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Ancien champion de tennis : Dominique Ah Chong en mode aigre-doux

4 août 2015

L’ex-tennisman est pessimiste sur les chances de médailles pour cette discipline.

Une rencontre par hasard. La tenue des Jeux des îles de l’océan indien (JIOI) 2015 apporte son lot de coïncidence. En effet, nous sommes tombés nez à nez avec un ancien champion mauricien de tennis, en voyage d’affaires à la Réunion, alors que les athlètes des îles s’apprêtaient à conquérir les différentes médailles en jeu.

 

Dominique Ah Chong a bien changé depuis ses années de gloire, mais il continue à porter le tennis mauricien dans son cœur. Si son emploi du temps durant son séjour réunionnais le lui permettait, il aurait volontiers assisté aux premiers matchs de tennis, qui démarrent, aujourd’hui, avec les éliminatoires par équipe. Néanmoins, il suivra avec attention le parcours de nos représentants, même s’il se dit pessimiste.

 

«Je crois que les chances de médailles sont très minimes pour nos représentants. Mais,  comme tout bon patriote, je soutiendrai l’équipe mauricienne en espérant une belle moisson de médailles, mais il faut être réaliste», lance cet habitant de Beau-Bassin qui exerce dans l’import-export de produits alimentaires.

 

«Je ne blâme personne, et je connais très bien Kamil Patel, le président de la fédération mauricienne. Mais, certains aspects dans la préparation de nos sportifs doivent être reconsidérés. On ne peut pas préparer une compétition internationale quelques jours avant son lancement. La préparation doit débuter un an plus tôt ou plus», analyse notre interlocuteur.

 

Ce dernier poursuit en ajoutant qu’ «il fallait se mesurer aux plus costauds afin d’élever notre niveau de jeu, car c’est dans la défaite qu’on apprend à grandir et à progresser. L’apport des techniciens étrangers est une bonne chose pour s’améliorer physiquement et mentalement, mais l’aspect culturel doit être pris en considération». Un constat qui s’applique pour plusieurs disciplines sportives au programme dans les JIOI 2015.

 

Dominique Ah Chong a rangé sa raquette dans les années 90, après avoir été un des premiers boursiers sport-études mauriciens aux Etats-Unis, avant les Christian Boda, Christine Duverger et autres. C’est au Morehead State University dans l’Etat du Kentucky que le Mauricien se perfectionna comme tennisman et aussi au niveau des études, notamment en management.

 

A l’époque il avait été repéré par le défunt George Sadler. «C’est grâce à lui, en 1985, que j’ai décroché cette bourse sport-études. A l’époque, je participais à plein de tournois nationaux et comme je résidais sur la propriété sucrière de Mount SE j’avais des facilites pour m’entraîner. C’est là que tout a commencé», dit l’homme d’affaires.

 

Il préfère aujourd’hui rester loin du tennis mauricien. «Je tiens le tennis mauricien dans mon cœur, car il m’a donné des belles choses. Mais la façon dont la fédération est gérée m’a amené à m’éloigner. Je ne parle pas seulement pour le tennis, mais pour d’autres disciplines, en disant que trop de dirigeants se prennent pour des techniciens. Il faut laisser un entraîneur faire son travail et s’il échoue, on peut alors le pointer du doigt. Mais on ne peut pas comme dirigeant se substituer à un entraîneur», lance-t-il

 

L’ancienne gloire du tennis mauricien a mis un terme à sa carrière au lendemain des JIOI 1990, mais a eu l’occasion de se rattraper comme assistant -entraîneur en 1998 et être aux petits soins avec certain… Kamil Patel. «A l’époque, il montait en puissance et s’affirmait comme le n°1 de la discipline. Il m’avait demandé d’être son masseur, pendant cette compétition», se remémore l’ex-tennisman mauricien.

 

Pour notre interlocuteur, les JIOI représentent une opportunité pour raviver le sens patriotique. « En 1990 j’ai vécu des JIOI très forts, avec un très bel esprit de camaraderie et de patriotisme. On vivait en équipe, on bavardait, on ricanait et on sentait que l’île Maurice était dernière nous», se rappelle-t-il en espérant que les JIOI 2015 apportent leur lot de belles choses.

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