé qu’un officier de police à la retraite, possédant de grandes connaissances en matière d’enquêtes criminelles, a été nommé conseiller auprès du CCID afin de réexaminer l’ensemble de l’enquête. Il s’agirait de l’ex-assistant surintendant de police (ASP) Daniel Monvoisin.

Entre-temps, Simla Kistnen ne peut que continuer de prier pour pouvoir un jour faire son deuil et retrouver la paix. «Mo pe atann depi plis ki kat an. Li pa fasil pou mwa, pou mo fami, sirtou pou mo garson. Ena zour mo pa kapav dormi, mo res reflesi. Sak fet ki ena fer mwa ankor plis realize ki li nepli parmi nou, li bien difisil. Mo espere ki gagn vre koupab-la. Mo anvi kone kisana inn pran lavi mo misie, inn touy li, bril li ek zet li dan karo kann. Mo panse ki aster-la mo pou resi trouv laverite.»

Publicité