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Par Yvonne Stephen
6 septembre 2018 15:03
Il y a de l’électricité dans l’air. Des bruits de sèche-cheveux. Et des parfums de café. Quelques rayons de soleil réchauffent le lieu. À Curepipe, un lendemain de cyclone, c’est assez rare pour le relever. Assis, un peu tendus, quatre jeunes attendent le moment de se lancer à quelques mètres de là, à Sasha The School, proposée par La Maison Sasha. Il s’agit de l’unique école de formation qui offre l’ITEC Diploma in Hairdressing (ceux qui évoluent dans ce milieu en parlent comme d’une référence). Dans une quinzaine de minutes (chrono en main), ils proposeront leurs créations pour le premier hair show de leur vie. Dans quelques instants, ils recevront leur diplôme après un an de formation. Une certification prestigieuse qui, ils l’espèrent, leur ouvrira des portes… sans se crêper le chignon. Ils sont coiffeurs et font partie des 26 hair stylists à obtenir leur précieux sésame pour des aventures très cheveux, en ce mercredi 25 avril. Et ils s’appellent Joyce Antoine, Housayn Kureembokus, Nadiim Furzankhan et Clara Jeanmore.
Ici, il est oublié le salon de coiffure kraz kraze. Miroir piqué, murs craquelés et feuilles de journal jaunies. Musique vieillotte dans un transistor sans âge. D’ailleurs, pour ces jeunes, leur métier est un art. Chaque coiffure, une œuvre à imaginer, colorer, sublimer. Les cheveux, une histoire d’amour. Un lien intime. Une envie entêtante. Un métier d’avenir (oui, il n’y a pas que la technologie dans la vie, une bonne paire de ciseaux, c’est bien aussi). Alors Joyce, 29 ans, s’est laissé tenter par cette formation. Pour elle, qui rêve d’ailleurs, d’histoires pas tirées par les cheveux, de «bonhair» et de découvertes, ce certificat est un premier pas dans la direction qu’elle souhaite : «Je veux aller en France. Là, je ferai un CAP mais j’ai déjà d’excellentes bases avec ce diplôme.» Des bases techniques, explique-t-elle. Mais pas que : elle y a (re)appris le savoir-être et le savoir communiquer…
À 19 ans, Joyce quitte l’école, School Certificate en poche, se lance en esthétique, devient beautician, raconte-t-elle : «J’ai toujours aimé me maquiller.» Et bosse pendant des années dans le milieu de l’amincissement. Avant de retourner à ses premières amours : les tifs. Housayn Kureembokus, lui, a 18 ans. Il ne s’est pas essayé à autre chose parce qu’il savait que la coiffure, c’était sa voie : «C’est ma passion depuis toujours.» Il débarque sapé comme jamais. Veste cintré et cheveux laqués. Ce métier fait de nouvelles rencontres et de nouvelles découvertes, il en rêvait. Il n’y a rien de lassant. Rien d’éternel, sauf peut-être le désir de cette voie : «On ne fait pas la même chose. On change, on s’adapte à la tendance, elle change tout le temps. C’est un vrai challenge.» Il est jeune mais il a l’impression que cette formation, c’est la chance de sa vie. Il a pu se trouver un job sur place et s’est permis une petite infidélité. Du hair aux hairs, il n’y a qu’une lettre. Et l’envie d’essayer autre chose : «J’ai suivi une formation de la British Barber Association pour le Gentlemen’s Corner de La Maison Sasha.»
Nadiim Furzankhan, 22 ans, y a aussi trouvé du boulot. Son domaine à lui, c’est la couleur. Il connaît les dégradés et les subtilités d’une teinte. Comprend comment elle va évoluer dans le temps. Et comment elle s’accorde avec la couleur des yeux et du teint de sa/son client/e. Une palette de connaissances. Un camaïeu de savoir-faire. Pourtant, avant cette révélation, Nadiim s’est essayé au montage de bicyclette et à la pêche avec son chacha. L’odeur l’a fortement incommodé. Et puis, tentant de trouver sa coupe idéale, il est tombé sur un cheveu. Dans le bon sens du terme : «Depuis que je suis tout petit, j’aime les cheveux. Mais mes amis me disaient que je ne pouvais pas passer ma vie à faire ça.» Des arguments tirés par les cheveux !
Alors Nadiim n’a pas lâché son rêve. Surtout que, explique-t-il, la coiffure, c’est dans l’hair du temps : «C’est un métier qui prend de l’ampleur. Les gens aiment aller chez le coiffeur, se présenter à leur best. En plus, maintenant, ils misent sur la qualité, le professionnalisme.» Housayn ajoute son nuage de laque : «Les gens veulent être bien coiffés, perfect quoi.» Dans un monde où la notion de l’apparence s’instagramise (une vie en filter ?), le look est primordial. «Les gens font très attention à leur image», renchérit Joyce. Alors, c’est normal de se présenter à son top quand on souhaite faire ce métier. «Il faut avoir le look. Les clients attendent ça», précise Housayn. Et de donner de sa personne également. «On fait des tests sur nos cheveux. Moi, par exemple, pour connaître l’intensité de la couleur, pour en fabriquer de nouvelles», explique Nadiim. L’alchimiste de la teinture, en quelque sorte. Pour que les clients reviennent. Pour les rendre heureux, tout simplement. «C’est une telle satisfaction de les voir sourire après être passés entre nos mains», dit Joyce.
Clara Jeanmore, 19 ans, aime aussi cette satisfaction. Cet instant de rien où la personne coiffée se regarde dans le miroir et se découvre autrement. Mais elle sait aussi que, dans ce métier, le plus difficile, c’est le client. Vous pensiez que c’était le fait de se tenir debout pendant des heures, d’enchaîner les brushings, les permanentes et les lissages ? De garder le sourire, malgré la fatigue ? Pas du tout. Le client, il faut savoir l’écouter, le guider. Prendre le temps de l’accompagner dans son aventure chevelue et lui donner les meilleurs conseils. «Nous écoutons mais nous donnons aussi notre avis. C’est notre métier. Mais, au final, c’est l’avis du client qui prime», confie Clara. Entre ce que l’on veut et ce que l’on doit faire, l’équation n’est jamais parfaite. «Il faut rester calme», «Il faut le comprendre», «Il est nécessaire d’être professionnel», partagent nos intervenants. Mais Clara sait qu’elle a trouvé son petit coin de paradis. Depuis toujours, raconte-t-elle, elle aime dres seve.
Elle ne savait pas, alors, qu’elle en ferait son métier. Alors, aujourd’hui, elle savoure ce moment, cette impression d’avoir réussi quelque chose. Quelques instants avant le show. Là où il y a de l’électricité dans l’air…
… de vous lancer vous aussi ? Formations en beauty therapy, en barbering, en hairdressing et en body massage ; c’est ce que vous propose Sasha The School. Pour en savoir plus, connectez-vous à sa page Facebook (Sasha Academy) ou appelez le numéro suivant : 674 0162.
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