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Tiansela Perrine, 22 ans, tuée sous les yeux de ses enfants en août 2019 à Rodrigues

Son ex-concubin Jean Maurice Collet condamné à 32 ans de servitude pénale

21 janvier 2025

Jean Maurice Collet à poignardé mortellement son ex-compagne après une dispute.

Le couperet est tombé près de cinq ans après les faits. Ce jeudi 16 janvier, le juge Luchmyparsad Aujayeb a prononcé son verdict dans le cadre du meurtre de Tiansela Perrine, survenu en août 2019 à Citron Donis, Rodrigues. Son bourreau, qui est nul autre que son ex-concubin Jean Maurice Collet, a plaidé coupable sous une accusation d’assassinat. Il a écopé d’une peine d’emprisonnement de 32 ans ; une sentence que le tribunal a décrite comme «fair, just, proportionate and it aptly meets the ends of justice».

Au moment des faits, la victime, qui était âgée de 22 ans «and was herself at the dawn of her life», a été assassinée froidement à son domicile par son ancien compagnon sous les yeux de deux de leurs enfants. Après qu’une dispute a éclaté entre eux, Jean Maurice Collet lui a infligé un premier coup de couteau à la poitrine, puis lui a attribué un deuxième coup dans le dos lorsqu’elle a tenté de s’enfuir. Après avoir commis son forfait, il s’est débarrassé de l’arme tranchante et a pris la fuite. Peu de temps après, Tiansela Perrine a succombé à ses graves blessures. D’après l’autopsie, c’est un stab wound to the heart qui a entraîné sa mort. L’examen a aussi révélé qu’elle portait des lésions défensives, laissant supposer qu’elle aurait tenté de s’emparer du couteau pendant qu’elle se faisait agresser. Après la tragédie, son bourreau avait été appréhendé au bout de 89 jours de cavale.

Aux enquêteurs, Jean Maurice Collet avait raconté avoir acheté l’arme tranchante le même jour, à Port-Mathurin. Il aurait ensuite pris l’autobus pour se rendre à Rivière-Coco et de là, il aurait marché jusqu’au domicile de la victime, à Citron-Donis. Ce qui l’aurait mis dans une colère noire, avait-il déclaré, serait le fait que la victime lui aurait dit au téléphone qu’il n’était pas le père de l’un de leurs enfants. Cependant, la cour a établi que «whilst it is understandable that the accused may have felt some annoyance and was angered by the words uttered to him by the victim, in the absence of any “violences physiques” on the part of the victim against the accused, the mere words uttered by the latter to the accused would not support the excuse of provocation under the law. It is clear from the facts that the reaction of the accused was grossly disproportionate in the given circumstances». Le juge a aussi pris en consideration le fait que «the accused buying a knife in Crève-Coeur and carrying it with him all the way to Citron Donis demonstrates an act of premeditation, which is an aggravating factor and a constitutive element of the offence of murder». Cela démontre aussi qu’il avait eu largement le temps de «cool down» et que son crime ne découle pas d’une «impulsion irréfléchie et soudaine».

Lorsqu’il a déposé sous serment, Jean Maurice Collet a évoqué, pour sa défense, l’enfance difficile et «traumatisante» qu’il avait eue : il aurait été battu régulièrement par son père et celui-ci aurait aussi fait de la prison pour avoir abusé sexuellement de sa sœur aînée. Le jour du drame, dit-il, il se serait surtout laissé emporter lorsqu’ils ont eu des désaccords à cause d’une histoire d’argent. Il avance qu’il avait eu l’intention de se livrer à la police le même jour, mais qu’il a craint pour sa vie et pris la fuite en voyant qu’une foule de personnes armées de sabres l’attendait.

Avant de prononcer sa sentence, le juge a pris en considération tous les éléments de l’enquête, notamment le fait que l’accusé avait présenté ses excuses à la famille de Tiansela Perrine et collaboré pleinement avec la police. Il n’a, toutefois, pas pu ignorer le fait que trois enfants en bas-âge ont été privés de la présence de leur père après que leur mère leur a été tragiquement arrachée.

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