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Des soupçons d’infidélité poussent James Patrick Jean-Louis au meurtre

Son «rival» Jacques Désiré Agathe, 45 ans, succombe à un coup de couteau au cœur

31 mai 2025

Le suspect déclare que des provocations de Jacques Désiré Agathe (à droite) l'ont poussé à commettre l'irréparable.

Provocations et humiliations l’auraient poussé à la folie meurtrière. C’est ce qu’a déclaré James Patrick Jean-Louis, arrêté pour le meurtre de Jacques Désiré Agathe, qui serait, dit-il, l’amant de sa compagne. La victime a succombé à un coup mortel au cœur. Retour sur la tragédie.

Réputée pour son atmosphère paisible et l’ambiance sereine qui y règne, l’île Rodrigues a vu sa réputation ternie par un crime crapuleux survenu dans le petit village de Nassola, dans le centre, le samedi 24 mai. C’est en pleine journée, dans le supermarché U-Win, que Jacques Désiré Agathe, un technicien du Central Electricity Board âgé de 45 ans et domicilié à Roche-Bon-Dieu, a été poignardé par James Patrick Jean-Louis, un maçon de 52 ans habitant la localité. Le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, dépêché dans l’île les jours suivant le drame, a pratiqué une autopsie sur le corps de la victime. Celle-ci a attribué le décès du quadragénaire à une stab wound to the heart. Un triangle amoureux serait à l’origine de cette tragédie.

Appréhendé après les faits, James Patrick Jean-Louis s’est expliqué auprès des enquêteurs sur les raisons ayant motivé cette folie meurtrière. Il aurait récemment eu des raisons de croire que sa compagne entretenait une relation extraconjugale avec la victime – des soupçons qui l’ont fait entrer dans une colère noire lorsqu’il a croisé son «rival» aux alentours de 15 heures en faisant ses courses au supermarché. D’après son témoignage à la police, il n’aurait pas supporté les provocations de Jacques Désiré Agathe qui, dit-il, lui aurait lancé des paroles déplacées et aurait cherché à l’humilier lors de cette rencontre inopinée. Il concède : «Mo pann reflesi, mo’nn pik li.» Il se serait alors emparé d’un couteau de cuisine, récupéré sur une étagère de l’établissement, et aurait poignardé le quadragénaire en plein cœur sous les yeux de plusieurs témoins. Jacques Désiré Agathe a été conduit à l’hôpital Queen Elizabeth après l’attaque, où son décès a été constaté. Placé en détention policière, James Patrick Jean-Louis fait, pour sa part, l’objet d’une accusation provisoire de meurtre.

Papa de deux enfants – un fils et une fille –, Jacques Désiré Agathe laisse également derrière lui une compagne anéantie. Membre actif du Grande-Montagne Judo Club, ses amis lui ont posté un message sur les réseaux sociaux pour lui rendre hommage et le décrivent comme «enn paran devwe a lavansma so bann zanfan dan spor, spesialman dan judo». Terrassée par la douleur, sa mère a aussi partagé une publication sur Facebook, où elle explique qu’elle laisse désormais cette enquête entre les mains de la justice : «Anou les lotorite fer seki bizin.» Les funérailles de Jacques Désiré Agathe ont eu lieu à 9h30, ce mardi 27 mai, à l’église de St-Gabriel.

Notons qu’après les faits, les images de la scène, capturées par les caméras de surveillance de l’établissement, ont vite fuité et fait le tour des réseaux sociaux. Dans une déclaration à une radio privée, le chef commissaire Franceau Grandcourt a tenu à lancer un appel aux internautes en ce sens. «Pa partaz sa video-la, ena boukou zanfan, boukou zenn ki pe trouv sa. Li pe tous sansibilite boukou dimounn. (…) J’ai demandé au Divisional Commander d’initier une enquête. Li pa korek. Personn pa ti pou kontan trouv so fami viktim ou pe fer lakt. Nou bizin reflesi kouma nou servi bann teknolozi dan Rodrig.»

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