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Arbitrage : Le porte-bonheur d’Imtehaz Heeralall

L’arbitre mauricien en compagnie de sa famille.

Le Mauricien continue d’être reconnu par les instances internationales et il a été retenu pour la phase finale de la CHAN 2020. Son épouse Shabneez nous dévoile les facettes de notre sifflet n° 1.

Le mariage change la vie d’un homme. L’actuel sifflet n° 1 de Maurice est parmi les 42 arbitres retenus pour arbitrer les matches de la phase finale des Championnats d’Afrique des nations (CHAN), au Cameroun, en avril (voir plus loin). Ce n’est pas une nouvelle expérience pour Imtehaz Heeralall car il est souvent sollicité par la Confédération africaine de football (CAF) pour des matches internationaux. C’est une reconnaissance de l’arbitrage mauricien qui est respecté à l’extérieur. Il y a de quoi être fier et ce n’est pas Shabneez Heeralall, l’épouse de l’homme en noir, qui nous dira le contraire.

 

Celle qui partage la vie de l’arbitre mauricien depuis 2012 ne cache pas sa joie de voir la participation de son époux à une compétition internationale. «J’éprouve beaucoup de joie pour lui car il le mérite. Au début de sa carrière comme arbitre peut-être qu’il n’imaginait pas qu’un jour il serait parmi les meilleurs en Afrique. Il est très dévoué dans ce qu’il fait et est très méticuleux. Etre arbitre de football demande beaucoup d’exigence», raconte la jeune femme, originaire de St-Pierre.

 

Imtehaz Heeralall, maçon de son état et amateur de farata, n’aurait effectivement pas imaginé un tel cheminement lorsqu’en 2008, il décide de ranger ses maillots de footballeur pour prendre un sifflet. Il avait été latéral gauche au sein du club régional Pirates FC. Après avoir été un arbitre du dimanche, il est encouragé par l’ex-élément du Scouts Club, feu Siddick Baharay, à suivre un cours d’arbitrage. «Il me disait que dans quelques années j’allais le remercier car au début je ne me voyais pas arbitre», raconte Imtehaz Heeralall.

 

Une bénédiction d’Allah

 

De fil en aiguille il devait retrouver sa place sur les terrains pour devenir arbitre national. Sa carrière devait prendre un tournant avec son mariage et la naissance des jumelles Sanaayah et Iyaanah en 2016. Puisqu’en… 2016, il devient arbitre international. «Shabneez a été une bénédiction d’Allah dans ma carrière, tout comme la venue de mes filles. C’est ainsi que je suis souvent sollicité pour des matches internationaux», rappelle le natif de Chemin-Grenier qui a pourtant un seul regret, c’est que son père Fareed a quitté ce monde en 2012 sans qu’il puisse voir son fils arbitrer un match international.

 

Imtehaz Heeralall est considéré actuellement comme le sifflet n° 1 et compte plusieurs matches internationaux à son actif, avec notamment le match Kenya vs la Tanzanie, lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en 2019, sans oublier les matches de la Cosafa ou les compétitions africaines pour clubs. S’il veut réussir un bon CHAN 2020, il rêve d’être retenu pour la prochaine Coupe du monde de football au Qatar, en 2022.

 

«C’est son rêve d’être à Qatar-2022 comme arbitre. Ce serait une consécration pour lui d’être parmi les meilleurs arbitres du monde. Il travaille sans cesse pour atteindre cet objectif en s’entraînant et en se documentant. Il visionne souvent les matches qu’il a arbitrés pour s’améliorer. J’avoue que souvent c’est moi la plus stressée quand il a un match et je lui demande s’il a fait un bon match lorsqu’il rentre à la maison», confie Shabneez Heeralall.

 

La jeune femme nous avoue qu’elle n’était pas branchée football lorsqu’elle avait fait la connaissance de celui qui allait devenir son époux. «Je connaissais seulement l’existence de Liverpool et Manchester United, sans plus. Grace à Imtehaz, j’ai découvert le football tant à Maurice qu’à l’étranger. Avant mon accouchement, j’accompagnais Imtehaz aux stades. Mes filles sont toujours enthousiastes lorsqu’elles voient leur père à la télévision. Bientôt je vais les emmener aux stades», nous confie-t-elle.

 

Au sujet des critiques auxquelles les arbitres ont à faire face, Shabneez Heeralall dit prendre le bon côté des choses. «Imtehaz fait de son mieux pour prendre les bonnes décisions et j’ai confiance en son jugement car il a toujours une explication pour justifier ses choix. Les critiques constructives aident à persévérer et mon époux cherche toujours à s’améliorer tant comme arbitre que dans son travail», dit-elle.

 

Si notre supposé sport roi est plongé dans le noir, l’arbitrage mauricien, lui, se porte mieux. Imtehaz Heeralall rejoint le cercle fermé des arbitres mauriciens qui sont reconnus par les instances internationales après les Sydney Picon ou Alain Lim Kee Choeng.

 


 

Préparation intensive

 

A quelques semaines de la 6e édition du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) qui se tiendra au Cameroun du 4 au 25 avril, la Confédération africaine de football (CAF) a officialisé la liste des arbitres sélectionnés pour arbitrer la compétition. Il convient de rappeler également que les arbitres pourront compter sur la VAR (assistance vidéo à l’arbitrage) à partir du stade des quarts de finale du tournoi, et ceux retenus seront soumis à une préparation intensive à partir du 10 mars pour ce tournoi. En prélude à la phase finale de cette édition du CHAN, l’instance du football africain a organisé une session de formation pour les probables arbitres qui devront officier. La formation s’est tenue en Égypte du 4 au 8 février. Au total 42 arbitres (22 centraux et 20 assistants) ont pris part à ladite formation.